
La préparation d’une coque recouverte d’un gelcoat ou d’une peinture
Sur un bateau recouvert de gelcoat, il faut nettoyer, dégraisser la coque et éventuellement réparer les chocs et fissures. Une fois la coque propre, la poncer avec un papier abrasif très fin (280-320) ensuite éliminer avec un chiffon toutes les traces de poussière. Si le gelcoat a déjà été peint, il faut s’assurer que la peinture adhère bien à la coque et que celle que vous avez l’intention de passer est compatible avec celle qui est déjà appliquée sur le bateau. En cas de doute, on effectue un test d’adhérence (lire les recommandations du fabricant de peinture).
La préparation d’une coque en acier ou en alliage
Sur un bateau en acier déjà peint et dont la peinture est en bon état, on suit la même procédure que pour une coque en polyester (adhérence, compatibilité). Sur une coque en acier en mauvais état, une seule solution : la remettre à nu. Cela se fait par dérochage, disquage ou sablage.
Sur un bateau en alu, l’alumine qui se dépose sur la coque la protège. Si vous préférez la peinture, la préparation de la coque est sensiblement la même que pour un bateau en acier, le sablage étant la solution la mieux adaptée.

La préparation pour un bateau en bois
Sur les bateaux en bois, si la coque est humide, il existe des produits qui protègent de la pourriture et des tâches de moisissure. Si la coque est peinte, deux solutions : la peinture est passée mais en bon état, on procède aux tests d’adhérence et de compatibilité ; elle est en mauvais état, il faut l’ôter soit par ponçage soit par grattage ou en brûlant avec un chalumeau.
Les différentes laques
Il existe deux grandes familles de laques : les monocomposants et les bicomposants.
Les laques bicomposants sont à base de polyuréthane. Elles offrent l’avantage d’être très résistantes aux intempéries et de donner un résultat final de grande qualité. Au moment de la préparation, un durcisseur est incorporé à la base. Le film de peinture se forme sur le support par évaporation des solvants et par réaction chimique entre les liants contenus dans les différents composants (polymérisation).
Les laques monocomposants sont soit synthétiques à base de résines alkydes ou acryliques. Les premières ont une bonne adhérence à la surface, mais une durabilité moyenne, les secondes ont une excellente rétention de brillance et de couleur. La laque monocomposant a un séchage physique. Sur les coques polyester, acier et alu, on peut utiliser l’un ou l’autre des produits mais les laques bicomposants donnent de meilleurs résultats surtout dans le temps.

Cas particulier des bateaux en bois
Les constructions en bois, simples bordés ou à clins sont souples et le bois a tendance à jouer, on utilisera de la laque monocomposant plus souple que la bicomposant. Sur les bateaux en contreplaqué marine, aux bordées collées ou en bois moulés, on peut utiliser sans problème une laque bicomposant.
Dernière préparation quel que soit le support
Avant l’application, il faut masquer toutes les zones et l’accastillage qui ne doivent pas être peints et dans certains cas, démonter celui-ci. La coque est parfaitement préparée et les pièces d'accastillage masquées ou démontées, on peut, à ce stade, considérer que le travail principal est effectué.
Les conditions météo requises pour l’application
Si vous travaillez en extérieur, il faut que les conditions climatiques soient favorables, qu’il n’y ait pas de vent ni de risque de poussière, mais ce n’est pas suffisant. Deux points très importants sont à vérifier : le pourcentage d'humidité de l'air et la température.
Si de l'air humide est soumis à une baisse de température, par exemple à la tombée de la nuit, il se peut que cette humidité soit supérieure au maximum que peut contenir l'air à cette nouvelle température, l'humidité en excès se condense et tombe en rosée, phénomène fréquent l'été et synonyme d'une belle journée mais pas pour repeindre un bateau. L’application ne peut se faire qu'à une certaine température donnée dans les fiches spécifiques des produits. Une température trop élevée diminue la viscosité provoquant un risque de coulures. Une humidité trop importante au moment de l'application peut conduire à un farinage avec aspect mat pour certaines laques de finitions brillantes.
Pour l’application dans un lieu couvert, il faut s’assurer de la température de l’air et de l’humidité. Dans un hangar fermé, il est plus simple de contrôler la température mais, attention, pour éviter des chocs thermiques, il faut qu’elle soit constante dans tout le local. Si vous utilisez un chauffage, éviter le gaz qui diffuse une chaleur humide ainsi que l’air pulsé s’il y a risque de poussière.

Les bons outils
Pinceaux, rouleaux et pads sont les principaux outils des amateurs. Le pistolet pneumatique qui permet d’obtenir une finition parfaite est réservé aux professionnels ou aux amateurs avertis maîtrisant parfaitement cette technique.
Pour l’application au pinceau, il faut utiliser un modèle large avec des poils longs et souples. La technique consiste à croiser les couches avec un mouvement en diagonale de gauche à droite. Pour estomper toutes les marques de pinceau, la dernière couche est passée avec des coups de pinceau léger, à la verticale. L’idéal pour obtenir une bonne finition est de travailler à deux, le premier peint comme nous venons de le voir, le deuxième la lisse immédiatement à l’aide d’un pad. Le pad, utilisé à la verticale pour éviter à la peinture de couler, ne sert qu’à lisser pas à appliquer. On peut également utiliser un rouleau, à condition de le prendre en mousse très dense et à petites alvéoles. Le rouleau dépose moins de produit qu’un pinceau, il faut donc passer plus de couches. Pour parfaire la finition, il est recommandé de lisser la dernière couche avec un pinceau ou un pad. Ce lissage doit se faire immédiatement après application, les deux peintres travaillant côte à côte.