La pointe du Cap Corse par le sentier du littoral

Il faut compter environ huit heures de marche pour relier Macinaggio à Centuri par la pointe du Cap, pour passer de sa côte est à son versant ouest. Si vous envisagez le parcours complet, il vous faudra donc prévoir, à votre point d'arrivée, soit un moyen de locomotion pour un retour par la route, soit la possibilité d'y faire halte pour la nuit. Le sentier a été ouvert en 1993, avec la réalisation d'une première portion. Cinq ans plus tard, le parcours actuel était entièrement balisé. C'est un site protégé, pour une grande part propriété du Conservatoire du littoral qui sut, en son temps, le soustraire aux convoitises immobilières.
Trois itinéraires d'est en ouest
Vous pouvez ne pas randonner les 26 kilomètres car le sentier est composé de trois tronçons distincts : Macinaggio-Barcaggio, le plus fréquenté, se découvre en trois heures environ, Barcaggio-Tollare ne nécessite que 45 minutes, et Tollare-Centuri se parcourt en 4 heures (mais le retour s’effectuant par le même chemin, à vous de faire demi-tour quand bon vous semble). Si le sentier est sans difficultés, accessible à tous, chaussez-vous pour la marche, emmenez de l'eau en quantité suffisante et de quoi vous protéger du soleil. Bien sûr, masques et tubas seront impérativement glissés dans le sac.
La plage de Macinaggio, directement accessible au nord du port (570 places, équipements et services), marque le départ du sentier. Sur sa partie orientale, jusqu'à l'île de la Giraglia et ses deux hameaux sentinelles Barcaggio et Tollare, il serpente en douceur le long de plages de sable fin, dans les dunes et le maquis bas. La grande plage de Tamarone offre une première halte. Puis les îles Finocchiarola apparaissent : la réserve naturelle est le repaire des goélands d'Audoin (principal site de nidification de l'espèce), cormorans huppés et balbuzards pêcheurs. Pour préserver ces lieux de reproduction et de migration, le débarquement sur l'archipel des Finocchiarola est interdit du 1er mars au 31 août et le mouillage est impossible toute l’année dans un rayon de 200 mètres autour des îles. Poursuivez ensuite votre balade jusqu'à la rade de Santa Maria : sa chapelle est l'une des dernières à double abside et sa tour génoise, en partie effondrée (mais toujours les pieds dans l'eau), classée monument historique, est l'une des quinze sentinelles de schiste encore debout le long des côtes capcorsines (sur la trentaine construite à partir du XVIe siècle). Elle complète un décor paradisiaque : blancheur du sable, eaux turquoise qui viennent lécher le vestige et au large l'île toscane de Capraia. Dans la continuité, les plages de sable de Genovese (et ses vaches débonnaires) et de la cala Francese invitent, elles aussi, à la pause baignade ou farniente. En poursuivant jusqu'à la pointe et la tour d'Agnello, la côte devient plus découpée, davantage travaillée par les éléments. Enfin, point d'arrivée du premier itinéraire, la marine de Barcaggio, à l'extrême nord du cap. Face à elle, l'imposante île de la Giraglia, surmontée de son phare et de sa tour génoise, défie les éléments.
Sentinelles du nord
Barcaggio est accessible par la route (par la D80, puis la D253, à emprunter au niveau de Ersa). Aussi ce bout du monde peut-il, à lui seul, constituer l'objectif d'une balade. Deux possibilités : rejoindre, à droite du petit port de pêche, la longue plage de sable de Cala (vous pouvez poursuivre jusqu'à la pointe et la tour d'Agnello) ou passer le hameau pour parcourir à l’ouest le deuxième itinéraire du sentier littoral, qui vous mène en un peu moins d'une heure à la marine de Tollare : quelques maisons groupées, défendues par une grosse tour génoise, une cale de mise l'eau rudimentaire et, là aussi, une plage idyllique face à la Giraglia. Attention toutefois, ici comme à Barcaggio, aux courants qui peuvent être forts et sournois.
Côte ouest sauvage
La partie occidentale du sentier est la plus sauvage, avec de nombreux à-pics, des côtes à nu, une végétation rase et des rochers de schiste vert omniprésents : sur votre chemin, Capo Grosso et son sémaphore, qui contrôle le trafic maritime entre Corse et continent, et le bien nommé Capo Bianco. Plus au sud, vous apercevez enfin l'îlot Capense (de Capuse) ; le terme de votre longue randonnée est proche : Centuri et ses maisons colorées, les pointus de son petit port de pêche, sa tradition de la langouste. L'îlot Capense est également un très bon spot de snorkeling (palmes, masque et tuba, ndlr). De quoi diversifier vos récompenses.
Avant de partir, pensez à consulter les prévisions sur METEO CONSULT Marine et à télécharger l'application mobile gratuite Bloc Marine.