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L'année 2012, annus horribilis pour la plaisance française? La crise économique frappe de plein fouet l'ensemble des segments du nautisme et son navire amiral, Bénéteau, n'échappe à la tendance: sur le premier semestre 2011-2012 (publié fin avril), le groupe vendéen affiche des pertes de 44,1 million d'euros, contre 5 millions de pertes sur la même période l'an dernier.
«Nous subissons une baisse des marchés en Europe qui n'était pas prévue, explique Bruno Cathelinais, président du directoire du groupe Bénéteau. Elle est due au contexte anxiogène lié à la crise économique ainsi qu'à la situation de la Grèce». Comme en 2009, des pays résistent mieux que d'autres à la tourmente. L'Italie, le Royaume-Uni et l'Espagne sont ainsi des marchés très en baisse tandis que la France et l'Allemagne résistent mieux.
Dans ce contexte morose, le groupe garde néanmoins une certaine confiance et constate que son plan stratégique, déployé en 2012, fait sentir ses premiers effets. Ce plan prévoit quatre axes de développement: l'Asie, l'Amérique du sud, le bateau à moteur en Amérique du nord, et les grands yachts de 18 à 30 mètres. En 2012, ces quatre axes sont en développement de 50 %, un contraste saisissant avec le reste des marchés frappés par la crise. Ce sont ces nouveaux débouchés qui tirent aujourd'hui Bénéteau et maintiennent à flot le chantier qui emploie 2.500 personnes.
Côté nouveautés en 2012, le groupe compte notamment sur son nouveau Prestige 550 (bateau à moteur) qui permet à la gamme Prestige d'être maintenant complète de 40 à 55 pieds, ainsi que sur son Sense 55, un magnifique voilier de croisière qui vient étoffer la gamme Sense créée en 2010 avec les Sense 43 et 50. «Nous n'abandonnons pas pour autant nos bateaux de plus petite taille, prévient Bruno Cathelinais. Nous continuons à être les plus rapides en terme de renouvellement de nos modèles».
Il n'empêche. Le groupe a su prendre le virage stratégique qu'il fallait au bon moment en misant sur une gamme de produits et une zone géographique en pleine expansion: les grandes unités, de préférence à moteur et la Chine. Reste à savoir si ces marchés en croissance vont continuer à jouer le rôle d'amortisseur de crise à l'avenir, ou tout simplement devenir un jour les premiers marchés pour le groupe.