SNSM en France, RNLI outre-Manche : quelles similitudes, quelles différences ?

Culture nautique
Par Figaronautisme.com

La sécurité en mer est une priorité partagée par la France et le Royaume-Uni, deux pays maritimes avec des organisations de sauvetage emblématiques : la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) et la Royal National Lifeboat Institution (RNLI). Ces deux organisations, bien qu’ayant des missions similaires, évoluent dans des contextes et avec des moyens différents. Alors, comment la SNSM et la RNLI se distinguent-elles ? Quels sont leurs points communs et leurs spécificités ?

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La sécurité en mer est une priorité partagée par la France et le Royaume-Uni, deux pays maritimes avec des organisations de sauvetage emblématiques : la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) et la Royal National Lifeboat Institution (RNLI). Ces deux organisations, bien qu’ayant des missions similaires, évoluent dans des contextes et avec des moyens différents. Alors, comment la SNSM et la RNLI se distinguent-elles ? Quels sont leurs points communs et leurs spécificités ?

En France : la SNSM, héritière d’une tradition de solidarité

La SNSM a été fondée en 1967, issue de la fusion de deux sociétés historiques de sauvetage, la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés (SCSN), créée en 1865, et la Société des Hospitaliers Sauveteurs Bretons (SHSB), fondée en 1873. Depuis lors, la SNSM s’est imposée comme l’acteur central du sauvetage en mer sur le territoire français. Répartis sur 206 stations, 230 postes de secours et 32 centres de formation, les 11 000 bénévoles de la SNSM assurent des missions allant du sauvetage en mer à la prévention auprès des usagers du littoral. Ancrée dans une longue tradition d’entraide maritime, la SNSM incarne l’esprit de solidarité et de courage nécessaires pour faire face aux dangers marins, autour de trois missions principales : sauver, prévenir, former.

Au Royaume-Uni : la RNLI, une institution de près de deux siècles

Fondée bien avant la SNSM, en 1824, la RNLI a célébré cette année son bicentenaire. Son origine remonte à une époque où les naufrages fréquents menaçaient les marins et où les communautés côtières cherchaient un soutien pour la survie en mer. Dès ses débuts, la RNLI a posé les bases d'une organisation rigoureuse et indépendante, rapidement devenue l'une des institutions de sauvetage les plus respectées au monde. Aujourd’hui, elle gère 238 stations, couvrant les côtes du Royaume-Uni, de l’Irlande et des îles anglo-normandes, et a déjà secouru plus de 140 000 vies en près de deux siècles. L’organisation met en avant des valeurs telles que le courage, l'altruisme, et la fiabilité, dans le but de réduire de 50 % les noyades d’ici 2024, un objectif ambitieux qui témoigne de son rôle moteur dans la prévention maritime.

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Des organisations fondées sur le bénévolat et les dons

La SNSM et la RNLI reposent toutes deux sur un modèle de bénévolat intensif, mais avec des structures adaptées aux spécificités de chaque territoire. En France, la SNSM s’appuie sur un réseau dense de stations et de postes de secours qui couvrent les côtes métropolitaines et d’Outre-mer, permettant une réactivité optimale. Ses bénévoles, en grande majorité issus des communautés locales, répondent ainsi efficacement aux urgences. Au Royaume-Uni, la RNLI déploie un réseau similaire mais avec un effectif bénévole plus conséquent : 4 500 bénévoles actifs interviennent en mer, soutenus par quelque 20 000 autres volontaires dans des rôles variés, contribuant ainsi à renforcer l’ampleur des missions.

En matière de financement, les deux associations dépendent largement des dons privés, mais diffèrent dans leur recours aux subventions publiques. La SNSM reçoit environ 27 % de ses fonds de l’État, une aide cruciale mais insuffisante face aux besoins croissants, nécessitant des campagnes permanentes de collecte auprès du public et des entreprises. La RNLI, quant à elle, fonctionne presque sans financement public, se fiant aux dons privés, une indépendance qui garantit une stabilité financière précieuse et une autonomie forte, même si, comme toute association, elle reste tributaire des dons pour son fonctionnement.

Des missions de sauvetage à la formation des usagers
La SNSM et la RNLI partagent la même mission de porter secours aux personnes en danger, mais la RNLI couvre également les cours d’eau intérieurs du Royaume-Uni, élargissant ainsi son champ d’intervention. Cela l’amène à adapter ses techniques de sauvetage aux particularités des milieux fluviaux et à diversifier ses opérations. En France, la SNSM se concentre sur le littoral métropolitain et ultramarin, où elle réalise jusqu'à 12 000 interventions annuelles, un nombre important qui en fait un acteur incontournable du sauvetage côtier. En parallèle, les deux organisations s’investissent dans des programmes de prévention pour sensibiliser les usagers aux dangers marins. La SNSM organise des campagnes de sensibilisation aux risques du littoral et de la navigation, tandis que la RNLI, avec ses initiatives de prévention contre la noyade, exporte son expertise au-delà des frontières britanniques.
Cet été, la SNSM a mené 2 260 interventions en mer, couvrant une large gamme de missions : opérations de sauvetage, assistance, et transports sanitaires entre les îles et le continent. Au total, près de 7 000 personnes ont été secourues au large, un chiffre témoignant de l’engagement intense des bénévoles de la SNSM pendant la saison estivale. Parallèlement, 18 000 actions de prévention ont été menées, incluant des soins pour plus de 12 000 personnes et le secours direct de près de 3 000 autres. Les bénévoles ont également recherché et retrouvé près de 600 enfants égarés lors de plus de 2 500 interventions sur les plages et dans la bande littorale des 300 mètres.
En termes de formation, les deux organisations forment non seulement leurs sauveteurs mais aussi les usagers pour les rendre plus autonomes face aux risques maritimes. En France, la SNSM assure cette formation dans ses 32 centres et s’attache à développer les compétences de ses bénévoles dans les domaines de la navigation, du sauvetage en mer et des premiers secours. De son côté, la RNLI, dotée d’installations modernes telles que le RNLI College, propose une formation incluant des simulations réalistes pour préparer les sauveteurs aux situations les plus extrêmes. Ce centre de formation est d'ailleurs réputé internationalement et accueille des professionnels étrangers pour partager les meilleures pratiques en matière de sécurité maritime.

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© sous licence cc Steve Knight


Moyens et équipements : des capacités distinctes, des priorités communes
Pour accomplir leurs missions, la SNSM et la RNLI ont développé des flottes adaptées à leurs environnements. La SNSM dispose d’environ 781 embarcations (vedettes, semi-rigides, et jet-skis), des équipements modernes mais dont le renouvellement est ralenti par des contraintes budgétaires. La RNLI, mieux dotée financièrement, maintient une flotte de 450 canots, dont 130 "tout-temps" conçus pour résister aux conditions les plus sévères. Cette capacité de renouvellement régulière permet à la RNLI d’assurer une efficacité et une sécurité accrues, même en milieu extrême.
La SNSM et la RNLI incarnent toutes deux le dévouement envers la sécurité en mer, mais avec des approches et des ressources distinctes. La RNLI, avec son autonomie financière et ses ressources techniques, bénéficie d’une stabilité et d’une capacité d’innovation supérieures, tandis que la SNSM, bien qu’efficace et respectée, doit composer avec des ressources limitées et un soutien public indispensable. Chacune de ces institutions continue d’incarner l’esprit de solidarité et le courage nécessaires pour sauver des vies en mer. Dans leurs pays respectifs, elles représentent bien plus qu’une simple organisation : elles sont le symbole d’une tradition maritime et d’un engagement humanitaire profond.

Figaro Nautisme, à travers son ouvrage de référence le Bloc Marine, soutient depuis toujours la SNSM. Vous trouverez de plus amples informations sur l’association dans chaque édition annuelle du Bloc Marine.
Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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