
Les vacances en général, et estivales en particulier, riment très souvent avec de bons repas. Et n’avez-vous pas remarqué que tout semble avoir meilleur goût lorsque l’on est à bord d’un bateau ? C'est sûrement l’air du grand large et les différentes activités qui y sont liées qui nous donnent cette insatiable faim : manœuvres, natation, plongée, planche, wingfoil, rame… l’appétit vient en bougeant ! Alors quand est venu le temps de l’avitaillement, une pointe d’inquiétude vous assaille. Quantité, variété, qualité, que vous soyez fin gastronomes ou inconditionnels des pâtes vient un moment où il faut se décider et surtout anticiper. Y passer un peu de temps en amont est donc la clé.

Cuisiner c’est prévoir
Si vous avez loué votre bateau, à fortiori dans une destination lointaine, la question se pose sérieusement de savoir s’il ne vaudrait pas mieux laisser le loueur s’occuper du premier avitaillement comme ils le proposent souvent. Mettre son équipage à contribution dès le pied posé sur le quai, après une année de dur labeur et un voyage potentiellement fatigant peut mettre d’entrée une mauvaise ambiance à bord. La plupart des grands loueurs proposent un approvisionnement complet ou partiel. Vous recevrez une liste de produits disponibles, parmi lesquels vous ferez votre choix. En ayant en tête le nombre de personnes à nourrir et le nombre de jours à prévoir, il faut tenter d’estimer au plus juste quelles quantités de nourriture et de boissons à embarquer, tout en gardant en tête le volume limité du réfrigérateur. Si pour les aliments courants cela est proche de ce que vous consommez à terre, les vacances en mer ont tendance à favoriser la consommation de produits plaisir. Il ne faut donc surtout pas oublier sodas, alcool (avec modération), biscuits apéritifs, goûters, grignotages en tous genre, tout en prenant soin de votre santé et de l’environnement. Si on évite le verre pour d’évidents risques de casse, on préfère le carton et les canettes aluminium, incassables, au plastique non recyclable.
De l’eau, de l’eau, que d’eau…
Et si on commençait par l’essentiel ? L’eau. Il est rare que l’on puisse boire l’eau des réservoirs, alors il va falloir emporter ses propres bouteilles. L’idéal est d'acheter de grandes bonbonnes de 5 litres, auxquelles chacun viendra remplir sa gourde individuelle. C’est la meilleure façon là-encore de réduire les déchets plastiques. Ce d’autant plus que l’on doit transporter tous nos déchets à bord, parfois pendant toute la durée de la location. Donc moins il y a d'emballages, mieux c'est. Prévoyez 1,5 litre d'eau potable par personne et par jour. Sachant que sous les climats les plus chauds, on peut avoir besoin de plus. En termes de poids et d’encombrement, c’est une corvée et un casse-tête si vous partez pour une longue période sans pouvoir vous ravitailler. Mais si quelqu’un l’a fait pour vous et que ces dizaines de litres, et donc de kilos sont déjà à bord du bateau tout au bout du quai sous un soleil de plomb, cela vaut bien le prix légèrement supérieur que vous avez payé non ?

Anticiper jusqu’aux menus
Si tous les petits-déjeuners et déjeuners seront pris à bord, il est assez probable que quelque restaurant de plage ou de poisson bord à quai vous tendent très vite les bras et tentent tout votre équipage pour le dîner. Et même si vous ne dînez pas à l'extérieur, il sera toujours amusant de faire un repas de « restes » un soir ou l’autre. Dans tous les cas, il convient de faire simple. La batterie de cuisine est le plus souvent rudimentaire, le four capricieux, et la réserve de gaz pas infinie. Des salades pour le déjeuner notamment, des légumes, des pâtes et du fromage pour le dîner feront par exemple parfaitement l'affaire. Entre facilité de l’avitaillement réalisé par le loueur et souplesse des courses maison, tout est dans le bon dosage. Au premier les aliments et boissons de base, lourds et volumineux (eau, huile, pâtes, œufs, riz, conserves…) à vous les produits frais et fins, bien à votre goût (fruits, légumes, laitages, vin…). Et toutes ces opérations seront d’autant plus simples que vous aurez un plan, c’est-à-dire un menu par jour. L’élaborer avec l’ensemble de l’équipage au cours d’une soirée préparatoire peut être un moment très convivial, même si, en cuisine comme partout, il faut un chef qui mène la discussion, tranche en cas d’indécision, recadre le débat dans les limites du faisable, et saura in fine transformer ces menus alléchants en liste d’ingrédients à acheter en quantité ad’hoc.
En conclusion, l’avitaillement pour votre semaine, ou plus, de croisière n’est pas forcément une corvée. Ce peut être au contraire, si vous l’anticipez bien une tâche plutôt amusante. Surtout que l’alimentation est l’une des clés pour une croisière réussie, au même titre que le choix des mouillages, la météo ou une bonne annexe. Mais alors quelle satisfaction d’avoir un équipage heureux de porter un toast à celui ou celle qui aura pris les bonnes décisions pour les sustenter à tout moment en quantité comme en qualité.