Alan Roura, l'outsider suisse

Méfiez-vous des apparences. Si Alan Roura affiche seulement 27 ans sur son passeport, le skipper suisse a déjà plusieurs tours du monde en milles nautiques à son palmarès et une longue carrière de marin ! À deux ans seulement, il emménage avec sa famille sur un bateau à moteur au Port Noir de Genève. En 2001, cʼest sur un voilier de 13 mètres quʼils partent en voyage autour du monde. Le périple durera onze ans. À 13 ans, Alan arrête sa scolarisation pour aller travailler avec son père et acheter son premier bateau : un Mini 6.50 quʼil rénove entièrement. À 20 ans, il termine onzième de la Mini Transat 2013 avant de prendre le départ de la mythique Route du Rhum 2014. Et un an plus tard il terminera en dixième position de la Transat Jacques Vabre. À 23 ans, il rentre dans la légende en devenant le plus jeune navigateur à boucler le Vendée Globe, course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. À bord dʼun des plus vieux bateaux de la flotte et doté dʼun des plus petits budgets, il termine à une magnifique douzième place de l'édition 2016, devançant certaines machines beaucoup plus récentes que la sienne !
Pour l'édition 2020-2021, Alan Roura ne fait pourtant pas figure de favori même si son IMOCA "La Fabrique" a été largement modifié. « C'est un bateau ancien qui date de 2007 mais reste performant et qui affiche un joli look. Un plan Finot qui a terminé second du Vendée Globe en 2008 et deuxième également de la Route du Rhum avec Armel Le Cléac'h. Il a appartenu à Bertrand De Broc avant son rachat par notre équipe en 2017. Grâce à mon partenaire, nous avons pu effectuer des modifications comme un nouveau plan de voilure et l'ajout de foils. Idéalement, nous aimerions changer la quille et apporter d'autres évolutions techniques mais le coût global estimé est trop important, de l'ordre de 500-600 000 euros. C'est trop cher ! » nous expliquait à la sortie du confinement en mai dernier le skipper suisse. En 2016, Alan Roura avait réussi à terminer 12ème, profitant de sa solide expérience de marin, devenant un peu la coqueluche des medias et du public vendéen. Cette année, « ce sera difficile de définir un classement car il va avoir beaucoup de casse, c'est certains. Mon objectif sportif est de boucler ce tour du monde en 80 jours ! » répète le skipper.