Tahiti Tourisme : « Les gens continuent de réserver. On espère une reprise en septembre ! »
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Quel a été l'impact du confinement à Tahiti, et plus globalement en Polynésie française ? « Être un pays d’outre-mer change un peu la donne, tout n’est pas appliqué de la même façon. Certaines décisions sont prises en local par le gouvernement, l’autonomie est différente de la Caraïbe par exemple. Le trafic inter-îles a été totalement stoppé pour protéger les populations car le seul hôpital est à Tahiti. Nous avons eu quelques cas de covid-19 sur Tahiti (une cinquantaine) et depuis une dizaine de jours, les chiffres n’augmentent pas. Nous sommes en vase clos et les gens respectent bien le confinement sur les deux grosses îles que sont Tahiti et Moorea.
Tahiti Tourisme a été beaucoup occupé dès l’annonce du confinement et surtout lors de l’annonce du "Travel Ban" (interdiction de voyager) de Donald Trump puisque pour aller à Tahiti depuis l’Europe il y a un stop à Los Angeles. Avec l’annonce de la fermeture de l’espace aérien, il a fallu s’organiser pour rapatrier les touristes présents à Tahiti. D’autant que mars est une période très active pour le tourisme chez nous. Les compagnies aériennes ont trouvé des alternatives en passant par Pointe-à-Pitre ou par Vancouver. Air Tahiti Nui a réussi à faire un vol direct, avec moins de marchandises à bord. Il y a donc eu un gros travail de recensement, de transfert inter-îles et d'organisation pour les rapatriements dans le monde entier. »
Continuez-vous à promouvoir la destination ? « Nous avons lancé une campagne de communication en France métropolitaine depuis le 1er avril « Le meilleur reste à venir ». La phase 1 consistait à dire aux gens : « n’annulez pas votre séjour, reportez » pour soutenir l’économie polynésienne. Nous venons de lancer la seconde phase cette semaine « Tahiti s’invite chez vous » sur Facebook avec des vidéos sur la culture, la gastronomie, des expériences… C’est une campagne globale pour la promotion de la destination. En France, nous avons eu la chance d’avoir de nombreuses émissions tv consacrées à la Polynésie donc nous avons un bon vivier d’images positives. Nous allons avoir des campagnes de communication plus appuyées en octobre/novembre car on sait que c’est une grosse période de réservation. »
Comment envisagez-vous l'avenir pour le tourisme ? « L’année 2019 a été excellente avec 9% de touristes en plus sur Tahiti, dont 22,5 % de touristes français supplémentaires (environ 60 000 touristes de métropole au total). On espérait une année 2020 encore meilleure ! Nous sommes une destination qui est encore majoritairement vendue par les professionnels du tourisme. Avec 118 îles dont la moitié est visitable, il faut bien prévoir ses déplacements et ses trajets aériens et comme les budgets sont généralement de l’ordre de 5 000 à 6 000 euros par personne, les gens confient l’organisation à des professionnels. Nous avons de nombreux tours opérateurs spécialisés dans la destination. Tous les indicateurs étaient au vert…
Nous sommes en contact avec les professionnels pour essayer de trouver ensemble les solutions de la reprise, en espérant qu’elle ait lieu en juin, juillet… septembre au plus tard. Les compagnies aériennes parlent d’une reprise mi-juin mais encore faut-il que l’on puisse passer par les Etats-Unis, que l’on puisse quitter la France… Tout cela est très flou d’où notre mission en avril/mai de nourrir le grand public d’images positives, bleues et ensoleillées ! »
Avez-vous des reports ou des annulations ? Ou au contraire des réservations pour l'année prochaine ? « Nous avons eu des reports d’un an pour la majorité. Nous recevons par mail ou par téléphone beaucoup de demandes de brochures, d’informations pour 2021… Les gens se projettent et c’est une bonne chose. En général, les gens réservent un an à l’avance. Nous avons beaucoup de touristes CSP+, de voyages de noce et des personnes, souvent des seniors, qui viennent se renseigner en agence et nous demandent une idée de budget pour économiser, et organiser cela 2/3 ans plus tard, pour célébrer une retraite, un anniversaire de mariage… Nous avons également beaucoup de plongeurs. L’hébergement flottant représente une part importante avec les croisiéristes, à bord du Gauguin par exemple ou de l’Aranui dans les Marquises, des locations de catamarans… »
Quelle est votre haute saison touristique ? « Nous avons une saison des pluies dans l’archipel de la Société, où se trouve Tahiti, en janvier/février. De mars à quasi la fin de l’année, nous sommes en haute saison. Nous avons de moins en moins de basse saison. L’été il y a beaucoup de polynésiens qui rentrent voir leur famille. C’est de plus en plus constant, avec des pics lors des vacances scolaires. Aux Marquises cela est inversé. Donc les gens qui combinent la Société et les Marquises viennent en mai/juin ou octobre/novembre. Les hébergements sont donc bien occupés toute l’année et on espère que cela reviendra à terme. On espère une reprise en septembre. »