
À 1 600 milles de l’arrivée à Saint-Barth, après dix jours de course, Charlotte Yven et Hugo Dhallenne pointent à la deuxième place, au coeur d’un trio de tête ultra serré, avec seulement un mille d’écart entre les leaders. À bord de leur Figaro Bénéteau 3, ils maintiennent une cadence régulière et naviguent sans accroc depuis le passage de la marque au nord des Canaries, dans des conditions particulièrement énergiques.
Depuis le passage de La Palma, Charlotte et Hugo enchaînent les jours en mer sous spi, dans une ambiance tonique et humide. « On est tout le temps à fond, chacun son tour. L’un est dehors à faire marcher le bateau, pendant que l’autre récupère et analyse la météo. On est vraiment à fond ! », explique la navigatrice de 28 ans. Gestion du matériel, anticipation de tous les instants, le tandem se satisfait d’un bateau en parfait état, alors que l’organisation de la course déplore 2 abandons sur problème de voiles : « Il n’y a aucune casse de notre côté, nos voiles sont en bon état. Nous avons vraiment essayé d’être dans la gestion du matériel. On a bien anticipé les manoeuvres pour mettre le petit spi quand le vent montait la nuit et nous nous mettons à deux sur les manoeuvres. Nous avons vraiment fait attention. Il y a juste une main courante qui s’est décrochée et une gourde cassée. Le bateau est super prêt, merci à nos préparateurs pour le travail cet hiver ! » raconte Hugo.
Choix crucial à venir !
Actuellement au coude-à-coude avec les leaders, le duo reste vigilant face à une situation météo en évolution. Une dépression en formation risque de perturber la fin de parcours et complique les choix tactiques. « Le gros dilemme, c’est la gestion de la stratégie sur la fin de parcours. Ce n’est pas un schéma classique d’alizés qui nous poussent au portant jusqu’à Saint-Barth. A la fin du parcours, proche de l’arrivée sur les Antilles, une dépression se forme et vient mettre le bazar dans les alizés. Il faut contourner cette zone, et comme ce système est incertain, nous avons du mal à nous décider sur le contournement de cette zone par le Nord ou par le Sud. On espère que cela va se caler rapidement, car il va falloir se décider sur l’option à prendre... » souligne Charlotte. Les premières grandes manoeuvres d’empannages ont débuté pour se positionner au mieux en approche de cette zone.
À bord, la cohésion fait la force du duo. Malgré le rythme soutenu, l’entente et l’humour ne manquent pas à bord du Figaro Skipper Macif : « Nous sommes contents à 99 %, le dernier pourcent, c’est Alexis Thomas et Pauline Courtois devant nous ! » sourit Hugo. Entre étude minutieuse de la météo, longues heures de barre, manoeuvres à deux, poissons volants dans le cockpit et sargasses dans la quille, l’équipage de Skipper Macif reste pleinement concentré sur la deuxième moitié de l’Atlantique à parcourir avec l’objectif de remporter la Transat Paprec, pour la deuxième fois consécutive !
Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Transat Paprec et suivez les skippers en direct grâce à la cartographie.