
Après des Jeux Olympiques en demi-teinte à Londres, la fédération française de voile (FFV) affichait au printemps dernier des objectifs clairs pour ses athlètes : gagner des titres dans les séries olympiques. Après la fin de saison 2013, à Oman avec le Mondial de Laser, nous avons fait le point avec Guillaume Chiellino, directeur de l’équipe de France de voile.
Pour intégrer l’équipe de France A, les conditions sont claires : figurer dans le top 8 du championnat du monde annuel de chaque série, olympique ou paralympique. Cela ouvre les portes de l’équipe de France pour un an à condition d’avoir un projet sportif validé, un podium ou un titre mondial pour deux ans. Le directeur technique national (DTN) se réserve le droit d’intégrer d’autres sportifs en fonction de leurs performances. « Nous n’allons pas annoncer d’équipe A, ni d’équipe B pour le moment. L’annonce officielle ne sera faite que début 2014. Nous allons prendre un peu de temps pour travailler là-dessus, nous explique Guillaume Chiellino. Le nouveau système a été bien accueilli car il a clarifié les choses avec une épreuve phare dans la saison. C’est bien de se focaliser sur un événement et de devoir gagner sa place chaque année. Ça laisse le temps aux athlètes de se préparer comme ils le veulent. Ils ne sont pas obligés de faire tout le circuit coupe du monde et ils ont la possibilité de naviguer sur d’autres supports, tant qu’ils gardent un volume de pratique spécifique convenable sur leur support. Nous allons garder ce système à l’avenir, même si les coureurs auront également à cœur de briller sur les Test Events ».
Et en se retournant sur la saison 2013, Guillaume Chiellino tire un bilan plutôt positif. "C’est une belle saison si on se fie à l’indicateur championnat du monde. L’arrêt après les JO a été court. Même si certains ont décidé de faire une pause, tout le monde était prêt avant Hyères. Il y a eu des titres, des podiums, on a vu de belles choses. Nous avons par exemple des équipes masculines de RS:X et de 470 très solides. Sarah Steyaert et Julie Bossard ont décroché le bronze sur le Mondial de 49er FX à Marseille, tout comme Manu Dyen et Stéphane Christidis en 49er. Charline Picon a aussi fait une belle saison. Chez les filles, en 470, Mathilde Geron arrête après une belle saison avec Camille Lecointre. Elle sera remplacée par Helène Defrance. En radial, les filles ont fait une assez belle saison cette année, même si aucune ne termine dans les dix. Les meilleures étaient là. Il faut rappeler que nous avons perdu nos deux têtes de pont, Sophie de Turckeim et Sarah Steyaert, parties sur d’autres supports, commente Guillaume Chiellino. En Laser, l’année a été moins bonne. Jean-Baptiste Bernaz a fini 12e du Mondial à Oman. Nous sommes déçus, surtout que c’est une série où les autres Français sont loin derrière, au-delà de la 50e place. Nous allons essayer de faire monter d’autres jeunes jusqu’à Santander, on verra ensuite." Pour l’heure, l’équipe de France A compte 18 athlètes, dont Jonathan Lobert, Camille Lecointre, Pierre Leboucher et Vincent Le Berre, Sofian Bouvet et Jérémie Mion, Sarah Steyart, Julie Bossard, Julien Bontemps, Charline Picon, Billie Besson ou encore Marie Riou, champions du monde de Nacra 17.
Objectif Santander 2014
La prochaine grosse échéance pour toutes les séries olympiques sera le championnat du monde de Santander, qualificatif pour les nations aux Jeux Olympiques. Alors que 75% des places ont été attribuées aux nations à Perth lors de la dernière préparation olympique, soit huit mois avant les Jeux, l’an prochain, la moitié le seront à Santander, deux ans avant l’échéance olympique. « Il va falloir être compétitif dans toutes les séries olympiques à Santander pour se sélectionner partout, ce qui ne sera pas facile. Tout le monde sera là, c’est une épreuve majeure dans la préparation olympique », prévient Guillaume Chiellino. Par contre, seules les nations seront qualifiées à Santander, pas les athlètes. Le Brésil, qui accueillera les Jeux en 2016 à Rio est qualifié d’office dans les séries. « Sur les 20 places disponibles par série, dix seront attribuées à Santander, trois au Mondial 2015 et le reste en 2015 et 2016 sur des épreuves continentales avec un quota par continent, rappelle-t-il. Avant, il fallait être performant par rapport à tous les autres pays. Ce sera donc plus difficile pour les pays européens qui n’auront pas assuré leur place à Santander. Même si cela augmente encore la difficulté pour se qualifier aux Jeux, cela contribue à construire l’universalité de notre sport ». À noter que si un continent décide de ne pas utiliser son quota dans une série, il sera remis en jeu sur le Mondial 2015.