
Comme sur la ligne d’arrivée d’une course au large, les résultats sont publiés avec la mention « Avant jury », il faudra que la performance de l’équipe Kiwi soit homologuée par la FISLY (Fédération internationale de char à voile) mais il semble bien que leur pilote de haut vol et leur fusée sur roues baptisée 'Horonuku' aient atteint 222,4 km/h avec 22 nœuds de vent. Cette ratification ne devrait être qu’une formalité, car un juge indépendant approuvé par la FISLY était présent sur le lac Gairdner pour assister à la tentative et contrôler les enregistrements GPS d'Horonuku et toutes les autres normes à respecter lors d'une tentative de record. Horonuku est notamment équipé d'un GPS homologué qui enregistre des données GNSS (Global Navigation Satellite System) différentielles de qualité topographique, fournissant 21 points de données toutes les deux secondes. Chacun de ces points de données fournit une estimation de la position avec une précision d'environ 10 mm. Cela permettra d'obtenir une vitesse moyenne sur deux secondes.

Et ce n’est qu’un début !
Alors qu’il s’attendait à ce que le pilotage soit très difficile, Glenn Ashby a été surpris par la facilité avec laquelle ils ont battu le précédent record détenu par le Britannique Richard Jenkins à 202.9 km/h sur Greenbird depuis le 29 mars 2009, soit depuis plus de 5000 jours. Glenn Ashby s’est donc montré très optimiste sur le fait « qu'Horonuku a un potentiel de vitesse encore supérieure avec un vent plus soutenu et de meilleures conditions. Si l’équipe n’a pas manqué de célébrer ce record, ce n'est clairement pas la fin de l’histoire : « Depuis le début de cette tentative de record du monde, qui a été poussée et soutenue par Grant Dalton, Matteo de Nora et le reste de l'équipe d'Emirates Team New Zealand, l'objectif n'a jamais été de battre le record, il a toujours été de pousser les choses à la limite et d'aller aussi vite que possible. Nous savons que nous pouvons aller plus vite, alors nous avons l'intention de le faire."

Rendez-vous en janvier 2023
Les runs à grande vitesse d'Ashby et de l'équipe arrivent après des mois de frustration liés aux conditions météorologiques locales. Des précipitations sans précédent et la persistance d'eau sur la surface du lac a retardé le programme. Les prévisions météorologiques pour ce week-end n’étaient pas très favorables, avec des changements importants dans la direction du vent et la menace redoutée de pluie et d'orages. La fenêtre de samedi, annoncée comme une bonne journée avec 20-22 nœuds constants, n’a pas été aussi bonne que prévue mais s’est révélée suffisante pour établir un nouveau temps de référence. Car avec une équipe de haut niveau telle qu’Emirates Team New Zealand, la moindre opportunité peut être saisie avec succès et heureusement car dès dimanche la situation se dégradait à nouveau. Même si l’équipe est convaincue de pouvoir faire mieux, les prévisions météorologiques jusqu’à la fin de l’année ne sont pas favorables, et une pause pour attendre 2023 et les conditions d’un run parfait s’impose.
Tout à un sens : la Coupe !
Aérodynamisme, efforts structurels, matériaux, « les technologies que nous explorons dans des défis comme celui-ci, sont en fin de compte le fondement de la technologie de demain. Être en avance sur son temps en matière de technologie est ce qui fascine dans tous les défis relevés par l'équipe jusqu'à présent." confie Matteo de Nora, directeur de l'Emirates Team New Zealand. Et parmi ces défis, il y a bien sûr, pour l’équipe qu’il dirige, la défense de la Coupe de l’America en octobre 2024, non pas à domicile comme le veut la tradition du plus ancien trophée sportif au monde, mais sur le plan d’eau de Barcelone.