Le carénage des bateaux : nos conseils

Equipements

Nous avons vu dans un précédent article, les différents antifouling à utiliser (matrice dure, érodable, auto-polissant, saisonniers, etc.) en fonction du bateau, des zones et des critères de navigation. Cette fois, nous voyons l’aspect pratique pour son application.

©Albert Brel
Nous avons vu dans un précédent article, les différents antifouling à utiliser (matrice dure, érodable, auto-polissant, saisonniers, etc.) en fonction du bateau, des zones et des critères de navigation. Cette fois, nous voyons l’aspect pratique pour son application.

La bonne période pour caréner

Pendant la saison hivernale, lorsqu’un bateau reste à flot, la carène se recouvre de salissures telles que de la vase, mais pas ou peu de coquillages et d’algues. Ces derniers se développent lorsque la température de l’eau augmente. Si votre période de navigation est l’été, vous avez intérêt à caréner le plus tard possible juste avant les vacances. La partie du bateau qui se salit le plus rapidement, est la ligne de flottaison. Elle est située tantôt dans l’eau, tantôt à l’air voire au soleil ce qui favorise le développement des algues. Lorsque vous regardez votre bateau à flot, vous pouvez constater que cette zone est sale et souvent recouverte d’algues, en particulier, celle la plus exposée au soleil. Il ne faut pas en déduire que toute la carène est sale. Les 25.000 espèces et plus, attendent le bon moment, c’est dire le réchauffement de l’eau, pour coloniser la carène.

Respecter les règles

De tout temps, dans les régions à marée, pour caréner les bateaux, il était de coutume de l’échouer et, pendant la durée de la marée, de le caréner et de passer l’antifouling. Cette pratique est depuis quelques années interdite. Au début, il y avait une tolérance, maintenant c’est la verbalisation. On doit aller soit dans un chantier soit dans un port disposant d’un dispositif agrée de récupération. Les ports prennent en moyenne 10 euros (prix à Saint-Malo) pour utiliser l’aire de carénage auquel il faut ajouter le prix de la location du nettoyeur haute pression à moins d’utiliser son propre nettoyeur. De plus en plus de chantiers sont équipés d’aires permettant de récupérer les eaux usées et les détritus (ancien antifouling). Cela vous coutera en moyenne de 400 à 700 euros (Bretagne Nord) pour la sortie de l’eau du bateau, son calage, le nettoyage haute pression, 30 jours à terre et la remise à l’eau. Ce service ne comprend pas le nettoyage de la carène (hormis le nettoyage haute pression à la sortie de l’eau), les produits et leurs applications. En Méditerranée, on doit obligatoirement sortir le bateau de l’eau pour le caréner. En navigation, aucune règle vous interdit de nettoyer votre carène à flot, par exemple, avec une éponge pour la maintenir propre. Ce n’est pas considéré comme un carénage mais comme un entretien. Mais, attention, n’en profitez pas pour caréner.

La préparation

Lorsque l’on carène entre deux marées, il faut prendre en compte le nettoyage de la coque et l’application des produits. Si la durée d’une marée n’est pas suffisante, vous pouvez le faire en deux fois. Une marée pour nettoyer et une pour passer l’antifouling, en tenant compte du temps de séchage et de mise à l’eau. Ce délai est variable suivant les produits. Il peut aller de 10 minutes à 16 heures.

En principe, à l’exception des produits au Teflon, tous les antifouling sont compatibles entre eux.

Les 8 points à respecter pour bien caréner

1. Laver la carène au nettoyeur haute pression.

2. Oter l’ancien antifouling avec un grattoir manuel.

3. Examiner la carène lorsqu’elle est propre, pour éventuellement détecter les petites réparations à faire, par exemple, les éclats de gelcoat.

4. Masquer, une fois ces préparations effectuées, les zones à ne pas repeindre, par exemple, au-dessus de la ligne de flottaison.

5. Mettre en place les nouvelles anodes en prenant la précaution de les positionner sur une surface propre non recouverte de peinture.

6. Appliquer l’antifouling à la brosse ou au rouleau en suivant les recommandations du fabriquant.

7. Appliquer la seconde couche une fois que la première est sèche.

8. Ne pas hésiter à passer plusieurs couches au niveau de la ligne de flottaison car cette zone est la plus sensible aux salissures.

Lors de la mise au sec

- On profite de la mise à sec pour vérifier les sondes et les capteurs (lock-speedo, sondeur). Ne jamais recouvrir les capteurs avec de l’antifouling.

- Les passes-coques (sorties et prises d’eau) seront nettoyés ainsi que la crépine de prise d’eau de refroidissement moteur.

- Si le bateau est équipé d’une ligne d’arbre, il faut vérifier qu’il n’y ait pas de jeu au niveau de la chaise d’arbre et l’état des bagues.

- L’hélice ne doit pas avoir de choc ni être corrodée.

- Le (ou les) safran(s) seront inspectés, il ne doit pas y avoir de points durs ou du jeu.

Nautisme Article
© Albert Brel

Notre avis

Le carénage est une opération importante à faire une fois par an. Il permet non seulement d’avoir un bateau propre qui avance bien mais aussi qui consomme moins de carburant. C’est également l’occasion de vérifier des points importants comme l’état des passes-coques, des crépines, de changer les anodes ou encore de déceler s’il y a de l’osmose. Tous les bateaux polyester sont plus ou moins sujet à l’osmose. De simple petits points sont à surveiller mais ne doivent pas vous inquiétez pour les vacances (cf. article sur l’osmose). Si les cloques sont importantes faites examiner la carène par un spécialiste. Restez prudent sur l’analyse faite et ne vous lancez pas dans des travaux importants sans prendre plusieurs avis.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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