Les voiliers, avenir des paquebots ?

Voiliers
Par François TREGOUET

L’excellente nouvelle que constitue une participation française à la prochaine Coupe de l’America, a mis en lumière l’arrivée prochaine sur le marché de paquebots propulsés, au moins en partie, par le vent. Une information connexe qui a retenu toute notre attention et nous a donné envie d’en savoir plus.

©Image Maxime Dangeac - Orient-Express - Accor Chantiers de l'Atlantique
L’excellente nouvelle que constitue une participation française à la prochaine Coupe de l’America, a mis en lumière l’arrivée prochaine sur le marché de paquebots propulsés, au moins en partie, par le vent. Une information connexe qui a retenu toute notre attention et nous a donné envie d’en savoir plus.

L’histoire des paquebots à voile semble cyclique. Dans les années 1920-1930 le charbon puis le fuel avaient fait disparaître les grands voiliers de tout usage commercial, pensions-nous définitivement. Or dans les années 80, deux armateurs trouvèrent séduisante l’idée proposée par le chantier naval ACH (Ateliers et Chantiers du Havre, aujourd’hui disparus) de donner une nouvelle jeunesse à ce mode de propulsion ancestral. Les Américains de Windstar sont les premiers à se lancer en commandant un paquebot qui sera livré en 1986, le Wind Star. Ce quatre mâts de 130 mètres de long pouvant accueillir jusqu’à 160 passagers, est équipé d’une grand-voile enroulée dans son mât le plus reculé, et de cinq voiles d’avant sur autant d'enrouleurs, facilitant les manœuvres, toutes entièrement automatisées. Deux sistership suivront, le Wind Song (1987) et le Wind Spirit (1988). Bien que les 2000 m² de voile soient assistés d’une propulsion diesel-électrique, la vitesse de croisière moyenne n’est que de 8 nœuds. Séduit par la série des Wind, Club Med, le célèbre spécialiste français des villages de vacances, commande lui aussi deux paquebots à voile. Mais il voit plus grand et Club Med 1, lancé en 1990 mesure 187 mètres de long pour 20 de large, et porte cinq mâts. Là-encore deux moteurs électriques assurent une vitesse de croisière constante, mais restent alimentés par quatre groupes électrogènes fonctionnant au gasoil. Les 440 passagers pouvant être accueillis à bord n’ont donc à subir aucune gîte, la voile restant un mode de propulsion auxiliaire permettant de gagner 2 à 3 nœuds de vitesse. Même avec seulement 10 nœuds de vitesse de croisière, Club Med 1 séduit et Club Med 2 est lancé en 1992.

Nautisme Article
© Image Maxime Dangeac - Orient-Express - Accor Chantiers de l'Atlantique

Orient Express sur océans

Trente ans plus tard, si le groupe Accor devient le partenaire titre du K-Challenge de Stéphan Kandler pour la prochaine Coupe de l’America, c’est parce qu’il s’apprête à lancer à son tour sur le marché un paquebot à voiles. En effet, les trains et hôtels de luxe déjà baptisés Orient Express, seront rejoints en 2026 par un navire de 220 mètres de long pour seulement 120 passagers logés dans des suite ultra-luxe, et qui arborera trois mâts de plus de 90 mètres de haut. Il sera alors le plus grand voilier au monde. Pour sa première incursion dans le monde de la croisière, le groupe hôtelier français a fait appel à son compatriote spécialiste lui du secteur, les Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire. Le « Silenseas », puisque tel sera son nom, sera ainsi entièrement conçu et réalisé en France. Il est vrai que l’hexagone réuni toutes les compétences pour un projet au croisement des univers du luxe, de la croisière et de la voile. Mais en ce début de troisième millénaire, et alors que les paquebots classiques sont de plus en plus critiqués pour leur impact écologique, un tel projet, au-delà d’arborer sa magnifique voilure, ne pouvait pas faire l’impasse sur la question environnementale. L'Orient Express Silenseas utilisera un système de propulsion hybride avec le vent comme principale source d'énergie, croisant dans le plus grand silence grâce à ses 1500 mètres carrés de voilure. Dans un premier temps, le moteur auxiliaire fonctionnera au gaz naturel liquéfié (GNL), ce qui réduit les émissions de dioxyde de carbone de 20 % par rapport à l'utilisation du diesel. Mais dès que la législation et la technologie le permettront, il pourra utiliser de l'hydrogène vert.

Nautisme Article
L'intérieur du train Orient-Express conçu par Maxime Dangeac© Maxime Dangeac - Orient Express

Luxe, calme et volupté

A l’intérieur, l’aménagement a été confié à l’architecte Français Maxime d'Angeac, déjà aux commandes des projets du train Orient Express et de l'hôtel Orient Express. C'est donc la garantie d’évoluer dans un cadre au luxe contemporain exceptionnel mais pas ostentatoire. « Inspiré par l’âge d’or de la French Riviera, Orient Express Silenseas rappellera l’époque où écrivains, artistes, peintres, souverains et stars de cinéma découvrent entre Monte-Carlo, Saint-Tropez, le Cap d’Antibes, Cannes et sa croisette, un raffinement teinté d’insouciance et de joie de vivre, appelant à l’évasion » précise l'agence sur son site internet en l'absence de tout visuel encore dévoilé. En dehors des suites proposant toutes autour de 70 m² de surface, les lieux de distraction ne manqueront pas avec, entre autres, deux piscines, autant de restaurants, plusieurs bars, une salle de spectacle… Alors que la première saison ne devrait débuter en Méditerranée qu’en 2026, un deuxième voilier est d'ores et déjà annoncé pour le premier semestre 2027.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…