Transat Paprec : le combat des chefs

Par Figaronautisme.com
carte de la course Transat Paprec en direct

Alors qu’ils ont dépassé la mi-course et qu’ils progressent au cœur de l’Atlantique, les concurrents de la Transat Paprec se livrent encore et toujours un match à haute intensité. Une zone sans vent, qui leur barre la route en fin de semaine, cristallise toutes les attentions et oblige à faire des choix. L’enjeu étant capital pour le résultat final, la flotte repousse le moment de la décision le plus possible. Pour l’instant, Wings of the Ocean (1er), Skipper Macif (2e) et Cap St Barth (3e) occupent le podium grâce à une position plus Nord que leurs rivaux. État des lieux complet avec le directeur de course de cette course - organisée par OC Sport Pen Duick - Francis Le Goff.

Une situation météo complexe

Toutes les cartes météo montrent une longue bande de vent très faible qui s’est formée des Antilles jusqu’au coeur de l’Atlantique. Les alizés, ces vents porteurs, vont donc « s’écrouler » comme le confiait Yoann Richomme hier. Mais cette zone semble moins conséquente qu’il y a quelques jours. « Même si le vent y est plus faible et que les incertitudes demeurent, il y a encore un peu d’air à son passage », précise Francis Le Goff, le directeur de course. Les skippers pointent encore à plus de 800 milles nautiques (1480 km) de là mais tous réfléchissent déjà à la façon d’être le moins ralentis possible en la traversant.

La stratégie des skippers en question

Les marins ont donc deux priorités : parvenir à faire le bon choix en matière de trajectoire et surtout ne pas perdre le rythme actuel. En effet, la situation est tellement complexe dans les jours à venir qu’il convient de l’aborder avec le moins d’écart possible par rapport aux autres. « Tous savent qu’il est nécessaire de ne pas prendre de retard, ça peut se payer cher ensuite, précise Francis Le Goff. Ensuite, quelle trajectoire choisir ? « On voit qu’il y a beaucoup d'hésitations. Personne n’a envie de se tromper et de gâcher toute l’énergie déployée depuis le début de course en faisant un mauvais choix ». Résultat : « les grandes décisions sont toujours remises à plus tard ». « On a l’impression qu’ils les repoussent au maximum », sourit Francis. Les conditions du moment, avec un flux de 14 à 18 noeuds cet après-midi, sont d’ailleurs propices à continuer à progresser sans pour autant acter définitivement la route à adopter.

Un léger avantage pour le trio de tête

Les classements et la cartographie démontrent clairement qu’un trio de bâteaux se détache ces dernières heures. Wings of the Ocean (Alexis Thomas et Pauline Courtois), Skipper Macif (Charlotte Yven et Hugo Dhallenne) ainsi que Cap St Barth (Cindy Brin et Thomas André), les trois situés le plus au Nord, comptent plus d’une vingtaine de milles nautiques d’avance (37 km) sur leurs poursuivants.

Certes, le vent est légèrement plus fort que prévu aujourd’hui pour ceux qui sont plus au Sud, à une cinquantaine de milles nautiques (92 km) en latéral. Mais le trio de tête a pris un avantage qui n’est pas que stratégique. « Ils ont réussi à marquer les esprits, à démontrer qu’ils étaient dans le bon rythme de la météo, de la course, assure ainsi Francis. Ils font les bons enchaînements, ne ratent pas leurs coups... Il est important de ne pas sous-estimer la portée psychologique de leurs choix ». Ce petit ascendant a des conséquences très concrètes : cela donne un surplus de motivation pour faire preuve de clairvoyance, rester dans la course, ne pas céder à l’euphorie... Et continuer de rester aux avant-postes. Par ailleurs, le fait qu’ils soient aussi proches « crée de l’émulation et les poussent à donner toujours le meilleur », un autre léger avantage par rapport aux autres.

Un suspense encore très élevé

Malgré l’avance des trois premiers, qui s’établit donc autour de 30 milles nautiques (55 km), les écarts sont toujours faibles. Ainsi, seulement 40 milles nautiques (74 km) séparent la 4e place (Martin Le Pape et Mathilde Géron, DEMAIN) de la 12e place (Maël Garnier et Catherine Hunt, Selencia - Cerfrance). « Pour l’instant, rien n’est rédhibitoire », souligne Francis Le Goff. Un constat qui est aussi lié à l’aspect technique, tous les concurrents n’ayant pas forcément communiqué sur leurs problèmes techniques, ce qui pourrait avoir un impact d’ici l’arrivée.

Des arrivées "entre le 8 et le 10 mai prochain"

Au départ de la course, l’arrivée des premiers était prévue vers le mercredi 7 mai prochain. La situation complexe en fin de course avait poussé à considérer une première arrivée le dimanche 11 ou le lundi 12 mai. Mais depuis, « les routages ont gagné un petit peu » dixit Francis Le Goff. Le directeur de course évoque « une phase de stabilisation » avec des premières arrivées qui pourraient avoir lieu « entre le jeudi 8 en fin de journée et le samedi 10 en début de matinée ». D’ici là donc, tout reste encore à faire !

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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