
Après avoir annoncé le lancement de leur start-up VELA début janvier, les 5 ingénieurs-entrepreneurs ont passé un cap en ce mois de mai. Le premier navire VELA, dont la construction débutera en fin d'année 2023, a été dévoilé au grand jour sous la forme d'un trimaran. En optant pour ce concept innovant de cargo 100% vélique, VELA réunit de nombreux critères pour diminuer l'impact environnemental du transport maritime qui représente 3% des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales (13,5% en Europe). Plusieurs mois d'études ont été nécessaires pour permettre à l'équipe de VELA d'annoncer une décarbonation massive, avec 99% de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur la propulsion, par rapport à un porte-conteneur. Faire le choix d'un trimaran, c'est aussi offrir plus de stabilité et de confort aux marins qui seront à bord, et de garantir ainsi l'intégrité des marchandises transportées. En utilisant le vent comme moyen de propulsion, c'est aussi certifier une grande capacité de transport à prix juste et fixe, en chargeant jusqu'à 560 palettes EU (51 conteneurs TEU ou 450 palettes US).
Le premier trimaran VELA devrait être effectif début 2025, sur l'axe transatlantique France - Etats-Unis. VELA garantit un transport rapide, fiable et sécurisé, dans un délai de 10 à 15 jours d'entrepôt à entrepôt (chargement - transit - déchargement) et une estimation d'heure d'arrivée à l'heure près, maximum 4 jours avant l'arrivée. Un but atteignable grâce à un routage performant, permettant de choisir le chemin le plus optimisé en fonction des conditions météo.
Si la décarbonation du transport maritime passe par le choix de propulsion, elle réside également dans la logistique pré et post acheminement. Le trimaran VELA pourra accéder aux ports secondaires, grâce à sa bonne manœuvrabilité, permettant de se rapprocher des entrepôts de clients.
A l'horizon 2028, l'objectif est de faire partir un navire tous les 9 jours.
"Le bateau c’est donc, un trimaran, un multicoque, un grand bateau qui fait 65 mètres de long, 25 mètres de large, et doté de deux mats de 55 mètres de hauteur. Nous avons fait le choix du multicoque, parce que sur cette ligne Europe-USA c'est le bateau le plus rapide. Le multicoque arrive à avoir une puissance grâce à sa largeur et une surface de voile importante. C’est donc la performance qui est une des raisons de ce choix. Dans le cahier des charges, les besoins des chargeurs sont d’amener rapidement des marchandises l'autre côté de l’Atlantique. La vitesse est donc une priorité. La deuxième raison, c’est le modèle économique. Ces bateaux-là ont des coûts opérationnels importants si on va trop lentement. Cela nous permet de faire des rotations assez rapides. Enfin, en termes de décarbonation, il faut aussi prendre l'impact de la construction de ce bateau et de l'énergie nécessaire pour réfrigérer éventuellement des zones du navire. Plus on va vite, moins on passe de temps en mer et moins on va utiliser d'énergie." François Gabart