
La Louis Vuitton Cup, la régate de sélection des challengers de l’America’s Cup qui désignera l’équipe qui aura le droit de défier le Defender lors de la finale de l’America’s Cup, se disputera en baie de San Francisco du 7 juillet au 30 août.
2013 marque le 30e anniversaire de la Louis Vuitton Cup, dont la première édition a eu lieu à Newport, dans l’état de Rhode Island en 1983. Le premier vainqueur de la compétition, Australia II, a été également le premier challenger à mettre enfin un terme à la suprématie américaine après 132 ans de domination sans partage. Depuis, le rôle de la Louis Vuitton Cup est double, le premier étant bien sûr de sélectionner le meilleur challenger qui affrontera en finale celui qui détient l’aiguière d’argent, le Defender. Le second rôle mais pas des moindres de la Louis Vuitton Cup est de préparer le challenger avant qu’il ne défie le Defender. « Trente ans, cela représente l’association la plus longue d’une marque en tant que sponsor-titre avec un événement sportif majeur international. Et puis il faut souligner que Louis Vuitton joue depuis trois décennies le rôle de gardien des traditions et des valeurs de la Coupe. Depuis sa création, la Coupe a voyagé d’un continent à l’autre. Louis Vuitton est la seule entité permanente », souligne Bruno Troublé, fondateur de la Louis Vuitton Cup. Ainsi, le contrat entre la marque de luxe et l’America’s Cup, renégocié à chaque édition avec le Defender, ne s’est jamais interrompu en trente ans. « Nous en sommes à la 8e Louis Vuitton Cup. La décision de continuer ou non pourra dépendre du prochain vainqueur. Sur le plan de la communication et du marketing, la Coupe a pris un coup car les bateaux sont trop chers. C’est une période un peu triste pour la compétition ».
Seulement trois bateaux engagés sur la Louis Vuitton Cup
Cette année, la Louis Vuitton Cup ne réunira que trois équipes : les Suédois d’Artemis Racing, récemment endeuillés par le décès brutal d’Andrew « Bart » Simpson survenu lors du chavirage de l’AC72 en baie de San Francisco, les Néo-Zélandais d’Emirates Team New Zealand et les Italiens de Luna Rossa Challenge. « La Louis Vuitton Cup ne s’annonce pas formidablement bien cette année car il n’y a que trois bateaux engagés du fait de la flambée des budgets, déplore Bruno Troublé. Artemis Racing n’est pas prêt car leur premier bateau est cassé. Ils travaillent nuit et jour mais les Suédois ne seront malheureusement pas prêts avant fin juillet, début août. Le coup d’envoi de la compétition sera donné dimanche avec l’entrée en lice des Néo-Zélandais et des Italiens mais ce n’est pas encore sûr à 100% car Luna Rossa conteste la manière dont le règlement a été modifié au dernier moment. Ils ne s’aligneront sur la ligne de départ que si le jury s’est réuni et a statué sur la légalité ou non des changements en matière de règlement ». Afin que la compétition puisse se dérouler normalement, Louis Vuitton est intervenu auprès de l’ISAF pour que le jury se réunisse ce samedi au lieu de lundi prochain. « S’il ne se réunit que lundi, on verra bien ce qui se passe demain et si les Italiens se présentent ou non. On ne peut pas prévoir ce qu’ils feront. Mais c’est normal qu’ils soient furieux du changement de règlement. Nous soutenons l’idée que les régates doivent se courir de façon équitable », poursuit Bruno Troublé. La météo pourrait également venir contrarier le bon déroulement des régates. En effet, pour des mesures de sécurité, elles seront annulées s’il y a plus de 21 nœuds de vent. Et le vent souffle fort actuellement en baie de San Francisco. « Les bateaux marchent à trois fois la vitesse du vent, c’est très spectaculaire. Les gens sont bluffés, mais il faut privilégier la sécurité et éviter tout autre accident », ajoute-t-il. Quoiqu’il advienne, adversaire ou non, la compétition débutera demain sur l’eau pour les Néo-Zélandais. « La seule condition pour qu’ils marquent un point, c’est qu’ils terminent le parcours », précise Bruno Troublé.
LIRE AUSSI :
Bruno Troublé : "Restaurer la règle du combat pacifique entre les Nations"