Les baignades les plus surprenantes à travers le monde
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La logique voudrait que les eaux de mer soient plus chaudes en allant vers les zones tropicales qu’en remontant vers le nord. Mais des phénomènes naturels viennent parfois chambouler la donne. Ainsi, en Méditerranée, sous l’action du Mistral et de la Tramontane, la température de l’eau chute brutalement malgré un chaud soleil. Et le constat est encore plus flagrant sur les plages portugaises de la côte ouest où, malgré une chaleur souvent torride, l’eau de l’Atlantique plafonne à 18°C ou 19°C. Si vous avez connu ces situations, c’est que vous avez goûté au phénomène d’upwelling ou remontée d’eau froide.
Quand les eaux profondes remontent
On retrouve l’upwelling un peu partout dans le monde, pour peu que soient réunis quelques paramètres comme des eaux océaniques profondes et des vents qui viennent de la terre. Ceux-ci repoussent vers le large les eaux de surface plus chaudes, ce qui oblige l’eau froide des profondeurs à remonter. Etant donné que ces eaux profondes sont beaucoup plus fraîches, elles refroidissent la zone côtière en créant un microclimat. Lorsque le phénomène est passager, comme le Mistral ou le Meltem en Grèce, le climat n’est pas durablement affecté. Mais certaines régions du monde sont soumises à un upwelling quasi-permanent. C’est le cas du Pérou ou de la Californie.
« Or l’upwelling refroidit la bande littorale concernée et assèche le climat, avertit Régis Crépet, expert METEO CONSULT. En effet, les eaux froides empêchent l’évaporation et annihilent complètement la formation de la pluie : ces régions côtières figurent alors parmi les plus sèches de la planète, tel le désert de Namibie. » Les dunes surchauffées côtoient alors un océan qui ne dépasse pas les 19°C lorsqu’il vient lécher le sable.
Des poches d’eau chaude
Le phénomène inverse existe mais il est moins spectaculaire. Ainsi, les courants marins chauds remontent parfois très au nord, comme le Gulf Stream, et évitent aux côtes norvégiennes de subir la glace en hiver. Mais le ressenti, pour les baigneurs n’est pas franchement chaud.
En revanche, il existe des zones océaniques marquées par une grande douceur de l’eau tout au long de l’année : la côte ouest du Mexique, la côte du nord-est brésilien, la mer Rouge, le Golfe d’Aden, ainsi que toute la zone indonésienne. Ces régions sont marquées par des vents réguliers soufflant du large, ce qui maintient les eaux chaudes sur les plages. En Indonésie ou aux Bahamas, la température de l’eau est proche de 25 à 28°C sans variation au fil des mois. Ce qui est bien différent de la Méditerranée où l’eau grimpe jusqu’à 28°C en été mais chute à 14°C en hiver. Toutefois, le prix à payer pour bénéficier d’une eau constamment chaude est un climat particulièrement humide et instable, avec de fréquentes pluies orageuses.