Les OSNIs, ces objets sous-marins non identifiés

Culture nautique
Par Figaronautisme.com

Quand on parle d’objets non identifiés, on pense souvent au ciel et aux célèbres OVNIs (objets volants non identifiés). Pourtant, les océans, qui recouvrent 70 % de notre planète, réservent eux aussi leur lot de mystères. On les appelle OSNIs : Objets Submergés Non Identifiés (ou en anglais, USOs : Unidentified Submerged Objects).

©Figaro Nautisme avec l'IA
Quand on parle d’objets non identifiés, on pense souvent au ciel et aux célèbres OVNIs (objets volants non identifiés). Pourtant, les océans, qui recouvrent 70 % de notre planète, réservent eux aussi leur lot de mystères. On les appelle OSNIs : Objets Submergés Non Identifiés (ou en anglais, USOs : Unidentified Submerged Objects).

Par définition, un OSNI désigne tout objet détecté sous l’eau (ou sortant de l’eau) dont l’origine ou la nature ne peut être expliquée, ni par les phénomènes connus, ni par les engins humains connus. Il peut s’agir de lumières se déplaçant à grande vitesse sous la surface, de formes massives captées au sonar, ou encore d’objets aperçus plongeant ou émergeant des flots à des vitesses défiant la physique connue.

Des cas récents qui relancent l’intérêt et déstabilisent les experts
L’histoire des OSNIs ne date pas d’hier. Dès les années 1960, les signalements se multipliaient déjà au large des États-Unis, du Canada, du Brésil, des îles britanniques, mais aussi dans des lacs. En 1963, la Navy américaine détecte au sonar un objet circulaire inconnu filant à 8 000 mètres de profondeur, bien au-delà des capacités des sous-marins de l’époque. Deux ans plus tard, au Québec, le pilote d’un avion de Quebecair aperçoit, avec son copilote, un sous-marin à la silhouette inhabituelle flottant sous la surface à 350 km de la pleine mer - une zone normalement hors d’accès pour ce type d’embarcation. En 1969, sur le fleuve Saint-Laurent, un autre témoignage fait état d’un objet rond, brillant, avec des lumières rouges clignotantes, vu en train de plonger dans l’eau. Dans ces affaires, la police ne parviendra jamais à lever le mystère.

Plus récemment, en juillet 2019, l’USS Omaha, navire de la marine américaine, capte un phénomène qui va relancer l’intérêt mondial pour les OSNIs : un objet volant non identifié plane au-dessus de la mer avant de plonger brusquement sous la surface. Capturé par des capteurs militaires, l’événement est jugé suffisamment sérieux pour être confirmé par le Pentagone. La Fondation Sol, spécialisée dans l’étude des phénomènes anormaux, publie même un rapport de 29 pages analysant ce cas, preuve que le sujet n’appartient plus seulement au registre de la science-fiction.
Entre août 2022 et avril 2023, ce sont pas moins de 274 observations de phénomènes aériens non identifiés qui sont rapportées par des membres du Département de la Défense américain. Fait notable : certains de ces objets adoptent des trajectoires compatibles avec des incursions sous-marines, nourrissant autant les préoccupations sécuritaires que la curiosité scientifique.

Quels sont les impacts concrets des OSNIs ?
Les OSNIs ne sont pas de simples curiosités pour amateurs de mystères ; ils soulèvent des enjeux bien réels. Sur le plan de la sécurité maritime, les collisions en mer représentent un danger majeur pour les skippers, les équipages et même les cargos. Réduire ces accidents implique de mieux cartographier et surveiller les fonds marins, non seulement pour éviter les obstacles physiques, mais aussi pour repérer d’éventuelles anomalies récurrentes qui pourraient expliquer certains incidents.
Sur le front géopolitique, l’augmentation des activités sous-marines, qu’il s’agisse de drones, d’opérations d’espionnage ou d’infrastructures stratégiques comme les pipelines sous-marins (à l’image de Nord Stream), alimente la méfiance entre États. Les marines du monde entier redoublent de vigilance face à ces « intrusions » mystérieuses, craignant parfois des actes de sabotage déguisés en phénomènes inexpliqués.
Enfin, sur le plan scientifique et culturel, les OSNIs nourrissent à la fois les fantasmes populaires - souvent liés à l’hypothèse extraterrestre - et les ambitions des chercheurs. Mieux comprendre ces phénomènes pourrait faire progresser des disciplines comme l’océanographie, la physique des fluides ou la biologie marine. Plus encore, ils participent à raviver le rêve de l’exploration des abysses, un élan comparable à celui qui a autrefois poussé l’humanité vers les étoiles.

Les OSNIs nous rappellent une chose fondamentale : nous habitons une planète largement inexplorée. Si nous voulons comprendre ces phénomènes, il faudra faire dialoguer militaires, scientifiques, marins et citoyens. Entre menaces réelles, phénomènes naturels méconnus et potentiels exotiques, il est temps de prendre les mystères des océans au sérieux, sans tomber dans l’alarmisme ni la dérision.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…