Ils sont partis ! A 13 heures pétantes ce dimanche, après un ultime briefing météo et les traditionnels adieux sur les pontons, les quinze duos engagés dans la 12e édition de la Transat AG2R LA MONDIALE se sont élancés dans une petite quinzaine de noeuds de vent de sud sud-ouest.
Lors de cette nouvelle édition, deux tandems se sont octroyés les premiers honneurs : Alexia Barrier – Laurent Pellecuer (30 Corsaires), auteur du meilleur départ en bout de ligne, et Gildas Morvan – Charlie Dalin (Cercle Vert), aux commandes à l’issue du petit parcours de dégagement long de dix milles mouillé en baie de Concarneau. A présent, devant leurs étraves et celles de leurs concurrents : 3 890 milles pour rallier Saint-Barth.
Les duos sont entrés dans le vif du sujet, comme prévu, à 13 heures ce 6 avril, le premier départ ayant été le bon, malgré les deux rappels individuels des binômes Thierry Chabagny – Erwan Tabarly (Gedimat) et Roland Jourdain – Martin Le Pape (La Cornouaille), un peu trop pressés d’en découdre. Dans un vent de sud sud-ouest soufflant entre 12 à 15 nœuds et un petit clapot pour le moins anarchique, les 15 Figaro Bénéteau ont régalé les spectateurs venus les applaudir à bord d’une multitude de navires à moteurs. Le départ fut en effet de toute beauté, malgré un ciel plutôt maussade. Et si Alexia Barrier et Laurent Pellecuer sur 30 Corsaires ont été les plus prompts à s’élancer, c’est le tandem Nicolas Lunven – Eric Péron (Generali) qui a enroulé en tête la bouée de dégagement après un premier bord de près, tirant ainsi les faveurs d’une option à droite du plan d’eau. Reste que dès la troisième marque, devant Cap Coz, Gildas Morvan et Charlie Dalin sur Cercle Vert, se sont installés aux commandes de la flotte et ont creusé rapidement l’écart grâce à un choix judicieux : celui de choquer d’une trentaine de centimètres leur drisse de foc sur le bord de portant sous spi.
Cercle Vert aux commandes
Vers 14h15, après un peu plus d’une heure de course, les tenants du titre ont contourné la dernière marque de ce petit parcours en baie long d’environ 10,5 milles, avec une dizaine de longueurs d’avance sur leurs poursuivants. Dans l’ordre : Bretagne Crédit Mutuel Performance (Corentin Horeau – Michel Desjoyeaux), Interface (Gildas Mahé – Jean Le Cam), Skipper Macif (Fabien Delahaye – Yoann Richomme), Generali (Nicolas Lunven – Eric Péron), Made in Midi (Gwen Gbick - Kito de Pavant) et Safran – Guy Cotten (Gwénolé Gahinet – Paul Meilhat). Eux et les autres ont ensuite pointé leur étrave vers le large et ainsi entamé un long bord de près. Les voilà à présent pleinement dans le vif du sujet d’autant qu’ils s’apprêtent à rencontrer des conditions plutôt sportives la nuit prochaine. Ils vont, en effet, composer avec un flux irrégulier mais soutenu soufflant entre 20 et 25 nœuds, avec des rafales jusqu’à 35, mais aussi et surtout une mer agitée avec une houle de sud-ouest de l’ordre de trois mètres.
Un front froid à négocier
Cela étant, la principale difficulté technique qu’ils vont avoir à gérer ces prochaines 24 heures est en réalité le passage d’un front froid. « Il ne faudra pas trop investir dans l’ouest car le but sera de gagner rapidement vers le sud. Le moment du virement de bord que nous allons effectuer demain à la mi-journée à l’arrière du front sera vraiment important surtout que si nous sommes un peu en retard sur les routages, il n’est pas impossible que l’on se retrouve bloqué dans la dorsale » a détaillé Corentin Horeau, co-skipper de Michel Desjoyeaux à bord de Bretagne – Crédit Mutuel Performance. Autant dire que les prochaines 24 heures seront importantes pour la suite et qu’elles pourraient bien créer les premiers écarts.
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