Transat Paprec : entre fièvre du samedi soir et bataille pour La Palma

Un placement stratégique sous tension
Depuis plusieurs heures, les duos engagés sur la Transat Paprec bataillent ferme pour se positionner idéalement avant d’attaquer La Palma, étape clé avant la grande traversée vers Saint-Barthélemy. Dans une mer « un peu dégueulasse » selon Chloé Le Bars (FAUN) et sous un vent oscillant entre 14 et 15 noeuds, les marins ont multiplié les manoeuvres et les empannages pour tirer leur épingle du jeu.
Deux stratégies se dessinent : d’un côté, le groupe de l’Ouest, mené par Demain (Martin Le Pape et Mathilde Géron) et Wings of the Ocean (Alexis Thomas et Pauline Courtois), qui a longé l’île déserte de Deserta Grande. De l’autre, ceux restés plus à l’Est comme DMG Mori Academy (Laure Galley et Kévin Bloch), Décrochons la lune (Romain Bouillard et Irina Gracheva) et Hellowork (Davy Beaudart et Julie Simon).
Selon Francis Le Goff, directeur de course, « le jeu s’est rouvert » en raison d’un vent plus instable que prévu, favorisant momentanément les duos positionnés au Sud. Conséquence : les écarts sont désormais infimes, les sept premiers se tenant en moins de 10 milles, et les dix premiers en seulement 20 milles.
La Palma en ligne de mire
Tous les regards sont désormais braqués sur La Palma. Après cette série d’empannages, les marins devraient se regrouper sur un long bord bâbord en direction du waypoint. Reste que l’incertitude demeure sur la stratégie à adopter autour de l’île, les alizés étant capricieux et peu établis.
Certains opteront-ils pour une route directe, profitant de l’accélération du vent près des côtes ? D’autres tenteront-ils une approche plus audacieuse en se décalant entre les îles canariennes ? Rien n’est encore joué, et le suspense risque de se prolonger tout au long du week-end.
Des galères et des moments de vie à bord
Sur l’eau, la bataille est intense, mais la vie de bord réserve aussi son lot d’imprévus et de moments plus légers. Entre réparations de fortune - comme l'installation d’un spi de rechange pour Région Normandie (Jules Ducelier et Sophie Faguet) ou le « patchage » d’une grand-voile sur Almond for Pure Ocean (Thomas de Dinechin et Aglaé Ribon) - et petits instants de répit - café savouré par Adrien Simon (FAUN) ou repas préparés en pleine mer -, les marins oscillent entre concentration extrême et instants de décompression.
Certains, comme Davy Beaudart et Julie Simon (Hellowork), ont même eu la visite de dauphins dans leur sillage, tandis qu'Anaëlle Pattuch et Hugo Cardon (Humains en action) ont recueilli un petit calamar à bord. Mention spéciale à Région Normandie qui, après avoir hébergé un oiseau, a livré une anecdote savoureuse sur les hallucinations auditives vécues en mer : « soit on entend l'alarme quand elle ne sonne pas, soit on entend l'autre qui ne nous parle pas » - preuve que malgré l'effort intense, l'humour reste à flot.
Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Transat Paprec et suivez les skippers en direct grâce à la cartographie.