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Le skipper de « Macif » compte maintenant plus de 250 milles d'avance sur son plus proche poursuivant.
LE VENDÉE GLOBE a-t-il connu un tournant la semaine dernière? Alors que François Gabart (Macif) et Armel Le Cléac'h (Banque Populaire) ne s'étaient pas quittés dans les mers du Sud, l'Atlantique a tenu ses promesses et a permis d'ouvrir le jeu.
Un jeu qui a permis à François Gabart de faire le break. Avec près de quatre noeuds en moyenne de plus que les autres concurrents entre samedi matin et dimanche matin, le skipper de Macif a réussi à creuser l'écart en touchant en premier un vent plus soutenu.
Tout s'est peut-être joué après le cap Horn. Armel Le Cléac'h a réduit ses chances de victoire en choisissant de serrer plus le vent et de remonter autant que possible vers le nord le 4 janvier, privilégiant une route moins engagée que celle de François Gabart. Ce dernier, décalé à l'est et donc plus proche des hautes pressions, a touché un vent plus régulier dès le 9 janvier.
«L'alizé de l'Atlantique Sud ne faiblit pas, et tant mieux. Macif engrange les degrés de latitude et se rapproche de l'équateur», commentait François Gabart dimanche à la vacation avec la terre. Si la route est encore longue et que la messe n'est pas encore dite, Gabart, qui pourrait couper l'équateur dans la journée de mardi, semble déjà avoir pris une belle option pour la victoire finale: il est attendu entre le 26 et le 28 janvier aux Sables-d'Olonne.
Le benjamin de la course devra notamment encore affronter le piège de l'anticyclone des Açores et ses calmes redoutables qui seront le dernier piège susceptible de rebattre les cartes de cette régate planétaire.
Derrière, il y a de la bagarre à tous les étages. On assiste ainsi à une belle bataille pour la troisième place entre Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) et Alex Thomson (Hugo Boss).
Handicapé depuis la mi-novembre par des problèmes d'hydrogénérateurs, le Britannique avait réussi à prendre l'avantage sur le skipper niçois dans la nuit de jeudi à vendredi et a effectué une remontée spectaculaire sur les leaders depuis le cap Horn à la faveur d'une option ouest le long des côtes d'Argentine.
Thomson a même réussi à occuper vendredi provisoirement la troisième marche du podium virtuel de la course.
Mais mieux positionné en bordure de l'anticyclone de Sainte-Hélène, Jean-Pierre Dick a repris son bien samedi et ne devrait plus le lâcher jusqu'à l'équateur. «Alex Thomson est bien sous le vent, je vais avoir une capacité supérieure à lui, donc à moi de bien gérer, commentait dimanche Jean-Pierre Dick à la mi-journée. Avec Armel Le Cléac'h, il faut que j'arrête un peu l'hémorragie. Il y a un écart de vitesse assez conséquent avec la tête, mais au pot au noir, il devrait y avoir moins de vent pour François, et ça va permettre aux bateaux de derrière de revenir.»
À plus de 1 000 milles du tableau arrière d'Hugo Boss, l'écart entre Jean Le Cam (SynerCiel) et Mike Golding (Gamesa) se resserre, alors que le trio composé de Dominique Wavre (Mirabaud), Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) et Javier Sanso (Acciona 100 % EcoPowered) se tient en moins de 70 milles. Les places d'honneur sont donc loin d'être acquises.