Jean-Michel Cousteau : « Il faut intégrer le public dans la découverte des océans »

Culture nautique
Par Figaronautisme.com

Ce jeudi, des signataires du monde maritime – marine nationale, pêche, environnement ou course au large – ont signé l’appel de Paris pour la haute-mer. Un appel pour une mobilisation rapide et la mise en place de solutions concrètes qui réjouit Jean-Michel Cousteau. Le fils du célèbre commandant est le président de l’association Green Cross.

©Haude-Marie Thomas
Ce jeudi, des signataires du monde maritime – marine nationale, pêche, environnement ou course au large – ont signé l’appel de Paris pour la haute-mer. Un appel pour une mobilisation rapide et la mise en place de solutions concrètes qui réjouit Jean-Michel Cousteau. Le fils du célèbre commandant est le président de l’association Green Cross.

Jean-Michel Cousteau est sorti de la conférence pour la Haute-Mer avec les batteries rechargées. « Le fait que la France prenne l’initiative, cela me donne de l’espoir », a-t-il précisé. Le plongeur estime que l’espèce humaine a enfin compris qu’il fallait protéger les océans pour préserver notre mode de vie. « Aujourd’hui, on me pose des questions sur le climat, sur le fonctionnement de la haute-mer, explique-t-il à Figaro Nautisme. Il y a vingt ans, on m’aurait fait parler des baleines et des requins. »

Figaro Nautisme - Quelle est selon vous la plus grande urgence pour la haute-mer ?

JM Cousteau - Il faut augmenter les zones protégées. Quand vous pensez que sur terre, nous avons protégé entre 13 et 15% de la surface alors que pour les océans, qui couvrent 70% de la planète, il n'y a que 2 à 3% d'aires marines protégées. Il faut faire quelque chose. Ceci dit, la plus grosse opposition, qui était jusque là les pêcheurs, commence à comprendre que cette protection peut aller dans le bon sens. Notamment quand vous montrez aux pêcheurs qu'ils peuvent attraper plein de poissons qui n'existaient pas avant, à l’extérieur de la zone. C'est le principe du poulailler. Dans le futur, ceux qui auraient souhaité devenir des pêcheurs pourront devenir des cultivateurs. (Il marque un temps d’arrêt) Mais attention à ne pas cultiver n’importe quoi. L’aquaculture pour des poissons carnivores comme les saumons est une aberration : avec toute la nourriture qu’ils ingurgitent, il faut 8 à 10 kilos de poissons pour faire un kilo de saumon. Sur terre, on n’élève pas des lions ou des jaguars car nous n'avons pas les moyens de les nourrir. Je suis désolé pour ceux qui se sont lancés dans de telles exploitations mais il faut arrêter cela. C’est tellement plus simple de faire grandir des poissons végétariens dont les rejets vont nourrir des plantes qui les nourriront à leur tour.

Cet appel peut-il être efficace ?

L’intelligence a dominé la compétition qui a pu être très présente entre l’industrie de la pêche, le pétrole, le tourisme… Tous ceux là sont en train de réaliser qu’il faut travailler ensemble pour résoudre les problèmes. Ce qui s’est passé est une étape très importante et elle permet, sans encore faire intervenir la politique, de faire des suggestions de solutions. Et aujourd’hui, beaucoup plus qu’il y a dix ans, nous avons la révolution des communications : les 7 milliards d’humains peuvent poser des questions sur le reste de la planète très facilement. Cela me fascine. Ensuite, le grand public s’intéresse davantage à la haute-mer car il commence tout juste à avoir une petite expérience des océans. Ce qu’il faut, c’est intégrer le public dans la découverte pour que cela devienne une occasion particuière.

Qu’est-ce qui vous donne de l’espoir aujourd’hui pour une meilleure connaissance des océans ?

Une invention. J’attends avec impatience la certification d’un nouveau moyen d’exploration canadien qui s’appelle l’Exosuit. Le plongeur sera protégé de la pression pendant des heures et des heures, propulsé avec des palmes pour descendre à 300 mètres en 5 minutes, et avec une grande flexibilité pour filmer ou faire des relevés scientifiques. Je suis comme un gamin car je veux être l'un des premiers à descendre avec ! Cela nous permettra d’identifier et d’observer des espèces qu’on n’a jamais pu voir parce qu’on n’était pas là. Une plongée avec un sous-marin d’exploration coûte cher et ne dure pas très longtemps. Si voulez, c’est l’étape après Cousteau. Les trois Mousquemers nous ont permis d’aller à 100 mètres (avec le scaphandre autonome), maintenant nous allons plonger à 300 mètres.

Nautisme Article
© GERARD JULIEN / AFP

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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