Fabrice Amedeo : un Vendée Globe sous le sceau de la préservation des océans

Aujourd’hui naviguer autour de la planète ne suffit plus. De nombreux skippers constituant le plateau de la 10ème édition du Vendée Globe qui s’élancera des Sables d’Olonne le 10 novembre prochain, ont décidé de porter des valeurs et de donner du sens à leur Vendée Globe.Parmi eux, Fabrice Amedeo a choisi de se tourner résolument vers la préservation des océans.
Son bateau sera ainsi équipé de trois capteurs océanographiques :
Le premier, installé sur son Imoca à l’automne 2019 et financé grâce au soutien de son partenaire Onet, mesure le CO2, la salinité et la température en surface des océans qu’il traverse. Ces précieuses données aident la communauté scientifique à mieux connaître les conséquences du réchauffement climatique sur les océans. Elles sont envoyées à l’Ifremer en France et à Geomar et Max Planck Institut en Allemagne et mises à disposition de la communauté scientifique internationale via la base de données Socat.
Le deuxième capteur, avec lequel Fabrice Amedeo navigue depuis l’été 2020, est un capteur de pollution anthropique : il mesure les microplastiques présents dans l’océan mais aussi les particules et les fibres issues de nos activités à terre, et qui se retrouvent au large en grande quantité. L’IMOCA Nexans est équipé de filtres de 300, 150 et 30 microns qui permettent de filtrer 3 tailles de microplastiques différentes et d’apporter pour la première fois une connaissance très fine de la pollution anthropique des océans. Ce projet est porté par l’Ifremer et l’Université de Bordeaux qui analysent les filtres ainsi que par l’IRD (Institut de Recherche et de Développement) qui est en charge de la modélisation des microplastiques dans l’océan.
Le troisième capteur est actuellement développé en Nouvelle Zélande. Il sera installé sur le voilier de Fabrice Amedeo au début du printemps et testé sur The Transat à destination de New York et sur la course retour New York – Vendée avant d’être utilisé à grande échelle pendant le Vendée Globe : il s’agit d’un capteur d’ADN environnementale qui mesure la présence des organismes vivants dans l’océan et permet de réaliser une photographie de l’état de la biodiversité. Ce projet a un pied en Nouvelle Zélande avec l’institut scientifique Cawthron et le laboratoire Sequench tous les deux partenaires, et un pied aux Etats-Unis avec Illumina, une entreprise spécialisée dans le séquençage d’ADN, et Smith-Root qui commercialise des capteurs d’ADN environnementale. Le voilier Nexans va ainsi ramener des informations inédites sur l’état de la biodiversité, notamment dans les mers du sud, et sur les conséquences du réchauffement climatique sur l’éventuelle migration de certaines espèces.
Un engagement également sur terre :
Cet engagement au large est prolongé à terre par un projet pédagogique ciblant la tranche d’âge CM1, CM2, 6ème et 5ème, en partenariat avec la Fondation de la mer et le ministère de l’Éducation nationale. Un livret édité à 85 000 exemplaires avait été envoyé aux enseignants qui en faisaient la demande durant le dernier Vendée Globe. Une équipe travaille actuellement autour de Fabrice afin de créer un nouveau support pédagogique pour permettre aux enseignants, qui suivront le prochain Vendée Globe avec leur classe, d’aborder des thèmes relatifs à l’écologie et à la préservation des océans. « Le principe de ce programme pédagogique est simple, explique Fabrice Amedeo : on attire l’attention des enfants grâce à cette formidable aventure qu’est le Vendée Globe et qu’ils sont des dizaines de milliers à suivre et on les emmène vers la préservation des océans pour les sensibiliser à ces sujets qui sont fondamentaux dès leur âge ».
De son côté, le Vendée Globe a choisi de prendre le virage de l’écologie en annonçant aujourd'hui l’ensemble de ses engagements ainsi qu’un partenariat inédit avec l’UNESCO. « Skippers, partenaires, et maintenant organisateurs de course, tout le monde essaye d’apporter sa modeste contribution à un monde meilleur », se réjouit Fabrice Amedeo.