1ère traversée, de la Corse à La Ciotat
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Le voyage jusqu'à La Ciotat peut commencer. Arrivée à Pianotolli, première mauvaise surprise : il y a plus de vent que partout ailleurs ! On attend un jour, puis deux... Il va falloir sortir de cette place compliquée au fond du port. Heureusement, nous avons la capitainerie à bord pour nous aider, mais pas de chance : on commence par se prendre la pendille dans l’hélice ! Ni une ni deux, il faut enfiler la combinaison et plonger. Impossible de dégager la pendille, et nous devons la couper.
Pour faire la traversée, nous voulions être accompagnés par d’autres marins, nous avons donc passé une annonce sur différents sites et réseaux sociaux. En 24h, beaucoup de monde s’est porté volontaire ! Au final, l’équipage se composera de Laura, mon père (pas le pied marin mais très fier de venir avec nous !), Stéphane, qui fait souvent des convoyages pour le plaisir, Joshua un jeune sud-africain avec quelques diplômes maritimes qui cherche un travail sur les yachts, et moi.
Le début de la navigation se fait au moteur, car il y a peu de vent, et plutôt de face. Passé le Cap de Fene, le vent se lève et nous pouvons enfin hisser les voiles. Quel plaisir de découvrir le comportement du bateau ! Tout se passe à merveille, sauf pour mon père qui aura malheureusement le mal de mer toute la traversée. Le coucher du soleil est splendide, la météo est belle... Aucune inquiétude à l'horizon.
Nous organisons les quarts à deux avec des roulements de 3h. Il est 4h, le 2ème quart commence et au bout de 30 min, le temps se dégrade, le vent souffle un peu plus fort, la visibilité est moyenne, et dans les 10 minutes qui suivent, le brouillard devient très dense, le vent souffle beaucoup plus fort, on atteint les 25-30kn de vent apparent. Premier réflexe : lâcher le chariot de grand-voile, et prendre deux ris sur le génois. J’appelle alors Stéphane qui est un marin aguerri, et nous allons à la grand-voile : vu la visibilité, on décide d’affaler la grand-voile. Cela nous permettra de rester manœuvrant si on rencontre un bateau en face. Nous démarrons le radar et le moteur. La nuit sera agitée, et sans visibilité.
Arrivée vers Porquerolles dans l’après-midi, la météo est toujours aussi disgracieuse, et ma seule préoccupation est de débarquer mon père. Angoissés et stressés, nous apercevons alors une douzaine de dauphins qui viennent jouer autour du bateau : tout le monde se détend et l'atmosphère s'apaise.
Arrivés au port, il ne reste qu'une place : c’est ma première manœuvre, le stress monte, mais il y a peu de vent, on a le temps et de la place. Rien de mieux qu’une bonne nuit au port pour reprendre des forces ! Mon père cède sa place à un ami de Hyères et nous rejoint pour la journée. Après un bon petit déjeuner, nous repartons, le vent se lève dans la baie de Hyères, et nous sommes contents de sortir les voiles.
Après la presqu’île de Giens, le vent tombe, la traversée se finira au moteur. Il nous reste plus qu’à trouver le chantier, mais là encore, malgré tout le monde que nous connaissons, il n’est pas si facile de sortir un bateau en pleine saison pour deux mois sur la région PACA...