
Une surveillance à deux visages
Les missions de sauvetage en mer et la surveillance des plages répondent à des réalités différentes mais complémentaires. En mer, ce sont principalement les bénévoles de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) qui interviennent, souvent dans des conditions difficiles, pour porter secours à des plaisanciers en détresse, assister des bateaux en panne ou évacuer des blessés. En 2024, entre juin et septembre, plus de 2 260 opérations de ce type ont été recensées, mobilisant près de 7 000 personnes secourues ou assistées. Ces interventions, coordonnées par les Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS), illustrent l’ampleur et la diversité des urgences maritimes.
Sur les plages, la vigilance s’organise différemment. La SNSM forme chaque année plusieurs centaines de nageurs-sauveteurs pour assurer la sécurité des baigneurs. Ces jeunes, généralement étudiants, sont employés par les communes pour la saison estivale. Leur présence est cruciale sur les plages surveillées, où les risques de noyade, de malaise ou de disparition d’enfants sont bien réels. Durant l’été 2024, plus de 2 300 interventions ont été effectuées sur le littoral français, avec plus de 12 000 personnes soignées, près de 3 000 secourues et 600 enfants retrouvés après s’être éloignés de leurs proches. Ces chiffres révèlent l’intensité d’une mission de prévention et d’intervention trop souvent banalisée.
Une réalité contrastée derrière l’engagement
La plupart des sauveteurs en mer sont bénévoles. Environ 9 000 bénévoles composent le maillage humain de la SNSM à travers la France, réparties dans 208 stations. Si l’organisation peut compter sur une flotte de plus de 170 navires de sauvetage, 150 embarcations légères et près de 90 scooters des mers, son fonctionnement repose en grande partie sur la générosité du public. En 2023, près de 73 % du financement de l’association provenait de dons privés et de mécénat, une dépendance qui souligne la fragilité du modèle actuel. Chaque année, des campagnes d’appel à la générosité sont organisées pour maintenir ce système à flot, en parallèle d’un soutien modeste des collectivités et de l’État.
La formation constitue un autre défi majeur. La SNSM assure elle-même la formation initiale et continue de ses sauveteurs, aussi bien en mer que sur les plages. Environ 700 jeunes sont formés chaque année pour les postes de surveillance littorale, un chiffre en légère hausse. Pourtant, face à l’augmentation du trafic nautique, des activités de loisirs et de la fréquentation touristique, les besoins sont croissants. L’enjeu n’est plus seulement de maintenir les effectifs, mais de les adapter aux nouvelles exigences de la sécurité nautique.

Une journée pour rappeler les risques
La Journée internationale du 24 juin est née d’un double constat : la méconnaissance des missions de sauvetage en mer et la nécessité de sensibiliser à la sécurité sur les côtes. Elle permet chaque année de rappeler que les dangers liés à la baignade, au nautisme ou à la météo restent bien présents, même lors des journées les plus ensoleillées. Selon Santé publique France, entre juin et septembre 2024, 1 244 noyades ont été recensées sur le territoire national, dont 350 se sont révélées mortelles. Ces chiffres, stables par rapport à 2023, confirment que la prévention reste un levier essentiel pour limiter les drames.
Le grand public ignore souvent qu’un simple appel au 196 peut sauver une vie. Ce numéro d’urgence, disponible partout sur le littoral, permet d’alerter les CROSS 24 heures sur 24. C’est souvent par ce biais que les sauveteurs sont déployés, que ce soit pour un voilier démâté ou un baigneur emporté par une baïne.
Une chaîne humaine à préserver
S’il y a une chose que cette journée met en évidence, c’est l’interdépendance de tous les maillons de la chaîne de secours. Du plaisancier vigilant au nageur-sauveteur saisonnier, du donateur discret au pilote de vedette de sauvetage, chacun joue un rôle. Ce réseau repose sur une culture du secours et de l’engagement qu’il convient de soutenir, à l’heure où le bénévolat tend à s’éroder et où les besoins de professionnalisation augmentent.
Plus que jamais, la sécurité en mer et sur les plages est l’affaire de tous. Loin de se limiter à une célébration symbolique, la Journée internationale des sauveteurs en mer est un appel à la reconnaissance, au soutien, et à la responsabilité partagée. Car derrière chaque vie sauvée, il y a toujours un peu plus qu’une intervention : il y a un engagement, souvent discret, toujours déterminant.
Et, avant de partir en mer ou de vous rendre sur une plage, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.