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INTERVIEW. Vainqueur de la Solitaire du Figaro en 2000, Pascal Bidégorry est devenu depuis 10 ans un fan inconditionnel du multicoque. Une passion qui ne lui fait pas oublier le monocoque, ni le Vendée Globe, qu'il suit avec attention en ambitionnant de participer à la prochaine édition.
Figaro Nautisme. - Comment voyez-vous la course?
Pascal Bidégorry. - Je la vois passionnante. La vitesse des bateaux de tête peut surprendre car ce n'est pas commun en monocoque de parcourir régulièrement plus de 400 milles par jour, mais leurs conditions ont été excellentes lors des passages de l'Indien et du Pacifique. Il ne faut pas non plus oublier que les bateaux sont aussi faits pour ça. Aujourd'hui, il y a plein de petits plus notamment en électronique, qui font que ces vitesses sont atteintes sur la durée.
Pensez-vous que la victoire peut encore échapper à François Gabart?
Il peut casser quelque chose à n'importe quel moment... Mais je ne lui souhaite surtout pas. J'espère qu'il n'y aura pas de pépins jusqu'à la fin de la course, en particulier pour les bateaux de tête. François a vraiment bien navigué depuis le début et il mérite aujourd'hui sa place de leader. Il a fait des choix très judicieux dans les moments opportuns, je dis respect.
Qui suivez-vous particulièrement?
Je suis tout le monde. Quand on est marin à terre, on se sert de chaque skipper en mer pour faire des analyses météo, pour imaginer des routages. On connaît tous ces garçons, donc on prend plaisir à les suivre tout en trouvant un intérêt personnel.
Est-ce un objectif qui reste dans un coin de votre tête?
Dans 4 ans, j'aimerais disputer le Vendée Globe. Cette année, j'ai travaillé pour Safran, et j'ai passé pas mal de temps aux Sables d'Olonne à naviguer et à bricoler sur le bateau. Grâce à ça, j'ai découvert des choses que je ne voyais pas de la même manière avant. J'étais plus en multicoque ces dernières années donc j'étais peut-être moins au fait du Vendée Globe mais j'ai tout de même fait du Figaro et la Route du Rhum donc forcément, le challenge sportif, tout comme l'aventure humaine du Vendée font que cette course m'intéresse.
Avez-vous aujourd'hui un sponsor assez fort pour vous y mener?
Aujourd'hui, je n'ai pas de sponsor, c'est bien là que ça fait mal. On n'est pas dans une dynamique dans laquelle on peut se positionner à 4 ans du Vendée en disant qu'on sera au départ. Mais ça fait partie des choses qui me feraient plaisir dans ma petite vie de marin pour m'accomplir encore plus. Je ne suis plus de première jeunesse, donc je ne pense pas trop à une participation modeste, j'aimerais vraiment pouvoir être compétitif. J'admets que je suis envieux de François, Armel, Jean-Pierre et même Alex qui ont des supers bateaux et qui eux peuvent à coup sûr faire des courses pour gagner. Dans 4 ans, je pense que c'est le bon moment pour moi pour prétendre bien travailler et faire un bon résultat.
Vous avez fait, avec succès, du MOD70, est-ce désormais ce que vous privilégiez?
Je privilégie les opportunités, tout simplement. J'ai passé une année excellente en tout point, en multicoque, avec l'équipe Spindrift. On a pris du plaisir à naviguer tous ensemble et, en plus, on a fait des résultats donc c'était sportivement intéressant et j'adore le multicoque, ce n'est pas un secret. J'espère qu'il y a un avenir fort pour ces courses même si j'ai l'impression que le Vendée Globe a pris une dimension médiatique énorme cette année.
Quelles sont vos échéances?
En 2013, il y a un tour de l'Europe en MOD70. Il y a aussi la Transat Jacques Vabre à la fin de l'année, je ne sais pas encore sur quel support. En 2014, il y aura la Route du Rhum et en 2016, le Vendée Globe bien entendu. Je n'ai pas de sponsors mais j'ai des personnes avec qui j'ai travaillé et sur lesquelles je peux peut-être compter. J'ai de la motivation, de la passion , beaucoup d'idées mais peu d'argent malheureusement...
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