
A quelques manches de la clôture de la 34e Coupe de l’America, les premiers bilans plutôt positifs se tirent en espérant ne garder que le meilleur pour le futur d’une compétition en pleine mutation.
L'avalanche de louanges a dépassé celle des critiques. La Coupe de l'America, 34e du nom, a démontré que le virage vers le multicoque opéré en 2010 par Larry Ellison, le multi milliardaire américain PDG d'Oracle et cinquième plus grosse fortune mondiale, s'est très bien négocié. Aux sceptiques qui pensaient impossible de voir des multicoques de 22 mètres s'affronter avec autant d'intensité et si peu d'écart, les deux finalistes de cette Coupe de l'America ont répondu de la plus belle des manières en proposant un show hors du commun volant à 3 mètres au-dessus de l'eau à plus de 80 kilomètres par heure.
"C'était la manche (course 9 du dimanche 15 septembre) la plus plaisante que j'aie couru depuis longtemps", affirmait Sir Ben Ainslie, le Britannique anobli par la Reine après ses 4 médailles d'or olympique acquises et actuellement tacticien à bord d'Oracle Team USA. "Si vous n'aimez pas les courses d'aujourd'hui (dimanche 15), regardez un autre sport", avait renchéri le skipper d'Emirates Team New Zealand, Dean Barker. Seule limite de ces mastodontes des mers, leur fragilité et par conséquence leur dangerosité. "Ils auraient dû faire des ajustements car les équipes et l’organisation savaient qu’à San Francisco il n'y a pas de jour sans vent, toutes les courses reportées l'ont été pour cause de vent fort. Avec une aile plus petite ils auraient pu naviguer dans 30 nœuds", garantit Vincent Lauriot-Prévost, architecte naval, précisant qu’à l’heure actuelle "on ne sait pas faire une aile adaptable de 5 à 33 nœuds".
2 chavirages sur 7 bateaux
Sur les 7 catamarans de 72 pieds construits par les 4 équipes engagées – 2 pour Oracle Team USA, le defender, 2 pour Emirates Team New Zealand, le vainqueur de la Coupe Louis Vuitton, 2 pour Artemis et 1 pour Luna Rossa - 2 ont chaviré provoquant le 8 mai dernier, le décès d'Andrew Simpson, navigateur sur le défi suédois d'Artemis. Iain Murray, le directeur de course avait réagi en proposant 37 mesures de sécurité qui ne furent adoptées que partiellement. Une limite de vent au-delà de laquelle les AC72 ne seraient plus en sécurité a été fixée à 23 nœuds, un chiffre à pondérer en fonction de l'intensité du courant.
Limite de vent dépassée : report des manches
Pour la première fois lors de cette finale, aucune régate n'a pu être disputée dans la baie californienne. Un vent dépassant les 30 nœuds en rafale a soufflé toute la journée du mardi, le fort courant dû aux marées d'équinoxe abaissait en plus la limite de vent à 20,3 et 20,1 nœuds pour les deux régates prévues. "Je tiens à ce que les bateaux rentrent à leur base en toute sécurité. Nous avons beaucoup de vent sur le front de mer. C'est venté et ça se renforce de minute en minute (...). Une fois que le front sera passé, cette nuit, nous retrouverons de bonnes conditions pour courir, demain (mercredi) et le reste de la semaine", a détaillé le directeur des courses Iain Murray.
2 manches minimum, 9 au maximum
L’ « Auld Mug » comme les Britanniques l’a dénomme pourraient retrouver l’hémisphère sud 10 ans après l’avoir quitté dans les mains d’Ernesto Bertarelli, au commande de l’équipe suisse d’Alinghi. Avec deux manches prévues ce mercredi, les Kiwis, à 2 points d’un troisième sacre, peuvent clore cette 34e édition à condition que les Américains ne remportent aucune de ces deux courses. Le defender, avec son seul point acquis, doit encore se défaire 8 fois des Néo-Zélandais pour conserver le trophée. Au minimum les spectateurs et amoureux de la Coupe ont encore 2 manches pour se régaler voire 9 si les deux défis ne se départagent qu’à l’issue de la 19e course (si le score est de 8 – 8, la 19e manche sera la course ultime).
Ce mercredi deux régates devraient se dérouler à 13h15 et 14h15 (22h15 et 23h15 heure française).
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