Le Royaume de Bahreïn, destination montante du Moyen-Orient

Alors que ses voisins du Golfe multiplient les projets spectaculaires, Bahreïn trace sa route avec plus de discrétion, mais aussi davantage d’authenticité. Le royaume, constitué d’un archipel de 33 îles, continue de miser sur sa tradition maritime pour bâtir une offre touristique à part, où la navigation occupe une place centrale.
Un royaume tourné vers la mer depuis l’Antiquité
Le nom même de Bahreïn - « les deux mers » en arabe - évoque l’identité profondément insulaire de ce pays. Depuis l’époque de la civilisation de Dilmun, il y a plus de 4 000 ans, l’île principale a toujours été un carrefour maritime. Marchands mésopotamiens, navigateurs indiens, pêcheurs de perles : tous ont fréquenté ses eaux. Cet héritage est encore visible dans les musées du pays, mais aussi sur les quais, dans les chantiers traditionnels de boutres (les voiliers en bois du Golfe), ou dans les gestes des pêcheurs.
Aujourd’hui, cet ADN maritime se traduit par un développement raisonné des activités nautiques. Les marinas modernes côtoient des villages de pêcheurs, les excursions en mer coexistent avec les régates locales, et les clubs de voile accueillent aussi bien des familles locales que des visiteurs étrangers.
Une destination nautique émergente
Bahreïn séduit de plus en plus les passionnés de nautisme à la recherche d’une nouvelle zone de navigation, loin des sentiers battus. Le plan d’eau, abrité par la péninsule arabique, se prête parfaitement à la croisière côtière, au catamaran ou à la voile légère. Les vents sont réguliers, les eaux limpides et peu profondes, et la température permet de naviguer toute l’année, même si l’idéal reste entre novembre et avril.
Le royaume a investi dans plusieurs infrastructures portuaires pour accompagner cette dynamique. Amwaj Islands, au nord-est, abrite l’une des marinas les plus modernes du pays, avec des pontons bien équipés, des services pour les plaisanciers, et une vie nocturne animée autour de la lagune. Plus au sud, Durrat Al Bahrain, autre projet insulaire, mêle logements haut de gamme, marina et criques aménagées. Ces pôles permettent de rayonner facilement dans l’archipel, en voilier ou en bateau à moteur, pour rejoindre les îlots inhabités, les bancs de sable où mouiller en toute tranquillité, ou les spots de plongée encore confidentiels.
Plusieurs clubs locaux organisent aussi des sorties accompagnées, pour découvrir les mangroves, observer les dauphins ou plonger à la recherche des fameuses huîtres perlières - une pratique remise au goût du jour, en version loisir.
Un patrimoine méconnu, entre vestiges et tradition
La navigation n’est pas le seul trésor que l’on découvre ici. Le Fort de Bahreïn, site archéologique inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, domine la mer du haut de sa colline, témoignant des passages successifs des Perses, des Portugais ou encore des Ottomans. Le Musée national, lumineux et bien conçu, propose une plongée dans 6 000 ans d’histoire, tandis que la ville de Muharraq, ancienne capitale, abrite un remarquable ensemble de maisons traditionnelles restaurées, liées au commerce perlier.
Plus à l’intérieur, le désert révèle ses propres mystères : l’Arbre de Vie, figuier solitaire vieux de 400 ans au milieu d’un paysage minéral, ou encore les tumulus d’A’ali, parmi les plus grandes nécropoles de l’âge du bronze dans le monde arabe. Le temple Barbar, quant à lui, intrigue les archéologues : il pourrait être l’un des plus anciens lieux de culte connus de la région.
Manama, capitale du royaume, s’étend le long du littoral. Si ses tours de verre rappellent celles de Dubaï, elle conserve une échelle plus humaine et un visage plus intime. Dans le vieux souk de Bab al-Bahrain, entre les échoppes de dattes, d'épices ou de tissus, les habitants prennent encore le temps de discuter, loin du tumulte des grandes métropoles voisines. En se promenant sur la corniche ou dans les galeries d’art du quartier culturel, on découvre une scène artistique émergente, soutenue notamment par la Bahrain Authority for Culture and Antiquities.
Et côté plages ?
La baignade au Bahreïn reste souvent une expérience hôtelière. Les plages publiques, peu adaptées aux visiteurs, sont délaissées au profit des complexes balnéaires. Le Ritz-Carlton propose une large bande de sable blanc parfaitement entretenue, avec activités nautiques, paddle et même voiliers à la location. À Amwaj ou Bilaj Al Jazayer, d’autres plages s’ouvrent peu à peu aux plaisanciers, souvent avec des services de qualité.
Une destination encore discrète, mais pas pour longtemps
Bahreïn n’a pas encore l’aura touristique de ses voisins, et c’est peut-être ce qui fait tout son charme. On y vient pour naviguer loin des foules, découvrir un patrimoine riche sans mise en scène, observer une modernisation qui ne tourne pas le dos à l’histoire. Pour les amateurs de nautisme curieux d’explorer une région sous un autre angle, l’archipel constitue une escale précieuse, accessible, stable et chaleureuse.
Alors que plusieurs événements nautiques internationaux sont en préparation, que la plaisance se développe et que le royaume poursuit ses projets d’ouverture, Bahreïn pourrait bien devenir, dans les années à venir, l’un des nouveaux noms qui comptent sur la carte des croisières hivernales.
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