Bien choisir son antifouling

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C’est un rituel, chaque année au printemps, il faut préparer son bateau en passant sur la carène un revêtement qui empêche les coquillages et les algues d’adhérer. Ce dernier porte le nom d’antifouling. Dans ce premier article, nous allons voir son rôle, le produit qu’il faut choisir et la quantité nécessaire. Dans le prochain article, nous aborderons l’application et tous les points à vérifier pour cette opération.

©Albert Brel
C’est un rituel, chaque année au printemps, il faut préparer son bateau en passant sur la carène un revêtement qui empêche les coquillages et les algues d’adhérer. Ce dernier porte le nom d’antifouling. Dans ce premier article, nous allons voir son rôle, le produit qu’il faut choisir et la quantité nécessaire. Dans le prochain article, nous aborderons l’application et tous les points à vérifier pour cette opération.

Le rôle de l’antifouling
Un antifouling est un revêtement de carène qui doit à la fois préserver l'environnement et empêcher les algues et les coquillages d’adhérer la carène du bateau et, ce, sans nuire aux performances de glisse. Des points difficiles à concilier et qui sont encadrés par une réglementation européenne.

Sa composition
Deux éléments principaux entrent dans la composition d’un antifouling : les biocides et un liant. Les biocides sont les éléments actifs et ont pour rôle d'éviter les salissures tout en respectant au mieux l'environnement. Ces derniers sont encadrés par une réglementation très stricte qui impose aux fabricant une liste de produits autorisés. Cette liste à tendance à diminuer avec le temps, il y a quelques années, elle était de 32 produits, à ce jour, elle n’est que de 10. Cette contrainte oblige les fabricants à revoir leur formulation allant jusqu’à supprimer tous les biocides et en les remplaçant par des produits végétaux voire des vernis. Mais, attention, les produits sans biocides sont érodables. Par exemple, la NX SPEED proposée par Nautix est une peinture de finition, sans biocides, donc neutre pour le milieu marin. Elle est principalement dédiée à la régate et aux bateaux à moteur restant peu de temps dans l’eau (port à sec ou sur remorque) ou avec un entretien hebdomadaire.

Les différents familles d’antifouling
Il n’existe pas de produit universel mais deux grandes familles : les matrices dures et les érodables. La matrice dure donne après application et séchage un film de peinture dur et poreux. Les biocides sont contenus dans le film et se libèrent au contact de l'eau pour empêcher les salissures. Cette libération contrôlée se fait tout au long de la saison jusqu'à ce que la majeure partie des biocides disparaissent ne laissant sur la carène qu'un film dur. La matrice érodable agit différemment. C'est un film qui devient partiellement soluble dès sa mise à l'eau. L'épaisseur de peinture diminue progressivement, renouvelant en permanence la matière active (biocides). A noter une nuance, les semi-érodables qui sont un compromis entre les dures et les érodables.

Faites le bon choix
La matrice dure est recommandée pour les bateaux rapides (moteurs) et pour tous les bateaux mouillés dans les ports à échouage ou à fort courant ou lorsque l’on envisage une grande traversée. L'inconvénient est l'accumulation des couches au fils des années. Il arrive un moment où l'on doit remettre la carène à nu, par exemple, par hydrogommage. L’érodable offre une meilleure glisse et a l’avantage de présenter en fin de saison une faible épaisseur de peinture ce qui limite les travaux d'entretien. Mais, attention, celui-ci ne convient pas aux bateaux rapides ou à ceux qui séjournent dans les zones à courant ou à échouage. Pour les coques en alliages, il existe des antifouling spécifiques (sans oxyde de cuivre). Une question souvent posée, les antifouling sont-ils compatibles ? La réponse est : oui, à l’exception des produits à base de Teflon® ou de silicones, dans ce cas, pour revenir à un antifouling standard, il faut décaper l’ancien.

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© Albert Brel



Les outils nécessaires
Bien souvent, on profite du week-end pour caréner son bateau. Jours où les accastilleurs ne sont pas toujours ouverts ou, s’ils le sont, ils ne disposent pas de tout le matériel nécessaire. Mieux vaut le prévoir à l’avance. Il faut : des spatules pour gratter la coque et enlever les coquillages, des éponges abrasives et normales pour la laver, des pinceaux ou des rouleaux (prévoir un bac où l’on puisse imprégner le rouleau). Pour ces derniers, prendre des modèles à poil court prévus pour la laque, ne pas oublier du ruban adhésif, des gants, du diluant, des lunettes, voire une combinaison de protection. Le nettoyeur haute pression vous permet d’ôter le maximum de salissure. Certaines aires de carénages en mettent à disposition, d’autres pas, mais rien ne vous interdit d’utiliser le vôtre à condition que le port dispose d’une prise d’eau et de courant électrique ce qui est généralement le cas.

La quantité nécessaire
Pour connaitre la quantité d’antifouling, il faut tenir compte du type de bateau pour calculer la surface. Des formules permettent de la calculer : pour les voiliers S = 0.5 x L x (l + TE), pour les bateaux à moteur S = L x (l + TE) et pour les bateaux traditionnels à quille longue S =0.75 x L x (l + TE). Avec S surface à recouvrir en m², L longueur à la flottaison, l largeur au maitre bau, Te tirant d’eau. En principe sur les pots, il est indiqué le pouvoir couvrant au m², il est en général compris entre 7 et 10 m² par litre. Le tableau suivant donne une bonne approche de la quantité nécessaire d’antifouling.

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Nombre de litre en fonction du type et de la longueur du bateau

Respecter la nouvelle réglementation
La réglementation nationale et européenne proscrit le carénage à l’échouage en dehors de toute installation prévue à cet effet. Les services de l’état sont conscients que cette loi exigera beaucoup de pédagogie et de persuasion. Dès à présent lorsque des manquements seront constatés, même si la réponse répressive n’est pas systématique, le contrevenant devra cesser immédiatement son carénage. Le problème est que la loi entre en vigueur avant que les aires dédiées soient opérationnelles.

Notre avis : les produits sont-ils tous identiques ?
Lorsque l’on regarde les catalogues des accastilleurs, on peut être surpris par les prix qui peuvent aller de 25 à 75 euros les 0.75 litres suivant la marque, le type (érodable ou matrice dure) et pour certains l’efficacité (produits saisonniers) ou conçus pour des régions à faibles ou moyennes salissures. Les produits saisonniers, les moins chers du marché, comme leurs noms l’indique, sont pour une protection à courte durée, par exemple, lorsque vous ne mettez le bateau à l’eau que lorsque vous l’utilisez. Pour les antifouling standard, chaque marque met en avant ses produits ce qui est normal. Quant à l’efficacité, beaucoup trop de facteurs entrent en jeu pour la déterminer. Un produit qui donne de bons résultats dans un endroit peut être inefficace dans un port à quelques milles. L’une des raisons, la qualité de l’eau, en effet, une arrivée d’eau douce voire un port fermé par des écluses peuvent influer sur l’efficacité. Un conseil, lorsque vous allez sur une aire de carénage, regardez les carènes et demandez aux plaisanciers l’antifouling qu’il utilise.

Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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