
Pour le premier duel sur l’eau depuis le lancement de la Louis Vuitton Cup, les Néo-Zélandais ont coupé court aux espérances des Italiens de Luna Rossa en les assommant dès le départ puis en augmentant leur avance grâce à des manœuvres superbement réalisées.
L’épisode 1 de la guerre des étoiles a enfin eu lieu ce samedi à 12h15 heure locale dans la baie de San Francisco, théâtre de la Louis Vuitton Cup, régate qualificative pour la Coupe de l’America. Le defender américain Oracle Team USA et actuel détenteur de l'America’s Cup, rencontra le challenger qui sera le vainqueur de cette coupe Louis Vuitton.
Attention, accrochez-vous ! Avec une vingtaine de nœuds soufflant sur le plan d’eau, les deux catamarans de 22 mètres atteignent plus du double de la vitesse du vent, soit respectivement 42.0 nœuds pour l’AC72 italien et 43.3 nœuds pour les Néo-Zélandais. Emirates Team New Zealand, qui s’est davantage entrainé, utilisant la totalité des journées autorisées, a rapidement pris les devants de la course en bloquant les Italiens de Luna rossa dès la procédure de départ.
Les Kiwis, emmenés par Dean Barker et ses 10 équipiers n’ont alors cessé d’accroître leur avance sur Luna Rossa, skippé par Max Sirena mais barré par le Britannique Chris Draper. Plus rapides, plus appliqués et tout simplement meilleurs, les Néo-Zélandais ont assommé le moindre espoir qu’aurait pu avoir les Italiens après leurs entrainements pratiqués en commun en Nouvelle-Zélande l’hiver dernier et dans la baie de San Francisco ces dernières semaines.
Le bateau néo-zélandais plus évolué
Les Kiwis naviguent depuis le début de la Louis Vuitton Cup sur leur deuxième catamaran AC72, plus évolué en matière d’aérodynamisme et d’hydrodynamisme que celui tout argenté des Italiens. C’est d’ailleurs en partie grâce au cabinet français d’architectes VPLP, spécialisé dans les multicoques, que les nouveaux safrans pourvus de plans porteurs asymétriques ont été dessinés.
Lucide avant même le premier coup de canon signalant le départ, Max Sirena plaçait son équipe à un échelon inférieur à celui des Néo-Zélandais : « Emirates Team New Zeland est aujourd’hui la plus forte des quatre équipes présentes à San Francisco, y compris les Américains, ce ne sera pas une surprise pour nous si nous sommes battus demain (samedi) par les Kiwis » précisait-il avant le premier duel, ajoutant « il y a toujours un fossé entre eux et nous mais nous pousserons le bateau au maximum ».
L’équipe italienne ne reste pas les bras croisés, ils disposent d’ores et déjà une nouvelle aile rigide, de nouveaux foils (dérives courbes) et safrans. Ils poursuivent actuellement les réglages destinés à améliorer l'aérodynamisme (carénage d'épontille, plate-forme rigide de plus grande surface sous le mât-aile) tout au long de la semaine.
Les Italiens « hors temps »
Au terme d’un parcours qui a duré un peu plus de 45 minutes, l’impression de facilité laissée par les All Black de la voile les propulse directement au rang de favori de la Louis Vuitton Cup. Impressionnant de fluidité pour les spectateurs, dégageant une facilité déconcertante pour leur adversaire, les kiwis semblent en mesure de faire vaciller le defender américain Oracle Team USA. A noter que les Néo-Zélandais, si rapide autour du parcours mouillé dans la baie de San Francisco ont classé leur adversaire du jour italien hors temps car arrivé plus de cinq minutes après eux…
Auparavant, trois régates ont eu lieu mais le 7 juillet, les Kiwis avaient remporté la première en solo car leur adversaire suédois d’Artemis, retardé par leur tragique chavirage, n'était pas prêt. Deux jours plus tard ils avaient réédité l’exploit solitaire cette fois à cause de Luna Rossa qui avait décidé de boycotter la course en raison d'un litige avec les organisateurs sur un point du règlement. Luna Rossa avait quand à lui, acquis leur premier point en solo jeudi lors de leur faux duel contre Artemis, toujours à terre pour préparer leur deuxième AC72.
Chaque challenger (Artemis, Luna Rossa et Emirates Team New Zeland) doit affronter chacun de ses deux adversaires à cinq reprises. Le vainqueur des éliminatoires sera directement qualifié pour la finale de la Louis Vuitton Cup, prévue du 17 au 30 août.