
Depuis la fermeture du Marineland d’Antibes au mois de janvier, deux orques et douze dauphins résident toujours dans les bassins du parc, aujourd’hui désertés. Alors que tous les autres animaux ont été transférés dans des structures en France ou à l’étranger, aucune solution d’accueil n’a pu être trouvée pour ces quatorze cétacés.
Des images filmées par drone le 7 mai dernier montrent Wikie et Keijo, âgés respectivement de 23 et 11 ans, nageant dans un bassin vide, sans activité apparente. Diffusée par l’ONG TideBreakers, la vidéo a été largement relayée sur les réseaux sociaux. Dans un autre bassin, les dauphins sont difficilement visibles, l’eau étant devenue verte, probablement à cause d’une prolifération d’algues.
La situation inquiète depuis plusieurs semaines les associations de défense animale, ainsi que la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Dès le mois de mars, elle avait exprimé ses craintes quant à l’état des installations et annoncé un départ imminent des animaux, avant la fin des contrats des soigneurs. À ce jour, ceux-ci seraient toujours présents pour assurer le nourrissage, mais les interactions auraient été réduites au strict minimum.
Le dossier s’annonce complexe. À partir de 2026, les spectacles de cétacés seront interdits en France. Aucun autre établissement national ne s’est manifesté pour accueillir les orques et les dauphins. Et les animaux, nés en captivité, ne peuvent être relâchés. Les pistes évoquées à l’étranger n’ont pour l’instant pas abouti. Le Japon, un temps envisagé, a été écarté fin 2024. L’Espagne, où le Loro Parque avait été pressenti, a décliné. L’Italie et la Grèce restent à l’étude, mais leurs projets ne seront pas prêts avant 2026.
Un sanctuaire marin est également à l’étude au Canada, à l’initiative de plusieurs ONG, mais sa mise en place prendra encore plusieurs mois.
En attendant, la direction du Marineland alerte sur les difficultés à maintenir les soins à long terme. Le coût annuel pour les deux orques est estimé à près de trois millions d’euros. Sans visiteur ni billetterie, le modèle économique du parc ne permet plus de garantir leur accueil sur la durée.