Sept moteurs, quatre hélices et une coque profilée jaune, comme le sous-marin de la chanson des Beatles: "iBubble", avec sa caméra et ses phares intégrés, n'est encore qu'un prototype. Mais ses promoteurs --dix ingénieurs sous la houlette d'un jeune directeur général de 39 ans, Nicolas Gambini, assurent en avoir déjà pré-vendus plusieurs centaines. Au prix de 2.700 à 3.600 euros l'unité, les acheteurs sont "des centres de plongée, des apnéistes, des bateaux, des hôtels", indique Benjamin Valtin, directeur marketing.
Assis dans le Zodiac, bouteille dans le dos et tournevis en main, Nicolas Gambini change la batterie de l'appareil posé sur ses genoux: 7,5 kilos de technologie miniaturisée, maniable avec des poignées et testée depuis deux ans à Grenoble. A ses côtés, le champion d'apnée Guillaume Nery, partenaire du projet, se régale. C'est la deuxième fois qu'il teste le prototype, et il a l'impression de décrocher la lune car le drone, pilotable sous l'eau avec un boîtier manuel, le suit désormais comme son ombre à trois mètres de distance et permet de réaliser des mouvements de caméra très aériens.
Auteur de nombreux films tournés avec sa compagne, il attend beaucoup du drone. "Je n'ai qu'une hâte, c'est d'essayer ce truc!", renchérit un autre parrain du projet, le cinéaste Didier Noirot, qui pour l'instant n'a vu que la vidéo d'un essai en piscine. Cet ancien membre de l'équipage de Jacques Cousteau rappelle qu'à l'époque, et encore dans les années 1980, les tournages sous l'eau se faisaient avec des pellicules d'une durée de trois à 10 minutes. "Un tel outil, ça ne nous venait même pas à l'idée --et pourtant Dieu sait que Cousteau était visionnaire. Il a quand même inventé le scaphandre autonome!", dit-il, convaincu de l'avenir commercial de "iBubble".