Du vent, faut que ça bouge

Par Eric Mas

La vie est mouvement. Là où il n’y a pas de mouvement il n’y a pas de vie. Quoi de plus vivant que l’atmosphère. Et pourtant, quand on se retrouve sous une chape anticyclonique, que le vent est aux abonnés absents, on se rend compte du dommage qui résulte de l’immobilisme.
 

Sur son voilier scotché dans la pétole, le régatier contient sa fureur et essaye de ne pas aggraver la situation en limitant tout déplacement qui pourrait déséquilibrer et empêcher le démarrage de son bateau. Dans ces conditions, même un non-fumeur est tenté d’allumer une cigarette pour observer la montée verticale de la fumée. Commence l’interminable guet. Attendre que ces volutes veuillent bien signaler les premières petites turbulences, les premières risées, le semblant de remise en route. Faux départ, la risée n’a pas été suivie. Mais elles deviennent de plus en plus fréquentes… ca y est le vent rentre, la vie reprend.


Pour l’instant nous sommes à terre
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Et les nombreuses tempêtes qui ont défilé cet hiver, faisaient que l’on s’y sentait à notre place. Bien à l’abri avec, pour le plaisir des yeux, pour l’émerveillement devant la puissance de la nature, quelques fugues en bord de mer face aux furieuses déferlantes… Ca respirait le grand air.


Pour l’instant nous sommes à terre.

 

Et nous n’y sommes pas bien. L’anticyclone est venu s’installer sur le pays. La pétole, la chape, ce couvercle bombé qui, dans la cuisine maintient les petits plats au chaud, la chape nous enferme dans une bulle d’air vicié. La fumée qui s’échappe verticalement des cheminées d’usine indique bien que le vent est nul.


La nuit, quand la température de surface refroidit, ce couvercle est fait d’une couche d’air relativement chaud à quelques centaines de mètres d’altitude. Les météos parlent d’une couche d’inversion parce qu’en temps habituel c’est le contraire : l’air du bas s’élève emportant avec lui ses particules fines et rien ne l’arrête. Là, le couvercle empêche cette évasion et nous contraint à les respirer.


Et dans la journée ? Si le couvercle se fissure avec la montée des températures au sol, s’il se dissipe et que l’on espère un soulagement, c’est le soleil qui vient prendre le relais. Il remplace la pollution nocturne que l’on pourrait qualifier de mécanique par une pollution diurne dite photochimique. Les rayons ultra-violets déclenchent des processus complexes qui transforment des composés organiques volatils en ozone, en mauvais ozone ; celui qui irrite les yeux, le nez, les bronches.

 
De nuit, de jour l’anticyclone nous coupe le souffle.

 
Alors on attend, on guette. On en est à espérer une couverture nuageuse digne de ce nom qui nous protégerait du soleil, ou de la pluie qui nettoierait l’atmosphère. Le mieux serait l’arrivée du vent. Et même d’un vent de NW, un peu frais, instable avec si ce n’est pas trop demander quelques averses.


On respirera, la vie reprendra, et on oubliera comme le skipper oublie la pétole dès qu’il peut allonger la foulée.

 
Cette pollution dite de proximité aura au moins eu le mérite d’être directement perceptible. Ce qui est moins évident lors de pollution régionale avec des lacs qui deviennent translucides mais aussi des forêts de conifères qui ne dépérissent que lentement sous l’effet de l’acidité des pluies polluées.

 
Quant à la pollution globale… on ne sait pas encore calculer ses effets.
 

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…