L'appel du large : des traversées d'exception
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Youtube est assurément la plateforme mère des défis rocambolesques. Après leur rencontre avec Emmanuel Macron à l’Elysée et leur vol avec la Patrouille de France, les deux vidéastes aux 5 millions d’abonnés vont gonfler leurs muscles pour le challenge « le plus fou de leur vie » : 500 kilomètres à la rame, qu’ils projettent de parcourir en septembre. C’est une embarcation capable de naviguer à 2 à 2,5 nœuds (4km/h), mesurant 8 mètres de long pour 1m60 de large, qui fera chavirer les skippeurs amateurs. Ils auront avec eux trois paires de rames chacun, ainsi qu’une balise de détresse, des combinaisons de survie et une trousse médicale. Victorieux ou non, le récit de leur périple maritime sera à suivre en live ! Mais pour patienter jusqu’au jour du grand départ, la rédaction retrace pour vous lecteurs, les épisodes de traversées sensationnelles.
Raphaëla Le Gouvello, première traversée de l’Atlantique en planche à voile par une femme en solitaire
Entre le 25 février et le 24 avril 2000, Raphaëla le Gouvello devient la première femme à traverser l'Atlantique en planche à voile. Elle achève ce parcours de 2 750 milles (environ 5 000 km), en 58 jours 10 heures et 11 minutes, entre Saly (Sénégal) et la Martinique. Si elle réalise seule cette performance sportive, ses proches, à terre, vivent eux aussi un grand voyage à la fois éprouvant et merveilleux, rythmé par des conditions de vent, de mer, de moral et de forme physique que connait bien Raphaëla.
Une expérience forte durant laquelle la jeune femme ira à la rencontre des éléments, mais aussi, au bout d'elle-même. Malgré les requins, les grains, les avaries diverses, et un océan à apprivoiser au ras des flots, l'adversité a surtout été l'absence de vent qui, pendant des semaines, a sapé les forces et la détermination de Raphaëla comme celles de ses compagnons à terre, sans toutefois en venir à bout !
Richard Branson, personne la plus âgée à traverser la Manche en kite-surf
Le milliardaire et patron de Virgin, Richard Branson, n’en était pas à sa première tentative de record. Après avoir essayé de faire le tour du monde en ballon et tenté un record de vitesse de traversée de l’Atlantique en bateau à moteur, l’homme de 61 ans accomplit enfin l’exploit.
Il fait une première tentative pour battre le record de vitesse de la traversée de la Manche en kite-surf. Se rendant compte que son kite est trop petit et donc, manque de prise au vent, le patron de Virgin abandonne.
Finalement, le sexagénaire remonte sur sa planche le dimanche 1er juillet 2012 et traverse cette mer qui sépare l’Angleterre et la France. Au départ d’une plage non loin de Folkestone, à 15 heures (heure française) le milliardaire atteint les côtes françaises, à Pointe aux Oies, à 18 heures (heure française).
Si Richard Branson ne bat pas le record du monde de vitesse, il remporte néanmoins celui d’être l’homme le plus âgé à avoir traversé la Manche en kite-surf.
« Tout va bien. Je suis très content d’avoir réussi », déclare à cette époque à la presse le milliardaire, avant d’ajouter qu’il s’est senti « gêné par la force des bourrasques de vent », qui était de force 7 ou 8 ce jour-là.
Quatre championnes Cap Ô pas Cap !
C’est en mai 2014 qu’elles se sont lancées à l'assaut des vagues, uniquement à la force de leurs bras, pour relier Lucciana à Monaco. Ce trajet de plus de 150 milles, d'environ trois jours de navigation servait de test pour leur grand projet de traversée du Cap Horn, dans le but de préserver les ressources d'eau potable de la Terre.
Stéphanie Geyer-Barneix - championne du monde de sauvetage côtier et championne du monde (Molokaï) de paddle-board -, après avoir combattu un cancer du sein, a décidé de réaliser tous ses rêves. Le premier a été le "Cap Odyssée" en 2009 : la traversée de l'Atlantique.
Alexandra Lux, championne du monde de sauvetage côtier en 2010, participait aussi en tant que rameuse au Cap Odyssée 2009.
Justine Dupont, 3e au Championnat du monde de Surf en 2013 est la première femme à avoir surfé Belharra (vague de 17 mètres).
Enfin, l'Espagnole Itziar Abascal a obtenu le titre de championne d’Europe de sauvetage côtier en 2011.
Ces quatre championnes de sauvetage côtier et de surf lancent alors "Cap ô pas Cap", un projet global qui fait "converger approche sportive, missions pédagogiques et démarches scientifiques autour d’une seule et unique finalité: protéger durablement les ressources en eau de notre planète bleue." Elles sont parties un mardi matin de Lucciana Corse à 10h55 GMT pour une première traversée test, pour arriver en Principauté de Monaco le vendredi suivant, dans la matinée. Les quatre rameuses se sont relayées de jour comme de nuit pour parcourir les 150 milles qui séparent les deux côtes sans aucune autre propulsion que leurs bras. Une seule rameuse se trouvait sur la planche, hormis le passage de la ligne d’arrivée pour lequel les quatre athlètes étaient ensemble sur la planche, une seule jeune femme ramait durant tout le trajet. Arrivées à l'heure prévue - malgré les conditions de météo plutôt difficiles - au Yacht Club de Monaco, Stéphanie, Alex, Justine et Itzi ont parlé de leur aventure, avec le sourire!
Franky Zapata, une traversée de la Manche en flyboard
Après une première tentative infructueuse, la deuxième aura été la bonne. Le dimanche 4 août 2019, Franky Zapata réussit l’exploit de traverser la Manche par les airs en une vingtaine de minutes, debout sur un « flyboard » et après une courte halte à mi-chemin sur un bateau pour ravitailler sa machine volante au kérosène.
35 kilomètres en 22 minutes
Le Marseillais de 40 ans avait décollé à 8h16 de la plage de Sangatte, dans le Pas-de-Calais, dans un vrombissement assourdissant et sous les yeux de plusieurs centaines de curieux ébahis, dix jours après son échec. Casqué et harnaché, tout de noir vêtu, l'ancien champion du monde de jet-ski s'est envolé vers St Margaret's Bay, côté anglais, qu'il a réussi à atteindre 22 minutes plus tard en survolant la mer à 15/20 mètres et même parfois plus haut. En cours de route, "l'homme volant" s'est posé quelques instants sur un bateau, dans les eaux françaises, pour changer de sac à dos, dans lequel il stockait le kérosène nécessaire à l'alimentation de son engin.
Il est ensuite reparti vers la côte britannique, où il a atterri après avoir parcouru les 35 kilomètres de détroit debout sur sa machine volante dotée de cinq mini-turboréacteurs qui lui ont permis de décoller et d'évoluer jusqu'à 190 km/h, avec une autonomie d'une dizaine de minutes. A son arrivée, Franky Zapata a levé le poing en signe de victoire et étreint un membre de son équipe qui le félicitait. "Tout s'est bien passé ! Même si c'était encore compliqué (pour le ravitaillement sur le bateau)... Ensuite, je voyais l'Angleterre qui se rapprochait et j'ai essayé de prendre du plaisir pour ne pas penser à la douleur. Ça brûlait dans les jambes !", a confié à la presse juste après son arrivée Franky Zapata, en saluant "un travail d'équipe", déclare-t'il à la presse.
Le tonneau de Jean-Jacques Savin
Inspiré par le navigateur Alain Bombard, qui avait traversé l'Atlantique sur un canot pneumatique en 1952, l'aventurier de 72 ans, s’était élancé le 26 décembre de l’Île d’El Hierro dans les Canaries. Ancien militaire, le septuagénaire a passé près de 122 jours à la dérive, mû par la seule force des courants.
Le but de cette traversée ? Hors quelques expériences scientifiques, il s’agissait de « vivre cette sensation de liberté, d’admirer les richesses de la faune aquatique »…, dans une coque de noix orange, en forme de tonneau.
Sur son site, il a décrit l'habitacle de son embarcation, longue de 3 m et large de 2,10 m avec un espace de vie de 6 m2 : En polyester pour résister à d’éventuels chocs, ainsi qu’aux déferlantes, l’embarcation dispose alors de quatre hublots : un sur chaque côté et un sous la coque. Une écoutille ouvrante et surmontée par une bulle (diamètre de 60 cm) est placée sur le dessus. Une quille lestée permet d’équilibrer l’ensemble.
Dans les messages postés sur son compte Facebook (« TESA, Traversée de l’Atlantique en tonneau »), il raconte que son « compagnon », comme il l’appelle, a été fabriqué dans un petit chantier naval d’Arès, en Gironde, dans le bassin d’Arcachon.