A l'assaut du Fastnet, en double !

Course au large
Par Figaronautisme.com

Plébiscité par les classes pros, du Figaro (prochaine Transat Paprec) à l’Imoca (Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre) en passant par les Class40 (Tour du monde Globe40) le format double séduit jusque chez les IRC. Le 22 juillet prochain ils seront une centaine, soit un quart de la flotte, à courir la légendaire Rolex Fastnet Race dans cette configuration d’équipage... minimaliste.

©Photo DR
Plébiscité par les classes pros, du Figaro (prochaine Transat Paprec) à l’Imoca (Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre) en passant par les Class40 (Tour du monde Globe40) le format double séduit jusque chez les IRC. Le 22 juillet prochain ils seront une centaine, soit un quart de la flotte, à courir la légendaire Rolex Fastnet Race dans cette configuration d’équipage... minimaliste.

Evolution des marins et des bateaux, en dehors de la classe Imoca qui prépare activement la prochaine Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, sur la prochaine Rolex Fastnet Race la majorité des duos se retrouveront en IRC. Parmi les plus grands bateaux de la flotte, le JP54 Notre Méditerranée-Ville de Nice, le plan Guillaume Verdier vainqueur de la dernière Route du Rhum dans sa catégorie, mené par Jean-Pierre Dick et Fabien Biron. Il faut dire que le double réussit au Niçois qui présente un palmarès inégalé dans ce format avec deux victoires dans la Barcelona World Race et quatre sur la Transat Jacques Vabre. Il aimerait bien cette année enrichir sa vitrine du précieux trophée du RORC. « La Rolex Fastnet Race est vraiment une course spéciale », confirme Jean-Pierre. « J'aime le parcours et son histoire. Pour moi, la Fastnet est une course au large légendaire. La côte du sud de l'Angleterre est agréable et le parcours est compliqué avec toujours beaucoup de stratégie. Nous avons les DST où les décisions ne sont pas faciles à prendre et la mer Celtique est souvent difficile ». Jean-Pierre n'a pas encore vécu l’arrivée à Cherbourg-en-Cotentin, mais il connaît bien le port normand. « J'aime bien Cherbourg et les gens sont sympas. J'ai hâte d'y aller ».

Un duel JPK / Jeanneau

Mais c’est dans les catégories IRC 2 et IRC 3, soit au cœur de la flotte en termes de taille, que les duos seront les plus nombreux et la bataille particulièrement intense. Les inscrits sont si nombreux qu’il y aura même plusieurs « matchs dans le match » avec des unités optimisés pour l’IRC, notamment les JPK et les Jeanneau. Au cours de la dernière décennie, JPK a dominé, en partie grâce au talent d’Alexis Loison qui, en 2013, avec son père Pascal sur leur JPK 10.10 Night and Day, est devenu le premier et, à ce jour, le seul duo à avoir emporté le classement général de la Rolex Fastnet Race. Le chantier de Larmor Plage a également cumulé les victoires en équipages (2015, 2021) mais les dernières éditions ont vu les Jeanneau Sun Fast monter en puissance. Dans cette catégorie, réservée aux amateurs les plus éclairés, les Français ont longtemps eu une petite longueur d’avance mais les Britanniques se rapprochent. Lors de la dernière édition, Henry Bomby et Shirley Robertson ont pris la deuxième place à bord du Sun Fast 3300 Swell. L’un des favoris en IRC 2 est d’ailleurs Tim Goodhew qui court à bord de Cora. C’est la quatrième fois que Tim prend le départ en double, accompagné cette fois de Kelvin Matthews. Il a vu le nombre de bateaux courir en double croître régulièrement ces dix dernières années et plus particulièrement depuis l’épidémie de Covid. « C'est vraiment génial parce qu'il y a de très grands marins. La majorité des bateaux se situent dans une fourchette de 30 à 40 points en IRC - ils mesurent tous autour de 10 m de long et sont menés de la même manière. Rien qu'en IRC 3, il y aura environ 70 bateaux. C'est aussi proche que possible d’une course en monotype - tous les bateaux vont à la même vitesse, c'est très tactique et donc très amusant ! »

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Les Loison Père et fils vainqueurs toutes classes en 2013© Photo DR

Une victoire et une pandémie plus tard...

Quel est donc l'intérêt des courir en double ? Ce format est loin d'être nouveau et les premiers à l’adopter étaient certainement ceux qui souhaitaient relever à terme le défi du solitaire. Cependant, sa croissance a suivi l'évolution de la société en général. Certains apprécient notamment de ne pas avoir à gérer les contraintes d’un équipage. Mais deux jalons  importants marquent cette évolution : la victoire des Loison en 2013 et la pandémie. En effet, la navigation en double correspondait bien mieux qu’un équipage pléthorique aux contraintes sanitaires ! Nigel de Quervain Colley, importateur Jeanneau en Angleterre, analyse cette évolution : « La plupart des Sun Fast que je vends le sont à des propriétaires de bateaux plus grands qui descendent en taille pour réduire leur budget courses et simplifier leur organisation : moins d'équipage, moins de dépenses, moins de problèmes à gérer. Puis, une fois qu'ils ont essayé, ils adorent parce qu'ils se sentent plus impliqués. Ils deviennent alors vraiment inconditionnels... »

Dans 30 nœuds à deux !

Compte tenu du nombre de concurrents inscrits en double cette année, il est possible que la Rolex Fastnet Race voie pour la deuxième un duo vainqueur au classement général. « C'est tout à fait possible avec un tel niveau», reconnaît Colley. « Le tiers supérieur de cette flotte va aller si vite que les performances seront exceptionnelles. De plus, il est vrai que les bateaux menés en double sont plus légers au portant et partent plus vite au planning ». Les bateaux de dernière génération sont également conçus pour le double. Ils présentent une grande stabilité de forme, avec une étrave semi-scow, et atteignent des vitesses incroyables, en particulier face au vent. « Vous pouvez régater dans 30 nœuds de vent, à deux, c’est tout à fait remarquable », apprécie Colley. « Ils ont une telle stabilité que l'on cherche toujours à porter plus de voilure et, comme pour tout bateau à étrave droite, la ligne de flottaison très symétrique les rend incroyablement bien équilibrés. Nous avons constaté que plus on pousse le bateau, plus il va vite, tout en gardant le contrôle. »

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METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.