
Ce dimanche 20 avril à 13h02, le coup d’envoi de la Transat Paprec sera donné dans la baie de La Forêt devant Concarneau. À bord de leur Figaro Bénéteau 3, Charlotte Yven et Hugo Dhallenne s’élanceront pour 3 890 milles de navigation intense jusqu’à Saint-Barthélemy, avec une marque de parcours à laisser à tribord au nord de La Palma. L’objectif est clair : franchir la ligne d’arrivée en tête à Gustavia, devant leurs 18 concurrents.Une préparation millimétrée, une ambition affirméeAprès un hiver d'entraînement rigoureux, le duo Macif aborde cette course avec confiance et détermination. « On s’est beaucoup entraînés cet hiver. J’ai essayé de transmettre à Hugo tout ce qui avait contribué à notre victoire avec Loïs il y a deux ans. On reprend ce qui avait bien marché, on anticipe un maximum », explique Charlotte Yven. Une stratégie qui repose sur l'expérience, mais aussi sur la complémentarité du binôme.Déjà 6e de l’édition précédente, Hugo Dhallenne se sent en pleine forme pour cette nouvelle traversée : « La Solo Guy Cotten était parfaite pour reprendre mes marques avec deux nuits en mer. Je me sens bien en jambes avant la transat ! » Enthousiaste à l’idée de repartir en double, il insiste sur l’alchimie du duo : « L’avantage de faire du double, c’est de voir comment l’autre fonctionne. Ce sont des petits riens, plein de petits détails, j’ai gardé les yeux ouverts durant nos entraînements… »Un duo complice et stratégiqueÀ bord, les rôles sont bien définis, sans être figés. « Le gros dossier météo, c’est Charlotte qui va le traiter. On va échanger tout le temps, mais ce sera elle qui prendra la décision finale », précise Hugo. Une vision confirmée par sa coéquipière : « Nous allons énormément échanger sur les trajectoires. » Côté navigation, chacun joue sur ses forces : Charlotte s’occupe de la stratégie météo, Hugo se concentre sur la vitesse pure.Le quotidien à bord est aussi pensé dans le détail. « On n’a pas le même gabarit, donc pas les mêmes besoins alimentaires ! » s’amuse Charlotte, tandis qu’Hugo ajoute : « Le bateau est très bien préparé. C’est celui de Charlotte, mais j’y ai ajouté quelques marques pour garder mes repères. » Quant à la gestion des quarts, le mot d’ordre est l’écoute mutuelle : « On va s’écouter. Si l’un a besoin de dormir et que l’autre est bien à la barre, on s’adaptera. »Cap sur la victoire, sans pression inutileÀ quelques jours du départ, l’impatience est palpable, mais le stress reste sous contrôle. « On s’est préparé sans avoir la pression en tête, mais plus le départ approche, plus ça prend de la place. Ceci dit, c’est super motivant de pouvoir espérer viser une deuxième victoire ! » confie Charlotte. « La concurrence n’est pas un sujet, on reste concentrés sur ce qu’on doit faire. Le premier qui rentre dans les alizés a ses chances », analyse Hugo, avant de conclure : « Notre point fort ? On va vite ! »La stratégie pour la première partie de course s’annonce décisive. « Le tronçon jusqu’à La Palma sera assez ouvert. Il y a plus de bateaux, donc plus de jeu. Ça va être intéressant », anticipe Charlotte. Quant aux conditions météo, le duo espère du vent fort : « On aime tous les deux le vent fort. Si les conditions s’y prêtent, ça peut clairement faire la différence », affirme Hugo.Pour Charlotte, les clés de la réussite sont claires : « On essaie d’anticiper au maximum tous les aspects importants avant de prendre le départ d’une transat. Nos qualités ? On est rapides et endurants. Ce qui est compliqué sur la durée, c’est la fatigue à gérer. Nous allons sans cesse nous bagarrer avec les concurrents. » De son côté, Hugo souligne que « la météo de la première semaine sera déterminante. Entre si tu es sur la réserve ou si tu attaques, ça peut faire une grosse différence. »En ligne de mire : Saint-Barthélemy, et pourquoi pas, une nouvelle victoire à partager. « On est prêts, organisés, on a hâte de partir ! », concluent-ils, un sourire dans la voix et l’océan dans les yeux.