Victoire de Charles Caudrelier : retour sur les points clés d'une météo qui ne l'a pas épargné
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En faisant un tel tour du monde des océans, Charles Caudrelier et ses concurrents étaient assurés de traverser des systèmes météo très divers allant du calme plat aux violentes tempêtes sans parler des différents climats traversés depuis les chaleurs étouffantes des latitudes tropicales et équatoriales aux vents glacials des mers du sud, à proximité des glaces antarctiques. C'est donc un défi immense à relever que de dompter tous ces éléments météorologiques qui mettent à rude épreuve le matériel et les marins.
Des alizés mal établis dans la descente de l'Atlantique
Une véritable bataille s'engage dans la descente de l'Atlantique entre les six marins dans la course. La situation météo n'est pas habituelle. Une dépression plonge très au sud en direction de Madère et des Canaries, si bien que l'alizé est inexistant aux latitudes tropicales. Il faut aller le chercher très à l'ouest et au sud ce qui rallonge la route. Charles Caudrelier et Tom Laperche sont les deux marins qui s'en sortent le mieux et passent l'équateur en fin de journée du 13 janvier, un peu plus de six jours après le départ de Brest. La descente de l'Atlantique Sud se fait dans de bonnes conditions météo en bordure de l'anticyclone de Sainte-Hélène. Après un véritable duel dans le sud de l'Atlantique entre Charles Caudrelier et Tom Laperche, une avarie majeure se produit le 17 janvier sur SVT Lazartigue qui contraint Tom Laperche à rallier Cape Town et mettre fin à son rêve de course autour du monde.
Une traversée record de l'Océan Indien sur le dos des dépressions des mers du Sud
Charles Caudrelier a pu se mettre dans le bon rythme des dépressions des mers du sud et progresser rapidement sur le côté nord des dépressions avec un flux d'ouest le propulsant rapidement en direction de l'Australie. Il parvient à battre un record de vitesse de traversée de l'océan Indien en 8 jours, 8 heures et 20 minutes par une vitesse moyenne de 30,7 noeuds.
La météo se corse dans l'est de l'Océan Pacifique et dans la remontée de l'Atlantique Sud
Les conditions météo restent satisfaisantes pour Charles Caudrelier dans l'ouest du Pacifique. Les écarts se creusent avec ses concurrents qui subissent des conditions météo beaucoup plus compliquées avec plusieurs avaries, des escales au Cap de Bonne Espérance et en Tasmanie et un gros détour pour Armel Le Cléac'h qui doit passer par le nord de la Nouvelle-Zélande.
Sur l'est du Pacifique, Charles Caudrelier ralentit subitement et doit pendant deux jours avancer au pas pour laisser passer une virulente dépression en direction du Cap Horn. Il a suffisamment d'avance pour pouvoir modérer son allure et préserver à tout prix son matériel. Après le passage du Cap Horn, la situation météo reste compliquée puisqu'il doit trouver un passage étroit entre la zone des glaces et les dépressions qui restent très actives à cette latitude.
La remontée le long des côtes brésiliennes est laborieuse avec une navigation au près dans des vents très mal établis et variables en force et direction. La mer est désordonnée et la progression est difficile avec de nombreux virements de bords à effectuer.
Un arrêt de 3 jours aux Açores pour ne pas subir une grosse houle
Alors que la remontée de l'Equateur vers les Açores n'a pas posé de problème, le timing météo n'est pas le bon au nord de l'archipel. Une dépression très creuse circule au large des Iles Britanniques et génère une grosse houle sur le proche Atlantique. Impossible de s'en extraire, Charles Caudrelier décide de faire une escale aux Açores pour laisser passer cet épisode de grosse mer qui pourrait mettre à mal son bateau dans les derniers milles à parcourir. Son avance sur Thomas Coville est suffisante pour pouvoir s'octroyer cette escale. Il repartira à la mi-journée du samedi 24 février dans un bon timing pour passer derrière la dépression et rejoindre Brest à 8h37 le mardi 27 février sous une météo des plus clémentes.