Transat Jacques Vabre : «Il parait que le vent a disparu de la planète !»

Par Figaronautisme.com

Il règne un air de roulette russe sur la flotte de la Transat Jacques Vabre alors que tous les concurrents en course se trouvent enlisés dans une dorsale anticyclonique allant de Madère à Dunkerque. A cela s'ajoute, le passage du plateau continental, synonyme de perturbation de vent, qui n’arrange en rien la situation. Toutes les étraves semblent cependant pointer vers le sud, annonçant encore quelques jours de bataille dans le golfe de Gascogne. L’objectif : toucher du vent d’est afin de s’échapper de cette zone. Quel équipage y parviendra en premier ? Telle est la question du jour…

Ultime : le temps de la contemplation 

Il parait que le vent a disparu de la planète.” Ce sont les mots de Thomas Coville, joint à la vacation ce matin. "Nous essayons d’attraper la moindre risée. Nous passons des heures et des heures à scruter l’eau. La moindre risée est tellement précieuse que nous faisons tout pour l’avoir. Quand le bateau avance à 5-6 nœuds, c’est l’émotion pour tout le monde !” poursuit le skipper de Sodebo Ultim 3. En effet, voilà une trentaine d’heures que les cinq géants des mers peinent à avancer dans un vent aux abonnés absents qui joue avec les nerfs des marins. Ils devraient commencer à voir le bout de leur peine dans quelques heures avec du vent d’est et ainsi s’échapper vers la côte espagnole. En attendant, certains choisissent d’apprécier le moment présent, plutôt que de subir l’attente. “Si tu vis le moment présent, il y a plein de très belles choses à voir. Quand il n’y a pas de vent comme cela, soit tu deviens fou, soit tu essayes d’avoir de l’humour et donc tu es un peu fou aussi.”

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Ian Lipinski et Julien Pulvé© Crédit Mutuel

Ocean Fifty : en chasseurs dans le golfe de Gascogne

La dorsale a souri aux chasseurs qui ont pu rattraper les Ultimes hier. Une situation assez atypique quand on connait les différences de performance entre les deux classes de bateau. Koesio fait route seul et s’empare de la première place. Les six autres 50 pieds bataillent en duel. Arkema 4 marque Leyton à l’ouest de la flotte, à bâbord, Les P’tits Doudous et Groupe GCA - 1001 Sourires, et plus à l’est, Solidaires en Peloton - ARSEP et Primonial s’affrontent à un mille de distance. Tout est encore flou pour la flotte. Sébastien Rogue (Primonial), joint ce matin, précisait “nous ne savons pas encore quand la situation s’éclaircira pour les prochains jours, mais j’ai cru comprendre que la météo allait quand même s’améliorer.

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© Transat Jacques Vabre
Imoca : ralentissement demain, le jeu encore ouvert 

A seulement quarante milles derrière les multicoques, les premiers Imoca sont confrontés à la même problématique. Apivia continue d’ouvrir la voie à ses concurrents. Cependant, mille après mille, l’écart se réduit. Alors que Charlie (Dalin) et Paul (Meilhat) tenaient une avance confortable de 35 milles sur leur dauphin hier soir, les vents très faibles ont permis à l’équipage américain, 11th Hour Racing Team - Mālama, de rattraper le leader. Ce matin, seulement 4 milles séparent les deux 60 pieds. Cette première partie de course est loin d’être un long fleuve tranquille ! En effet, les conditions nécessitent d’être très réactif et d’effectuer beaucoup de manœuvres et à ce jeu, comme le disait Charlie Enright ce matin, “tout le monde peut rattraper tout le monde”. Heureusement, ils devraient sortir de la dorsale d’ici demain matin. En attendant, chacun tente de trouver les meilleures options possibles et de tirer parti de la brise et des courants. 

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Samantha Davies et Nicolas Lunven© Initiatives Coeur

Class40 : Au plus près des côtes

Les 40 pieds continuent de se bagarrer au plus proche des côtes bretonnes. Dans si peu de vent, il faut jouer avec les courants le long de la côte pour espérer pouvoir avancer. Aucun bateau ne se détache de la flotte pour l’instant et le classement ne cesse d’évoluer. Les équipages sont encore plongés dans les fichiers pour trouver la meilleure porte de sortie. Il faut alors tenter, avancer, parfois reculer, cette course nous ferait presque penser à une étape de Solitaire du Figaro. La Manche #EvidenceNautique, essayait par exemple cette nuit une option nord, Nicolas Jossier, joint ce matin à la vacation, nous explique. “Nous nous sommes posés des questions sur le passage de Ouessant, les fichiers avaient l’air de donner plus de vent, plus de courant, mais c’était moins important que prévu. Nous avons donc dû revenir sur cette décision et faire demi-tour.” Ce ne fut pas sans dommage puisque le duo perd du terrain sur ses concurrents et sort de cette Manche, fatigué mais motivé. “Nous ne dormons pas beaucoup avec les manœuvres qui s'enchaînent et le contact avec les autres bateaux. Nous allons attendre de sortir de la pointe Bretagne où nous pourrons passer sur un autre rythme. Une nouvelle partie de course va commencer !” Avant cela, il faut encore serrer les dents dans ce vent étatique qui les empêche de mettre cap au Sud. 

Avaries 

Mardi 9 novembre, vers 5H00, le Class40 Randstad-AUSY, skippé par Clara Fortin et Martin Louchart a signalé avoir repris la mer. Le bateau avait dû s'arrêter à Roscoff pour réparer un incident technique sur son système de télécommunication. 

Tout est de nouveau opérationnel à bord, les skippers ont le moral et entament leur remontada !

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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