
Après la Méditerranée et l’Atlantique, Capucine Trochet et Tara Tari abordent les Caraïbes. Première escale : Saint-Barth pour accueillir les Figaristes de la Transat AG2R La Mondiale.
Les aventures de Capucine et Tara Tari en mer ont débuté en 2011. Elle navigue alors de port en port en Méditerranée, sur ce voilier de pêche du Bangladesh, avant de traverser l’Atlantique en duo, un an plus tard. Mais l’aventure ne s’arrête pas là. Celle qui savait à peine naviguer il y a quelques années, poursuit un mode de vie nomade, au gré des rencontres.
Des béquilles comme haubans
Pourtant en 2009, on lui diagnostique une maladie censée la condamner à vivre en fauteuil roulant. Elle se prépare alors pour la Mini Transat, un projet qui tombe à l’eau…
Un an après, elle rencontre Corentin de Chatelperron. Il a navigué depuis le Bangladesh avec Tara Tari, un voilier prototype en toile de jute, qu’il a conçu. Le bateau est en mauvais état, mais Capucine décide de s’en occuper. Commence alors le début de sa complicité avec Tara Tari.
En 2011, « cela fait trois ans que je survis, j’ai passé 7 mois dans un lit ». Elle choisi donc de se lancer dans « une thérapie de groupe », avec le voilier ! Entre hôpital et sorties en béquilles à Lorient, elle réussit en quelques mois à remettre sur pied Tara Tari. « Une énergie de survie » l’habite. Comme un pied de nez au sort, elle décide même d’utiliser ses béquilles comme barres de flèches ! L’entraide se met en place dans le cercle des voileux. Tanguy de Lamotte lui apporte des poulies, David Raison des bouts et des drisses, Sydney Gavinet, « mon mentor », la soutient discrètement. Et en novembre, la même année, son premier périple commence, en Méditerranée.
Cap sur les Caraïbes
Depuis février 2013, Tara Tari fait escale au port du Marin, en Martinique. Capucine a rejoint son voilier au début de l’année, après s’être requinquée en métropole. « Le chantier dure plus longtemps que prévu. La traversée de l’Atlantique a été rude pour mon petit bateau… », concède-t-elle. Les UV ont éprouvé l’embarcation. Les voiles sont envoyées à Brest pour une remise en forme. Le safran est entièrement refait, la barre cassée est ressoudée. Des réparations qui prennent du temps et de l’énergie sous la chaleur des tropiques. Surtout quand on est seul avec des moyens limités.
Mais un nouveau départ semble imminent : direction Saint-Barth, pour accueillir l’arrivée de la Transat AG2R et tester les réparations. Pour la suite, « j’irais à mon rythme », précise Capucine, « je suis déjà super heureuse d’avoir pu remettre le bateau à l’eau ! ». Pour les projets futurs, pas de pression. L’important, c’est avant tout la sécurité du bateau. Une des options serait de mettre le cap sur Miami, puis le Costa Rica. « Grâce à la réparation d’une voie d’eau, je peux de nouveau envisager le Pacifique » se réjouit-elle en imaginant une route vers Panama… « Mais je veux surtout laisser place à l’imprévu », assure-t-elle. Et avec Tara Tari, destiné à la navigation côtière avec sa coque au ras de l’eau, il vaut mieux… Car les imprévus ne manquent pas. Alors bon vent Capucine, pour ces nouvelles aventures à suivre sur son blog (http://whereistaratari.blogspot.fr).