Transat Paprec : un trio de tête qui file vers La Palma, entre espoirs, nuits agitées et rencontres marines

Dans leur sillage immédiat, Davy Beaudart et Julie Simon (Hellowork) défendent leur deuxième place, tandis que Laure Galley et Kévin Bloch (DMG MORI Academy) restent solidement installés dans le trio de tête. La bataille est serrée et le rythme s’intensifie à mesure que les conditions se musclent : 22 à 25 noeuds de vent sont attendus en soirée. Cap sur La Palma, où les premiers devraient pointer dimanche soir.
Un début de course tranché et tactique
Depuis le départ, les choix stratégiques n’ont pas manqué. Le duo Yven-Dhallenne (Skipper Macif), après avoir tenté une route plus à l’Est, a finalement empanné pour rejoindre le groupe de tête situé à l’Ouest. Une option qui pourrait leur permettre de raccrocher le wagon de tête, même si les écarts restent pour l’instant serrés. À ce stade de la course, chaque mille gagné peut faire la différence.
De leur côté, Galley et Bloch savourent leur début de transat tonitruant. « C’est sûr que c’est plaisant de bien attaquer la course », sourit Laure. Après un bon parcours côtier, le duo a su maintenir un excellent tempo dans le golfe de Gascogne, avant de faire un choix audacieux au cap Finisterre : « On s’est décalés à l’Est. C’était risqué si la molle avait été plus marquée, mais finalement, ça nous a permis de raccourcir la route. Quand la prise de risque paie, c’est forcément bénéfique ! »
Un binôme complémentaire, où l’expérience de Kévin, ancien entraîneur de Laure, joue un rôle clef : « J’apprends tous les jours à ses côtés », confie-t-elle, avant de préciser que, ces dernières heures, le pilote automatique est hors service - conditions sportives obligent - et que Kévin est donc à la barre.
Casse et escales forcées
Tout le monde ne bénéficie pas du même état de grâce. Mercredi, Lola Billy et Corentin Horeau (Région Bretagne - CMB Océane) ont été victimes d’une avarie de safran, les contraignant à une escale technique à Cascais. Après des réparations menées tambour battant dans la journée, ils ont pu reprendre la course dès 16 heures. Un coup dur, mais pas rédhibitoire dans cette traversée où la ténacité compte autant que la vitesse.
Entre humidité, faune marine et chants tropicaux
Les conditions de mer ne laissent personne indifférent. À bord de Les Banques Alimentaires, Tiphaine Rideau et Pier-Paolo Dean ont connu une nuit difficile : « C’était terrible. Le bateau était trempé, on n’a pas dormi. » Pier-Paolo s’amuse même : « On est à Gibraltar et il fait le même temps qu’en Bretagne ! » Une remarque qui fait écho à celle de Mael Garnier (Selencia Cerfrance) : « C’est encore très humide. »
Même tonalité chez Arno Biston (Article1) : « Ça ressemble un peu moins aux alizés attendus, c’est bien gris », tandis que Romain Bouillard (Décrochons la lune) évoque un lever de soleil orageux. Mathilde Géron, désormais en tête de course, se permet une touche d’humour : « On n’est pas encore en maillot de bain. »
Mais la mer réserve aussi des moments suspendus : une baleine est passée juste devant l’étrave de Demain, Charlotte Yven a croisé des tortues, et Jules Ducelier et Sophie Faguet (Région Normandie) ont vu « deux poissons lunes assez balèzes ». Et pendant que Quentin Vlamynck (Les Étoiles Filantes) pousse la chansonnette avec Les sunlights des tropiques, Aglaé Ribon (Almond for Pure Ocean) savoure quant à elle un « bon English breakfast » - une touche de confort bien méritée dans cette transat exigeante.
Prochaine escale : les Canaries
Direction La Palma, où la tête de flotte est attendue dimanche soir. Le rythme s’intensifie, les options se resserrent, et la Transat Paprec confirme déjà qu’elle tiendra toutes ses promesses : engagée, tactique, humaine - et résolument palpitante.
Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Transat Paprec et suivez les skippers en direct grâce à la cartographie.