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Si les premiers sont arrivés il y a déjà quelques jours, les marins ayant mis plus de 18 jours pour traverser l’Atlantique savourent d’autant plus leur exploit. La fatigue se lit sur les visages, mais l’émotion de l’arrivée dépasse tout.
Une Transquadra semée d’épreuves… et de victoires personnellesPartis de Madère début février, les skippers ont dû faire preuve d’une grande adaptabilité. Contrairement aux éditions précédentes, la route vers les alizés porteurs ne s’est pas faite sans embûches. Les options tactiques étaient nombreuses, et les écarts de vitesse importants entre les différents bateaux.Certains concurrents, comme les deux Fabien du Team NRP, ont vécu une expérience aussi intense que formatrice : « Les beaux souvenirs de cette transat, c’est à chaque fois que tu réussis à passer une épreuve. On ne savait pas à quoi nous attendre et on ne pouvait pas imaginer une seule seconde ce qui allait nous arriver. Je conseille à tout le monde de le faire ! Tu apprends beaucoup sur toi. »Un ressenti partagé par de nombreux participants : chaque jour en mer est une nouvelle leçon, entre gestion de la fatigue, du stress et des réparations techniques imprévues.
Des écarts marqués par des conditions météo piégeusesLes classements officiels publiés sur le site officiel de la course montrent des écarts de temps significatifs entre les différents concurrents. La météo n’a pas facilité la tâche des retardataires, certains ayant dû négocier de longues heures dans des zones de vents faibles.Dans cette lutte stratégique, Jean-Yves Bonsergent (Obane) a su imposer sa cadence et s’offre la victoire en réel et en compensé sur les deux étapes dans la catégorie des solitaires Croiseur. Un succès qu’il savoure pleinement : « C’était ma dernière Transquadra, mais j’invite vraiment les croiseurs à participer à cette course ! C’est une vraie régate ! On ne navigue pas aussi vite que les bateaux modernes et planants, mais il y a une véritable course ! On se bat vraiment pour essayer de faire le mieux possible avec les meilleures trajectoires. C’est un grand moment de bonheur ! »Autre performance impressionnante : Alexandre Ozon, skipper expérimenté, décroche sa troisième victoire d'affilée sur son Bepox 990 rose "Team 2 Choc". Un exploit qui prend une saveur particulière pour ce Royannais bien connu de la course : « C’était la plus belle de toutes mes transats ! »
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Un rêve devenu réalité pour certains équipagesSi certains avaient déjà un palmarès bien rempli avant d’embarquer, d’autres vivaient leur première grande aventure transatlantique. C’est notamment le cas de Laurent Buissart et Mathieu Margoux (H Plus), vainqueurs en double Performance Méditerranée, qui concrétisent un rêve vieux de plusieurs décennies : « C’est la concrétisation d’un rêve d’enfance. On se connaît tous les deux depuis qu’on a 15 ans. On parle de cette transat depuis quelques années. Il a fallu attendre d’avoir 40 ans… Et, depuis 2 ans, on a tout mis en œuvre pour y arriver : et voilà ! C’était une expérience extraordinaire. On a bien progressé. On se fait confiance, on n’a plus besoin de se parler… »Un témoignage qui illustre la force des relations humaines dans cette course, où la complicité à bord et la gestion du duo sont aussi déterminantes que la performance pure.
Une arrivée chaleureuse et un esprit Transquadra intactComme à chaque édition, les pontons de la Marina du Marin ont été le théâtre de scènes de liesse et d’émotions. Certains skippers ont retrouvé leurs proches après plus de deux semaines en mer, d’autres ont partagé leurs récits de course autour d’un ti-punch bien mérité.Après l’effort, vient le réconfort : si la fatigue est bien présente, la fierté d’avoir relevé le défi est plus forte que tout. La Transquadra est avant tout une aventure humaine, et tous s’accordent à dire qu’elle restera un moment inoubliable dans leur vie de marin.
Alors que les derniers skippers savourent leurs premiers jours à terre, l’esprit Transquadra continue de souffler sur la Marina du Marin. Et pour certains, une question trotte déjà dans un coin de leur tête : et si on remettait ça en 2027 ?Rendez-vous dans trois ans pour une nouvelle traversée pleine de défis et d’émotions !