
Catherine Chabaud fut la première femme à boucler un tour du monde à la voile, en solitaire et sans escale. Ancienne skipper d’Initiatives Cœur et marraine de Mécénat Chirurgie cardiaque, elle ne pouvait pas manquer l’arrivée de Tanguy de Lamotte ce dimanche. Lors d’une visioconférence ce samedi, le marin lui a proposé de remonter le chenal avec lui.
Comment avez-vous réagi lorsque Tanguy de Lamotte vous a proposé de remonter le chenal ensemble ?
Avec beaucoup d’émotion mais cette proposition est à l’image de son Vendée Globe, toute en générosité. Grâce à lui, et grâce aux internautes, Mécénat Chirurgie cardiaque peut opérer 14 enfants. Par moments, j’ai eu envie de lui dire « Ne fais pas uniquement ce tour pour les autres, pense à toi ! » Je suis admirative car sur le plan sportif il a également fait un tour magnifique avec de bonnes options stratégiques. Il est parvenu à régler des problèmes techniques vraiment compliqués. Je suis très émue et je pense que lors du franchissement de la ligne d’arrivée, je ne vais pas arrêter de pleurer !
Surtout que de mon côté j’ai remonté le chenal hors course car j’avais démâté à deux jours de l’arrivée, recevant une assistance technique. Donc j’ai vraiment cela en tête et je trouve adorable qu’il me proposer d’embarquer.
Vous l’avez vu ce samedi soir à la webcam, vous l’avez senti comment ?
Je l’ai trouvé encore tendu mais c’est normal. Il a beaucoup de choses à gérer et il n’était pas très loin de Belle-Ile lors de notre conversation, avec beaucoup de trafic maritime. Tanguy sait que la course n’est pas finie tant qu’il n’a pas passé la ligne d’arrivée. Je trouve toutefois qu’il a su se faire plaisir en partageant sa course et en utilisant les moyens à sa disposition, même si je trouve parfois que les marins ont sans doute trop de choses à gérer du côté de la communication. Cela n’a rien à voir avec mes expériences du Vendée Globe mais chacun vit son tour à sa manière et c’est aussi ce qui est formidable.
La maman de Tanguy a beaucoup apprécié votre soutien. Etait-ce important pour vous de soutenir aussi la famille ?
J’ai réalisé après mes tours du monde ce que j’avais fait endurer à mes parents. Je n’ai jamais été à la place de ma petite maman mais j’ai réalisé ce que la mère de Tanguy était en train de vivre. Ma maman m’a dit à tous les départs « Pars légère, ne te charge pas de nos émotions ». Sabine a su aussi rester légère, ce qui était important pour son fils. Si j’ai pu l'aider alors j’en suis heureuse.
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