
Par définition, un OSNI désigne tout objet détecté sous l’eau (ou sortant de l’eau) dont l’origine ou la nature ne peut être expliquée, ni par les phénomènes connus, ni par les engins humains connus. Il peut s’agir de lumières se déplaçant à grande vitesse sous la surface, de formes massives captées au sonar, ou encore d’objets aperçus plongeant ou émergeant des flots à des vitesses défiant la physique connue.
Des cas récents qui relancent l’intérêt et déstabilisent les experts
L’histoire des OSNIs ne date pas d’hier. Dès les années 1960, les signalements se multipliaient déjà au large des États-Unis, du Canada, du Brésil, des îles britanniques, mais aussi dans des lacs. En 1963, la Navy américaine détecte au sonar un objet circulaire inconnu filant à 8 000 mètres de profondeur, bien au-delà des capacités des sous-marins de l’époque. Deux ans plus tard, au Québec, le pilote d’un avion de Quebecair aperçoit, avec son copilote, un sous-marin à la silhouette inhabituelle flottant sous la surface à 350 km de la pleine mer - une zone normalement hors d’accès pour ce type d’embarcation. En 1969, sur le fleuve Saint-Laurent, un autre témoignage fait état d’un objet rond, brillant, avec des lumières rouges clignotantes, vu en train de plonger dans l’eau. Dans ces affaires, la police ne parviendra jamais à lever le mystère.
Plus récemment, en juillet 2019, l’USS Omaha, navire de la marine américaine, capte un phénomène qui va relancer l’intérêt mondial pour les OSNIs : un objet volant non identifié plane au-dessus de la mer avant de plonger brusquement sous la surface. Capturé par des capteurs militaires, l’événement est jugé suffisamment sérieux pour être confirmé par le Pentagone. La Fondation Sol, spécialisée dans l’étude des phénomènes anormaux, publie même un rapport de 29 pages analysant ce cas, preuve que le sujet n’appartient plus seulement au registre de la science-fiction.
Entre août 2022 et avril 2023, ce sont pas moins de 274 observations de phénomènes aériens non identifiés qui sont rapportées par des membres du Département de la Défense américain. Fait notable : certains de ces objets adoptent des trajectoires compatibles avec des incursions sous-marines, nourrissant autant les préoccupations sécuritaires que la curiosité scientifique.
Quels sont les impacts concrets des OSNIs ?
Les OSNIs ne sont pas de simples curiosités pour amateurs de mystères ; ils soulèvent des enjeux bien réels. Sur le plan de la sécurité maritime, les collisions en mer représentent un danger majeur pour les skippers, les équipages et même les cargos. Réduire ces accidents implique de mieux cartographier et surveiller les fonds marins, non seulement pour éviter les obstacles physiques, mais aussi pour repérer d’éventuelles anomalies récurrentes qui pourraient expliquer certains incidents.
Sur le front géopolitique, l’augmentation des activités sous-marines, qu’il s’agisse de drones, d’opérations d’espionnage ou d’infrastructures stratégiques comme les pipelines sous-marins (à l’image de Nord Stream), alimente la méfiance entre États. Les marines du monde entier redoublent de vigilance face à ces « intrusions » mystérieuses, craignant parfois des actes de sabotage déguisés en phénomènes inexpliqués.
Enfin, sur le plan scientifique et culturel, les OSNIs nourrissent à la fois les fantasmes populaires - souvent liés à l’hypothèse extraterrestre - et les ambitions des chercheurs. Mieux comprendre ces phénomènes pourrait faire progresser des disciplines comme l’océanographie, la physique des fluides ou la biologie marine. Plus encore, ils participent à raviver le rêve de l’exploration des abysses, un élan comparable à celui qui a autrefois poussé l’humanité vers les étoiles.
Les OSNIs nous rappellent une chose fondamentale : nous habitons une planète largement inexplorée. Si nous voulons comprendre ces phénomènes, il faudra faire dialoguer militaires, scientifiques, marins et citoyens. Entre menaces réelles, phénomènes naturels méconnus et potentiels exotiques, il est temps de prendre les mystères des océans au sérieux, sans tomber dans l’alarmisme ni la dérision.