Entretien avec Romain Attanasio, ambassadeur Helly Hansen

Figaro Nautisme : Vous avez franchi la ligne d'arrivée le 6 février dernier. Remis ?
Romain Attanasio : "C’est un peu la course depuis l’arrivée, tout s’est enchaîné donc les vacances ce sera à Pâques pendant les vacances scolaires !"
F. N. : Vous ajoutez un second Vendée Globe à votre palmarès. Quelles sont les différences par rapport au premier ?
R. A. : "20 jours de moins ! La première fois j’avais un vieux bateau, c’était vraiment l’aventure. Cette fois-ci c’était plus engagé même si j’ai cassé mon chariot de grand-voile pendant la première tempête tropicale de la course. C’était plus dur physiquement, mais psychologiquement c’était plus facile, je savais à quoi m’attendre."
F. N. : Quels sont vos meilleurs et pires souvenirs ?
R.A. : "La montée au mât c’est le pire ! On le fait lors du Trophée Mer Montagne c’est plus simple : on monte à 10 mètres, on sonne la cloche et on redescend. Je l’avais fait à quai à Port-la-Forêt, déjà là c’est un peu plus haut mais ça ne bouge pas. Alors la même chose en mer avec la fatigue du début de course… ce n’était pas facile ! Quant au meilleur… c'est quand je redescends ! Ce qui est dur dans le Vendée, c’est que tous les jours, il y a quelque chose qui nous pète à la figure et on a l’impression qu’on n'arrivera jamais à le réparer. Donc le moment où on trouve la solution, c’est super ! Sinon bien sûr le passage du Cap Horn. Certes c’est un caillou qui ressemble au Cap Fréhel, mais c’est mythique, il faut faire le Vendée Globe pour réussir à le voir puis il faut y lier tout le cheminement avant, c’est la récompense qui nous dit que l’on peut enfin remonter l’Atlantique !"
F. N. : Aviez-vous un objectif de temps ? de classement ?
R. A. : "Un peu les deux. Pendant les trois dernières années je me disais parfois « si j’abandonne ce n’est pas grave, je vais attaquer, je l’ai déjà fini une fois ! » Mais finalement à l’approche du départ, on se dit qu’il n’est pas envisageable d’abandonner. Ensuite oui j’avais un objectif de performance qui était mieux que cela, après je n’avais pas prévu toutes les casses. J’aurais aimé être avec le groupe de tête mais je les ai lâchés à l’équateur quand je suis monté au mât… J’ai un petit regret là-dessus mais c’est vite passé avec la satisfaction d’arriver. Le top 10 ce sera pour 2024 !"
F. N. : Le fait que Samantha Davies soit aussi dans la course, cela vous a rajouté un stress supplémentaire ? Ou vous vous sentiez moins seuls ?
R. A. : "C’est un stress en plus car on s’inquiète pour deux, surtout qu’elle nous a vraiment donné des sueurs froides. Mais on communiquait tous les jours par message puis chaque dimanche lorsqu’on appelait notre fils à la maison. C’était compliqué car j’étais tiraillé entre avoir envie de partager la remontée avec elle, le retour de la chaleur et de meilleures conditions alors qu’elle était au bout de sa vie dans le Pacifique… Nous n’étions jamais dans les mêmes conditions en même temps."
F. N. : Quel est votre programme pour la suite, en attendant le Vendée Globe 2024 ?
R. A. : "J’aimerais bien avoir un autre bateau, c’est en cours ! Mon bateau n’est pas encore vendu mais c’est en bonne voie. Les bateaux se vendent très bien en ce moment, beaucoup de skippers et de sponsors repartent, donc il y a une grosse partie des bateaux qui est vendue. Le programme de cette année c’est l’Azimut et la Transat Jacques Vabre, puis la suite du programme jusqu’au Vendée Globe 2024."
F. N. : Vous êtes depuis plusieurs années ambassadeur Helly Hansen. En quoi consiste votre partenariat avec l'équipementier ? Leur nouvelle campagne s'intitule "Trust Makes It Possible" ("La Confiance Rend Possible"), qu'est ce que cela vous inspire ?
R. A. : "Helly Hansen me fournit des produits depuis cinq ans maintenant, des cirés, des vêtements de ville mais aussi pour l’équipe. J’ai de la chance d’être avec eux, déjà parce que c’est une boîte très sympa, ils viennent naviguer de temps en temps sur le bateau, puis les cirés sont vraiment bien. Ils écoutent nos avis, nos commentaires. A force d’avoir nos retours, ils ont développé les produits qu’on voulait et en plus, nous ne voulons pas tous la même chose… ils adaptent leurs gammes. Et puis, les vêtements de ville sont très sympas ! Je me suis découvert une nouvelle passion pour les chaussures, celles de Helly Hansen sont top alors je remplis mon placard à fond ! J’ai également une combinaison sèche Helly Hansen qui est vraiment bien. Ce que j’aime bien avec eux, c’est qu’ils ont à la fois des vêtements de tous les jours sympas et des vêtements techniques très efficaces. Je suis ravi du matériel que j’ai, ils sont vraiment bons."