5 erreurs courantes à éviter lors de l’entretien de votre voilier

Voiliers
Par Figaronautisme.com

Entretenir son voilier, ce n’est pas qu’un passage obligé à l’inter-saison. C’est un art à part entière, souvent négligé, qui conditionne autant la performance du bateau que la sécurité à bord. Un entretien soigné prolonge la durée de vie du matériel, évite les mauvaises surprises au large… et permet de naviguer l’esprit léger. Pourtant, même les marins les plus aguerris tombent parfois dans certains pièges. Voici les cinq erreurs les plus fréquentes à éviter pour que votre voilier reste en pleine forme, de la quille à la tête de mât.

©AdobeStock
Entretenir son voilier, ce n’est pas qu’un passage obligé à l’inter-saison. C’est un art à part entière, souvent négligé, qui conditionne autant la performance du bateau que la sécurité à bord. Un entretien soigné prolonge la durée de vie du matériel, évite les mauvaises surprises au large… et permet de naviguer l’esprit léger. Pourtant, même les marins les plus aguerris tombent parfois dans certains pièges. Voici les cinq erreurs les plus fréquentes à éviter pour que votre voilier reste en pleine forme, de la quille à la tête de mât.

1. Négliger le gréement dormant : l’ennemi invisible
Il ne bouge pas, ne grince pas, ne fuit pas. C’est justement pour ça qu’on l’oublie. Le gréement dormant (haubans, étais, galhaubans) encaisse pourtant des charges considérables. Sous tension constante, exposé aux UV, à la corrosion et aux vibrations, il se dégrade lentement mais sûrement.
Beaucoup de plaisanciers attendent que ça casse pour s’en préoccuper. Grave erreur. Une rupture en navigation peut avoir des conséquences désastreuses, notamment si le mât tombe.
Un contrôle visuel deux fois par an est un strict minimum : cherchez les traces d’oxydation, les câbles effilochés, les fissures sur les embouts. Tous les cinq ans, faites appel à un professionnel pour une inspection complète, surtout si vous naviguez en conditions musclées ou si vous avez prévu une grande croisière.

Et pour ne rien manquer, pensez-vous à vous inscrire à notre newsletter.

2. Reporter l’antifouling à la dernière minute
On pense pouvoir gratter encore une sortie ou deux avant de s’en occuper. Et puis la météo change, les délais du chantier s’allongent, et la mise à l’eau approche plus vite que prévu. Résultat : une carène à moitié propre, un antifouling posé à la va-vite ou... pas posé du tout.
Un voilier sans protection antifouling devient rapidement une petite île flottante : algues, coquillages, salissures ralentissent la vitesse, augmentent la consommation moteur et fatiguent le skipper à la voile.
Mieux vaut anticiper : prévoyez une date de carénage bien en amont et choisissez un antifouling adapté à votre zone de navigation (et non le même produit chaque année “par habitude”). Et tant qu’à faire, vérifiez aussi les anodes : elles jouent un rôle crucial dans la protection contre l’électrolyse.

Nautisme Article
© AdobeStock

3. Oublier les passes-coques et vannes : petits détails, gros dégâts
On les ouvre, on les ferme, et on les oublie. Pourtant, ce sont les points faibles du bateau. Un passe-coque mal entretenu ou une vanne bloquée peut rapidement se transformer en voie d’eau. Et sous l’eau, même une petite fuite devient un gros problème.
Chaque année, toutes les vannes doivent être manipulées, nettoyées et lubrifiées. Les passes-coques en laiton vieillissent mal, surtout avec un courant électrique errant à bord. Un contrôle visuel ne suffit pas : testez l’ouverture et la fermeture, vérifiez les colliers de serrage et changez les flexibles craquelés. À noter que depuis quelques années, de nombreux chantiers préfèrent les matériaux composites ou l’inox marin, plus résistants à la corrosion.

4. Mal entretenir les batteries : le faux pas silencieux
Aucun voyant rouge, aucune alarme… jusqu’au moment fatidique où le moteur refuse de démarrer, les feux s’éteignent ou le pilote automatique rend l’âme au pire moment. Les batteries, si elles ne sont pas surveillées, peuvent lâcher sans prévenir.
Trop de bateaux naviguent avec des batteries partiellement mortes, mal chargées ou mal dimensionnées. Une batterie doit être testée régulièrement (tension à vide, capacité réelle) et maintenue propre et sèche. Des cosses oxydées, une mauvaise ventilation ou une décharge profonde peuvent suffire à la mettre KO.
En hivernage, déconnectez-les ou utilisez un chargeur intelligent. Et au moment de les remplacer, évitez les modèles “bon marché” peu adaptés aux cycles de décharge répétés. Le prix d’une bonne batterie reste toujours inférieur à celui d’un remorquage.

Nautisme Article
© AdobeStock

5. Sous-estimer l’impact du sel : le corrodant omniprésent
La mer, c’est beau. Mais elle laisse partout un film de sel corrosif. Il s’insinue dans chaque recoin, attaque les winchs, les poulies, les taquets, les coulisseaux… et tout ce qui est métallique ou composite. Ne pas rincer son voilier à l’eau douce après chaque sortie, c’est accepter une lente dégradation du matériel.
Certains équipements souffrent particulièrement : les fermetures éclair des capotes, les roulements de winch, les mousquetons d’écoute ou encore les moteurs de propulseur d’étrave. Un rinçage régulier, même rapide, prolonge leur durée de vie de plusieurs saisons. C’est aussi l’occasion de repérer une usure anormale ou un début de corrosion.

On aime son voilier pour ce qu’il permet : larguer les amarres, partir vers l’horizon, vivre des moments de liberté rares. Mais cette liberté a un prix : celui de l’entretien. Un bateau bien entretenu, c’est une navigation plus sûre, plus fluide, et moins de frais inattendus. En évitant ces cinq erreurs fréquentes, vous mettez toutes les chances de votre côté pour profiter pleinement de la saison, sans stress ni mauvaise surprise.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…