Quels sont les changements majeurs par rapport aux éditions précédentes ?
Francis Le Goff : "L'évolution majeure est qu'il n'y aura pas cette année, d'escales à l'étranger comme c'était le cas auparavant. C'est le choix de la société OC Sport qui organise la course. J'ai essayé de définir des parcours plus ouverts à l'image de la 1re étape avec le passage du phare du Fastnet qu'ils devront laisser à tribord. C'est une grosse et longue étape similaire aux étapes à l'étranger que nous avions les années précédentes. La seule frustration : les skippers ne pourront pas boire une bière dans un pub en Angleterre ou en Irlande ! (rires). Plus sérieusement, cette première étape aura tout autant de valeur car elle laisse le champ libre à de gros écarts de temps. Comme d'habitude, je n'aime pas trop les marques de parcours et mis à part le Fastnet à contourner, les skippers auront beaucoup de liberté en course..."
Vous définissez le parcours 2020 comme tactique ou plutôt sportif ?
FLG : "Disons que La Solitaire du Figaro sera coupée en deux. Les deux premières étapes laisseront le champ libre à des choix stratégiques, comme je vous l'expliquais. Dans cette seconde étape de la course, la Manche et la mer d'Irlande offriront des choix audacieux aux figaristes. Pour les étapes suivantes, entre Dunkerque et St Nazaire, ce seront des parcours plus côtiers avec des flottes serrées mais un engagement physique beaucoup plus élevé. Plus sportif donc !
Pas d'étape majeure donc où tout pourrait se jouer ?
FLG : "Les deux premières étapes peuvent offrir des écarts de temps très significatifs. Sur la 3eme étape de La Solitaire du Figaro, le niveau des figaristes est en théorie assez égal mais les marins devront se méfier de plusieurs pièges comme la marée, le passage du raz de Sein ou à l'approche vers Barfleur. Un groupe de tête devrait se détacher sur cette étape. Tout va se jouer aussi bien sûr selon la météo..."
L'édition 2020 avantagerait les vieux briscards au détriment des jeunes loups ?
FLG : "Dans cette flotte de figaristes expérimentés, tout est possible. Et contrairement à 2019, tous les skippers connaissent parfaitement leurs bateaux (NDLR : Figaro Bénéteau 3 à foils). Après les deux premières et longues étapes, ils vont devoir prendre du temps pour récupérer de leur fatigue en mer puisque le temps de repos à terre sera très court. Entre le trafic maritime important en Manche, les bancs de sable ou les marées, les concurrents devront conserver beaucoup de lucidité en course. Sur cette Solitaire, être jeune ne sera pas forcément un avantage. L'expérience sur cette édition 2020 sera un facteur déterminant..."
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