Le mouillage forain : une alternative à la saturation des ports ?
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La loi sur les mouillages forains
Pratiquement tous les mouillages sont réglementés et gérés par les municipalités qui ont obtenu une A.O.T. (Autorisation d'Occupation du Territoire). Ceux-ci sont ensuite attribués aux plaisanciers qui peuvent être propriétaire de leur mouillage et responsable de son entretien, ce n’est pas une règle, mais en aucun cas ils ne sont propriétaires de l’emplacement qui reste attribué à la commune.
Les points communs à tous les mouillages :
Renouvellement annuel de la demande en mairie, à l’exception de Saint-Jouan-des-Guérets. En l’absence de renouvellement, le demandeur est rayé de la liste d’attente.
Lorsque l’on obtient un emplacement, on peut négocier le mouillage (corps-mort, chaîne et bouée) avec l’ancien propriétaire mais ce n’est pas une obligation. Dans le cas contraire, l’ancien propriétaire doit l’enlever à ses frais.
On est propriétaire et responsable de son mouillage (exception Saint-Suliac et Saint-Samson) jamais de l’emplacement.
Si on se sépare de son bateau, on doit le signaler à la mairie. En aucun cas, on ne peut le céder directement.
Prêt gratuit du mouillage (durée à voir avec la mairie).
Pleurtuit : trois zones de mouillage
Cette commune gère trois zones de mouillage : Poriou (140 mouillages), Montmarin (170 mouillages) et Cancaval (30 mouillages). Actuellement, il y a 167 demandes en attente. A titre indicatif, le temps moyen pour obtenir un mouillage est de l’ordre de 4 ans. Pour un bateau de 9 à 10 m, il vous sera demandé annuellement 240 euros ainsi qu’un droit d’entrée de 119 euros (une seule fois). Sur aucune des trois zones, il n’y a de bouées d’attente. A Cancaval et à Poriou, on trouve un point d’eau et une borne électrique. La mairie a négocié avec le port des Sablons pour obtenir une réduction de 50% pour accéder à l’aire de carénage.
Saint-Jouan-des-Guérets : mouillages gérés par les associations
Cette commune dispose de deux zones de mouillage (A.O.T.), Saint-Helier et le Vallion qu’elle a délégué à des associations. Saint-Helier, géré par l’Association pour la Prévention et la Défense des Sites naturels de la Rance, dispose de 55 places pratiquement toutes en eau profonde. La liste d’attente est de 25 bateaux et le temps moyen de 5 à 6 ans. Le renouvèlement doit se faire annuellement (cotisation 5 euros/an), quant au prix annuel, il est de 85 euros quelle que soit la taille du bateau. La cale de la Passagère permet d’accéder au mouillage. Le mouillage du Vallion est géré par l’association C.U.M.V. Cette dernière ne nous a pas fourni d’informations.
Langrolay : principalement des petits bateaux
Langrolay dispose de deux zones : la grève du Roué (140 mouillages avec 2 places visiteurs) et la grève du Morlet (30 mouillages avec une visiteur). Environ 50% des mouillages sont en zone à échouage. A ce jour, la liste d’attente, consultable en mairie, est de 50 bateaux avec un temps moyen de 3 ans. Sur ces mouillages, il a principalement que des petits bateaux et 80% sortent de l’eau hors saison.
Minihic-sur-Rance : 3 chantiers à disposition
Le Minihic-sur-Rance dispose de deux mouillages l’un à la Landriais (89 places) et l’autre à Garel (150 places). La majorité des mouillages, à l’exception des premières lignes au fond des anses, sont en eau profonde. La demande pour obtenir un emplacement doit être faite à la mairie et renouvelée chaque année. La liste d’attente actuelle est de 50 bateaux et le temps pour obtenir une place de l’ordre de 3 à 4 ans. Lorsque l’on obtient une place, un droit d’entrée de 70 euros est demandé. La redevance annuelle est de 85 à 230 euros suivant la taille du bateau. On peut ou non négocier le mouillage avec l’ancien propriétaire mais ce n’est pas une obligation. Si on décide de mettre un nouveau mouillage, l’ancien propriétaire doit enlever le sien à ces frais. Cette commune dispose de 3 chantiers navals (La Landriais, le Grand Val et le Tanet) et un port à sec port Minic.
Saint-Suliac : mouillage livré complet
Le mouillage de Saint-Suliac dispose d’environ 110 places en eau profonde et quasi du même nombre à l’échouage. Ces places sont gérées par la municipalité qui prend en charge l’entretien des mouillages situés en eau profonde. A ce jour, il y a 40 demandes en attente. Quant au temps d’attente, il est variable car il dépend des départs. On peut estimer qu’il est au maximum de 5 ans mais cela peut être beaucoup plus rapide en fonction de la taille du bateau demandeur et de la place libérée. Il arrive même qu’il n’y ait pas d’attente. Lorsqu’une place est attribuée, il n’y a pas de corps-mort à racheter, elle est immédiatement opérationnelle. Quant à la redevance annuelle, elle est fonction de la taille du bateau. Pour un 10 m, comptez 750 euros. Le mouillage dispose de deux bouées d’attente visiteurs (renseignements à la mairie), de WC et d’eau sur le terre-plein. Pour l’hivernage, il est possible de faire tirer les bateaux au sec sur le terre-plein. Le stationnement est gratuit mais le grutage est à la charge du propriétaire. La liste d’attente est consultable en mairie. Bien que l’attribution se fasse par rapport à la date d’inscription, la taille du bateau a son importance en fonction de la place libérée.
La Ville-ès-Nonais : une surveillance des mouillages
Cette commune dispose de deux mouillages Vigneux (108 places) et Port-Saint-Jean (77 places), une partie de ces mouillages est à échouage, tous disposent de rack à annexes. La liste à ce jour est de 80 demandes et le temps d’attente moyen de 3 à 4 ans. Quant à la redevance annuelle, elle est de 182 euros pour un bateau de 6 à 10 m. Pour la saison estivale, la municipalité dispose de 4 mouillages qu’elle met en location pour un tarif unique de 500 euros pour cinq mois quel que soit le bateau. Tous les jours, le responsable de la municipalité (ancien marin) passe vérifier la présence des bateaux au mouillage. En cas de problème, il le signale au propriétaire. A notre connaissance, c’est la seule municipalité qui assure ce service.
Plouër-sur-Rance : temps d’attente assez long
La commune de Plouër-sur-Rance gère 3 mouillages : la zone portuaire (187 mouillages), le port Saint-Hubert (20 mouillages) et le Boixane (37 mouillages). Attention, tous ne sont pas en eau profonde. A ce jour, la liste d’attente est de 90 bateaux et le temps est de l’ordre de 7 à 8 ans. Il est demandé 15 euros annuellement pour le renouvellement de la demande. La zone portuaire dispose de sanitaire et d’eau ainsi que de trois bouées d’attente gratuites. La redevance annuelle pour un bateau de 6 à 8 m est de 116 euros et pour un de plus de 8 m de 140 euros.
Pleudihen-sur-Rance : envasement important
La commune de Pleudihen dispose de 108 mouillages à Mordreuc. La liste d’attente à ce jour est de 40 bateaux et le temps moyen pour obtenir une place est de 3 à 4 ans. Une commission des mouillages ayant comme président le Maire a pour rôle d’examiner les demandes et d’attribuer les places en fonction de la date d’inscription. Cette commission examine également les demandes faites par les titulaires qui souhaitent changer d’emplacement. Ces demandes sont traitées prioritairement par rapport aux nouveaux entrants. Le Maire, que nous avons rencontré, nous informe qu’en aucun cas un mouillage ne peut être cédé sans passer par la commission. Cette obligation est-elle respectée ? Aux dires des plaisanciers ce n’est pas toujours le cas. Une cale (cote 10 m) permet en principe aux bateaux d’accoster mais des bateaux échoués sur la plage gênent l’accès. Mordreux est une zone qui s’envase d’année en année et, à la cote 6.5 m, la majorité des bateaux échoue. Côté commodités, il y a deux bouées d’accueil (bien souvent squattées), un point d’eau sur la cale et deux racks à annexes. A noter qu’un plaisancier doit occuper au minimum 3 mois par an son mouillage. Il vous en coûtera 204 euros par an pour un bateau de 10 m.
Saint-Samson-sur-Rance : une attente courte
Le mouillage de Saint-Samson dispose de 150 places et est situé sur la rive gauche de la Rance à la sortie de l’écluse du Chatelier en face du port du Lyvet. Il est constitué de lignes de mouillage où les bateaux d’un tirant d’eau maximum de 1.50 m s’amarrent avant/arrière. Il a l’avantage d’être abrité tout temps. Comme pour tous les ports, il y a une liste d’attente mais en règle générale le temps est relativement court (entre 6 mois et un an). Côté commodités, il dispose de sanitaires, de racks à annexe avec cale de débarquement. Pour les bateaux de passage, il est possible de faire une demande (en mairie) si l’on désire y séjourner un ou plusieurs jours. Quant au prix annuel, il est de 436 euros pour un bateau de 10 m.
Réaliser un mouillage
Il est constitué d’un bloc de béton (500 kg à 1000 kg), d’une chaîne mère (diamètre 22 à 27 mm), d’une chaine de mouillage (12 à 16 mm) dont les longueurs dépendent de l’emplacement et d’une bouée. Pour le mettre en place, on peut faire appel à une société spécialisée qui peut fournir l’intégralité du mouillage (corps-mort, chaine, bouée). A titre indicatif, avec le chantier TSM (Tanet Services Maritimes) du Minihic/Rance, un mouillage complet mis en place vous en coûtera environ 1200 euros. Ce chantier peut également effectuer tous les travaux (vérification, changement chaîne, etc.).
Notre avis
Un mouillage est une solution qui permet d’obtenir assez rapidement une place à un prix relativement intéressant. Mais, attention, il y a des contraintes. Il faut entretenir son mouillage, une chaîne a une durée de vie moyenne de 2 à 3 ans. De plus, tous les mouillages ne sont pas abrités tout temps et, bien souvent, il est conseillé d’hiverner son bateau à terre ou dans un port ; certains pratiquent des prix attractifs hors saison.