
Elle fait la une de l’actualité du Vendée Globe depuis ce début de semaine. L’immense dépression de 1 800 km de long et de haut commence déjà à traverser la tête de flotte, balayant l’océan Indien de rafales à plus de 40 noeuds et de vagues de près de 4 mètres. Dans 24h, elle sera à son apogée : 60 noeuds de vent et des creux de 8 mètres. Charlie Dalin toujours aux commandes de la course a fait le choix de continuer sa route vers l’Est dans l’espoir de rester en avant de cette dépression. Joint hier dans la journée, le skipper de MACIF Santé Prévoyance sait à quoi s’attendre et explique son choix. Après des heures d’analyse météo à la table à cartes, il s’engage dans cette option qui pourrait, si elle fonctionne, être le tournant de la course...
Charlie Dalin a profité lundi d’une dernière journée peu ventée et ensoleillée, et d’une nuit magique, qui lui a fait du bien après cette folle descente pour atteindre les 40e rugissants. « La nuit dernière, il y avait une voûte céleste incroyable, je n’avais jamais vu autant d’étoiles, c’était vraiment dingue. La lumière des étoiles était tellement forte que cela se reflétait sur la mer. » confiait-il mercredi matin, heureux de s’être correctement reposé et d’avoir préparé son bateau pour les heures et jours difficiles à venir. « La journée d’hier était particulièrement agréable, il ne faisait pas froid, la mer était plate, j’en ai bien profité. Cela m’a permis de refaire un check du bateau et de me préparer au passage de la dépression. » poursuivait-il. Le calme donc, avant la tempête qui devrait dès ce soir commencer à secouer le skipper havrais et son bateau.
Une progression moins rapide que prévu
Tandis que ses plus proches concurrents optaient pour une route nord afin de naviguer au-dessus du plus fort de la tempête, Charlie, depuis trois jours, poursuit sa trajectoire vers l’Est espérant rester en avant de cette dépression. Le choix n’a pourtant pas été évident, le skipper de MACIF Santé Prévoyance ayant hésité au vu de l’évolution des fichiers météo. « Quand je suis parti sur cette route, les fichiers étaient un peu plus optimistes. Là, les derniers sont un peu chauds. Franchement cela ne va pas être simple. L’idée était de réussir à rester en avant de la dépression. J’ai longtemps hésité, j’ai même hésité jusqu’au dernier moment. Les derniers fichiers que j’ai utilisés n’étaient pas trop forts et surtout j’arrivais à me faire rattraper qu’en toute fin, quand la dépression commençait à perdre en intensité. Le problème, c’est qu’on a progressé moins vite vers l’Est que prévu. La zone de vent faible d’hier était plus importante que prévu, notamment cette nuit. Les derniers fichiers sont un peu plus durs. » a souligné Charlie.
« Pas seul dans cette galère ! »
Avec Sébastien Simon à moins de 50 milles de son tableau arrière, le skipper de MACIF Santé Prévoyance se sent forcément moins seul tandis que le gros de la troupe se trouve désormais à plus de 280 milles : « Je ne suis pas tout seul dans cette galère, au moins il y a Seb (Sébastien Simon) avec moi, c’est toujours bien d’avoir quelqu’un à côté. » Une avance qui devrait encore s’accroître si les deux cavaliers seuls résistent au coup de tabac qui devrait les toucher d’ici 24 heures. Mais d’ici là, Charlie ne cache pas son appréhension : « Avant-hier, j’ai passé 10 heures à la table à cartes à essayer de trouver quelle était la meilleure solution. J’étais parti pour aller au Nord, j’ai changé mon fusil d’épaule. En ce moment, les conditions sont bonnes, j’ai 18 noeuds de vent de Nord, il y a encore du soleil et c’est mer plate. Le vent va monter graduellement, la mer va se former et le clou du spectacle, ce sera dans 24 heures. » Désormais les dés sont jetés, et en bon marin, le skipper de MACIF Santé Prévoyance tâchera de naviguer avec prudence.
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