
Le 26 juillet prochain, pas moins de 24 Class40 s’élanceront de Cowes, prêtes à en découdre sur un parcours toujours aussi exigeant, entre tactique, stratégie et engagement total.
Une génération affûtée, venue de toute l’Europe
Depuis les débuts de Géry Trentesaux et Patrice Carpentier sur un Pogo 40 en 2005, la Class40 a conquis sa place à part entière dans cette épreuve mythique. Aujourd’hui, elle attire une nouvelle génération de talents européens, à commencer par l’Italien Luca Rosetti. Vainqueur de la Mini Transat 2023, il débarque avec Muso 40 Maccaferri Futura, une version dernier cri du Musa 40. Son compatriote Andrea Fornaro revient lui aussi avec des ambitions claires à bord d’Influence2, après une belle troisième place en 2023 et un jeu d’appendices totalement revu.
L’Espagne sera également bien représentée avec Pep Costa, à la barre de l’ex-Alla Grande-Pirelli, désormais VSF Sports. Lauréat du dernier Fastnet comme équipier sur Everial, le jeune skipper catalan s’élance cette fois à la tête de son propre projet, épaulé par Pablo Santurde, autre figure bien connue du circuit. Et c’est justement cette jeunesse ambitieuse, affûtée par la Mini ou la Figaro, qui vient bousculer l’ordre établi.
Entre innovation et revanche
Parmi les têtes d’affiche, Legallais de Fabien Delahaye et Aloïs Kerduel fait figure de favori après avoir terminé deuxième du championnat 2024. Même détermination pour Vogue avec un Crohn, mené par Pierre-Louis Attwell, sacré champion en titre. Et derrière eux, toute une flotte affûtée rêve de podium : Weeecycling (ex-Richomme), Machouquette de Guillaume L’Hostis, ou encore le redoutable Swift de l’Américain Greg Leonard, qui revient avec un Mach 40.6 dernier cri, après sa victoire sur le Round Ireland.
Côté français, on guettera aussi la première apparition du prototype Trimcontrol, premier Agité 40 signé Michel Desjoyeaux. Pensé comme une évolution plus sage des scows actuels, ce nouveau plan se distingue par un cockpit refermable inédit, imaginé pour maximiser la performance tout en protégeant l’équipage.

Diversité des profils, unité dans l’engagement
La Class40, c’est aussi une formidable mosaïque d’horizons. De l’Angolais José Guilherme Caldas, vétéran du Globe 40, à la Majorquine Aina Bauzà, seule femme engagée cette année, en passant par le chirurgien allemand Sebastian Ropohl ou l’ingénieur français Emmanuel Hamez, chacun apporte sa pierre à l’édifice d’une classe aussi populaire que compétitive. Certains courent pour la gagne, d’autres pour des causes - à l’image du Britannique Stuart Sawyer, engagé dans un programme de deux ans pour sensibiliser au traumatisme crânien, aux côtés de Robin Elsey-Webb.
Et puis il y a les "sharp-bows", les coques plus anciennes à l’étrave fine, toujours dans la course malgré l’avènement des scows. Le Français Nicolas Guibal, à bord de Moonpalace, vise d’ailleurs la victoire dans cette catégorie parallèle. Une manière de prouver que dans cette flotte éclectique, le panache ne dépend pas toujours de la dernière génération.
Plus que jamais, la Rolex Fastnet Race s’annonce comme le révélateur de cette saison 2025. Parcours emblématique, météo toujours imprévisible, densité de la flotte : tous les ingrédients sont réunis pour une confrontation de haut vol. Et si l’issue reste incertaine, une chose est sûre : la Class40 y tiendra, une fois encore, le rôle principal.