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Nicolas Troussel navigue depuis son plus jeune âge dans les eaux de la Baie de Morlaix en Bretagne. A force de travail, il devient un compétiteur très régulier. Son premier déclic en voile habitable a lieu en 2004 avec la victoire de la Transat AG2R en double, aux côtés de son ami Armel Le Cléac’h. En 2005, Nicolas et Armel courent la saison à bord du trimaran ORMA Foncia. En 2006, le skipper remporte la Solitaire du Figaro avec 1h56 d’avance sur le second, Thierry Chabagny, et 5h20 sur son complice Armel Le Cléac’h. Un écart inédit, réalisé d’une main de maître par Nicolas qui emprunte une trajectoire très différente de celle de ses concurrents. Un choix extrêmement payant à l’arrivée que les observateurs baptiseront ‘La Troussel’. En 2007, il remporte la Transat BPE (Belle-Île – Marie-Galante) en solitaire et devient Champion de France de Course au Large. En 2008, il enchaîne par une seconde victoire sur la Solitaire du Figaro. Nicolas Troussel se lance ensuite un nouveau défi : courir en équipage. Ainsi, il participe à plusieurs Tour de France à la Voile et saisons à bord de son M34 et plus récemment de son Diam 24. Il renoue avec la course au large en solitaire en 2014 avec un projet de courses en Class40. En 2018, CORUM L’Épargne devient son partenaire titre en Class40 avec pour objectif la fameuse Route du Rhum, mais une série d’ennuis techniques annulera ses chances de podium. En 2020, Nicolas Troussel et son partenaire principal mettent à l'eau un nouveau monocoque IMOCA de dernière génération qui les conduira sur le Vendée Globe en 2020 et probablement la Route du Rhum 2022.
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Le confinement n’a pas été trop long ?
« Le chantier s’est arrêté plusieurs semaines avant de reprendre ses activités pour préparer mon nouvel IMOCA. On était à seulement cinq jours de la mise à l’eau au moment du confinement en mars dernier. On a pris un peu de retard mais en même temps on en a profité pour avancer sur les préparations qui étaient prévues une fois le bateau à l’eau. A l’approche du 11 mai, nous avons mis à l’eau le voilier et effectué un test à 90 degrés, avant de le convoyer entre Port-la-Forêt et Lorient son port d’attache. Nous avons d’autres navigations de prévu en Bretagne avec toujours des réglages à faire comme la calibration de l’électronique, l’installation des foils, etc. L’objectif est de naviguer le maximum de milles pour connaître le bateau Corum Epargne et l’appréhender. On part du principe que le Vendée Globe partira bien le 8 novembre des Sables d'Olonne et qu’il faut être prêt pour cette date fatidique. »
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Votre nouveau bateau semble original…
« Tout d’abord visuellement, c’est un voilier qui possède un rouf proéminent, lequel est directement intégré dans le pont. C’est la grosse différence avec les autres bateaux du plateau. Pour le reste, le mât et la quille sont monotypes. Au niveau de l’accastillage, le système de winch est différent de ce qu’on a pu voir auparavant, avec aussi une nouvelle ergonomie. Les premières sorties en mer nous ont rassurés et nous avons hâte de continuer à pouvoir découvrir ce nouveau et joli voilier ! »
Qu’en est-il de votre préparation physique et mentale, à quelques mois du départ ?
« Au niveau physique, je suis totalement prêt car j’ai continué à faire beaucoup de sport durant la période du confinement, chez moi certes, mais en trouvant des solutions pour le faire efficacement. J’ai une grosse équipe et un partenaire qui me font confiance, ils sont tous derrière moi. J’attends le Vendée Globe depuis longtemps, je suis assez serein à l’approche de ce gros événement. Je sais bien que la pression va monter au fur et à mesure que la course va arriver mais c’est à moi de la préparer. Depuis que j’ai eu les garanties que le projet partait, je suis totalement imprégné par cette course. Je sais à quoi m’attendre. Beaucoup de personnes autour de moi me soutiennent dans cette préparation, je n’ai aucune inquiétude à ce jour ! »