Conseils pratique : comment repeindre sa coque de bateau ?

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Au fil des années, le gelcoat ou la peinture d’origine se ternit, se craquelle, devient poreuse à tel point qu’un lustrage n’arrive plus à lui redonner son éclat d’origine. Il faut donc envisager une peinture. Mais avant de l’appliquer, il faut préparer la coque et c’est le point le plus important, cela représente 80% du travail final. Voici quelques conseils pour vous préparer !

Avant d'appliquer la peinture sur une coque, il faut la préparer et c'est là le travail le plus important ! ©Albert Brel
Au fil des années, le gelcoat ou la peinture d’origine se ternit, se craquelle, devient poreuse à tel point qu’un lustrage n’arrive plus à lui redonner son éclat d’origine. Il faut donc envisager une peinture. Mais avant de l’appliquer, il faut préparer la coque et c’est le point le plus important, cela représente 80% du travail final. Voici quelques conseils pour vous préparer !

La préparation d’une coque recouverte d’un gelcoat ou d’une peinture

Sur un bateau recouvert de gelcoat, il faut nettoyer, dégraisser la coque et éventuellement réparer les chocs et fissures. Une fois la coque propre, la poncer avec un papier abrasif très fin (280-320) ensuite éliminer avec un chiffon toutes les traces de poussière. Si le gelcoat a déjà été peint, il faut s’assurer que la peinture adhère bien à la coque et que celle que vous avez l’intention de passer est compatible avec celle qui est déjà appliquée sur le bateau. En cas de doute, on effectue un test d’adhérence (lire les recommandations du fabricant de peinture).

La préparation d’une coque en acier ou en alliage

Sur un bateau en acier déjà peint et dont la peinture est en bon état, on suit la même procédure que pour une coque en polyester (adhérence, compatibilité). Sur une coque en acier en mauvais état, une seule solution : la remettre à nu. Cela se fait par dérochage, disquage ou sablage.

Sur un bateau en alu, l’alumine qui se dépose sur la coque la protège. Si vous préférez la peinture, la préparation de la coque est sensiblement la même que pour un bateau en acier, le sablage étant la solution la mieux adaptée.

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Sur un bateau en acier déjà peint et dont la peinture est en bon état, on suit la même procédure que pour une coque en polyester. Sur une coque en acier en mauvais état, seule solution : la remettre à nu© Albert Brel

La préparation pour un bateau en bois

Sur les bateaux en bois, si la coque est humide, il existe des produits qui protègent de la pourriture et des tâches de moisissure. Si la coque est peinte, deux solutions : la peinture est passée mais en bon état, on procède aux tests d’adhérence et de compatibilité ; elle est en mauvais état, il faut l’ôter soit par ponçage soit par grattage ou en brûlant avec un chalumeau.

Les différentes laques

Il existe deux grandes familles de laques : les monocomposants et les bicomposants.

Les laques bicomposants sont à base de polyuréthane. Elles offrent l’avantage d’être très résistantes aux intempéries et de donner un résultat final de grande qualité. Au moment de la préparation, un durcisseur est incorporé à la base. Le film de peinture se forme sur le support par évaporation des solvants et par réaction chimique entre les liants contenus dans les différents composants (polymérisation).

Les laques monocomposants sont soit synthétiques à base de résines alkydes ou acryliques. Les premières ont une bonne adhérence à la surface, mais une durabilité moyenne, les secondes ont une excellente rétention de brillance et de couleur. La laque monocomposant a un séchage physique. Sur les coques polyester, acier et alu, on peut utiliser l’un ou l’autre des produits mais les laques bicomposants donnent de meilleurs résultats surtout dans le temps.

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Sur les bateaux en contreplaqué marine, aux bordées collées ou en bois moulés, on peut utiliser sans problème une laque bicomposant.© Albert Brel

Cas particulier des bateaux en bois

Les constructions en bois, simples bordés ou à clins sont souples et le bois a tendance à jouer, on utilisera de la laque monocomposant plus souple que la bicomposant. Sur les bateaux en contreplaqué marine, aux bordées collées ou en bois moulés, on peut utiliser sans problème une laque bicomposant.

Dernière préparation quel que soit le support

Avant l’application, il faut masquer toutes les zones et l’accastillage qui ne doivent pas être peints et dans certains cas, démonter celui-ci. La coque est parfaitement préparée et les pièces d'accastillage masquées ou démontées, on peut, à ce stade, considérer que le travail principal est effectué.

Les conditions météo requises pour l’application

Si vous travaillez en extérieur, il faut que les conditions climatiques soient favorables, qu’il n’y ait pas de vent ni de risque de poussière, mais ce n’est pas suffisant. Deux points très importants sont à vérifier : le pourcentage d'humidité de l'air et la température.

Si de l'air humide est soumis à une baisse de température, par exemple à la tombée de la nuit, il se peut que cette humidité soit supérieure au maximum que peut contenir l'air à cette nouvelle température, l'humidité en excès se condense et tombe en rosée, phénomène fréquent l'été et synonyme d'une belle journée mais pas pour repeindre un bateau. L’application ne peut se faire qu'à une certaine température donnée dans les fiches spécifiques des produits. Une température trop élevée diminue la viscosité provoquant un risque de coulures. Une humidité trop importante au moment de l'application peut conduire à un farinage avec aspect mat pour certaines laques de finitions brillantes.

Pour l’application dans un lieu couvert, il faut s’assurer de la température de l’air et de l’humidité. Dans un hangar fermé, il est plus simple de contrôler la température mais, attention, pour éviter des chocs thermiques, il faut qu’elle soit constante dans tout le local. Si vous utilisez un chauffage, éviter le gaz qui diffuse une chaleur humide ainsi que l’air pulsé s’il y a risque de poussière.

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Si vous travaillez en extérieur, il faut que les conditions climatiques soient favorables, qu'il n'y ait pas de vent ni de risque de poussière. Il faut contrôler aussi l'humidité de l'air.© Albert Brel

Les bons outils

Pinceaux, rouleaux et pads sont les principaux outils des amateurs. Le pistolet pneumatique qui permet d’obtenir une finition parfaite est réservé aux professionnels ou aux amateurs avertis maîtrisant parfaitement cette technique.

Pour l’application au pinceau, il faut utiliser un modèle large avec des poils longs et souples. La technique consiste à croiser les couches avec un mouvement en diagonale de gauche à droite. Pour estomper toutes les marques de pinceau, la dernière couche est passée avec des coups de pinceau léger, à la verticale. L’idéal pour obtenir une bonne finition est de travailler à deux, le premier peint comme nous venons de le voir, le deuxième la lisse immédiatement à l’aide d’un pad. Le pad, utilisé à la verticale pour éviter à la peinture de couler, ne sert qu’à lisser pas à appliquer. On peut également utiliser un rouleau, à condition de le prendre en mousse très dense et à petites alvéoles. Le rouleau dépose moins de produit qu’un pinceau, il faut donc passer plus de couches. Pour parfaire la finition, il est recommandé de lisser la dernière couche avec un pinceau ou un pad. Ce lissage doit se faire immédiatement après application, les deux peintres travaillant côte à côte.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…