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À la différence d’autres nations maritimes, la France n’a pas de grand voilier école. Afin de former des jeunes aux métiers de la mer, une association vient de se créer. Les plans du bateau sont prêts. Reste à dénicher des fonds.
Tabarly en avait eu l’idée. L’association pour le Grand voilier école (GVE), créée cet automne, veut passer à l’acte : construire un bateau de 90 mètres à la coque en acier mais aux allures d’un trois-mâts traditionnel. L’objectif ? Embarquer chaque année plus de 3000 jeunes, issus de tous milieux sociaux, pour leur faire découvrir « les valeurs de la mer », explique l’Amiral Pierre-François Forissier, ancien chef d’état-major de la Marine et président de GVE. Les plans du bateau prévoient ainsi une salle de cours et tous les accès ont été pensés pour recevoir à bord des jeunes à mobilité réduite. Ponctuellement, des mousses ou des élèves officiers de la Marine nationale pourraient embarquer mais le projet est avant tout civil.
Les 19 membres fondateurs de l’association souhaitent rivaliser avec les grands voiliers tels que le Cuauhtemo (Mexique), l’Esmeralda (Chili) et surtout le Cisne Branco (Brésil) dont ils se sont inspirés. Le bateau sera équipé pour s’aligner dans des courses au large comme la Tall Ship’s Race. « Il a été conçu pour être bon marcheur comme le Cisne Branco qui a fait 16,8 nœuds de moyenne lors de sa dernière traversée de l’Atlantique », souligne Patrice L’Hour, ancien commandant de la goélette l’Etoile et secrétaire général de GVE. Doté de tous les automatismes, le voilier nécessitera un équipage réduit de 25 marins. Mais toutes les manœuvres s’effectueront à l’ancienne, pour former les jeunes embarqués. Outil pédagogique, instrument d’insertion, ce grand voilier jouerait aussi le rôle d’ambassadeur de la France sur toutes les mers du monde. Le désarmement de la Jeanne d’Arc, en 2010, a en effet créé un vide tant pour les diplomates que pour les entreprises.
Reste à trouver auprès de mécènes privés 50 millions d’euros pour entamer la construction. Les membres de l’association se sont donnés trois ans pour réussir leur pari.
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